Dîner-dégustation de Gala
Fin d’année 2019
Jeudi 19 décembre 2019
Les fidèles participants aux dégustations 2019 de milieu de semaine se sont réunis afin de marquer la fin de notre année de dégustation 2019.
Compte-rendu par Laurent Gibet.
Etaient présents : DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – MS : Miguel Sennoun – FM : François Martinez – AA : Attila Aranyos – GM : Gulnar Murat – NC : Nicolas Chabot – EA : Eric Ambiaud – ED : Eddy Gautier.
Menu
Ordre de dégustation
(Nombre total de dégustateurs : 12)
DS17,5 – LG18 – MS17 – FM17 – AA17- GM18 – NC17,5 – EA17,5 – EG17
Grande vitalité pour une effervescence peu dosée, crayeuse, citronnée, mentholée. Dense et encore trop jeune pour être pleinement appréciée.
DS15,5 – LG16,5 – MS16,5 – FM16 – AA16 – GM16,5 – NC16 – EA16 – EG15,5+
Classique chardonnay de la Côte de Beaune, tout en élégante retenue. Belle évolution sur le citron et la menthe.
DS15,5 – LG16 – MS16 – FM16 – AA16 – GM15,5 – NC16 – EA15 – EG15,5
Citron confit, yuzu, champignons pour un rancio évoquant bien un vieux Vouvray (tuffeau), miellé/zesté. Effilé, avec une acidité redoutable.
DS17 – LG16,5 – MS17 – FM17 – AA17 – GM17 – NC17 – EA17 – EG17,5
Balsamique, terpénique, avec de la prune et du cumin. Puissant, avec de beaux amers, une touche légèrement sucrée (ce qui aide à oublier la piste Lopez de Heredia, ou Bussaco ou même Musar.
DS16 – LG16,5 – MS16 – FM16,5 – AA16,5 – GM16 – NC16 – EA15,5 – EG16
Citronné, lactique, gras et acide. Manque un peu de subtilité.
DS16 – LG16,5 – MS16 – FM16 – AA16,5 – GM16,5 – NC15,5 – EA15 – EG16
Expressif, le cépage se signalant par des notes décidées de citron, d’ananas, d’omelette. Plein, jeune, dynamique, savoureux, long.
DS16,5 – LG16 – MS16,5 – FM16 – AA16 – GM16 – NC16 – EA16 – EG17
Premier abord ingrat, rappelant une désagréable odeur de peinture. Le nez, bien bloqué, énigmatique, se met progressivement en place sur des odeurs de pomme verte, de miel, de citron, de tuffeau, de rhubarbe confite. Bouche dense, assez insensible au passage du temps, un peu comme celle des 1959 et 1961 de Clovis Lefèvre.
DS18,5 – LG18 – MS18,5 – FM18,5 – AA18,5 – GM18 – NC18,5 – EA18 – EG18,5+
Complexité évoluée avec ces belles senteurs d’orangette, de noix de coco caramélisée, de citron vert, d’épices, de miel. Nature svelte, corsée, persistante, avec un convenable retour acide en finale. La liqueur est superbe de netteté (aucune trace iodée) mais, sur ce flacon, le vin fait plus vieux que son âge (arômes et énergie).
Rappels :
Note 18,5 vers 19
La robe est brillante, très légèrement évoluée, couleur dorure d’encadrement. On devine une texture presque huileuse très brillante.
Premier nez boisé et intense, concentré, ramassé sur lui-même : fruits confits, bergamote, crème brûlée à la vanille, caramel au beurre, ananas, citron, épices, noix de coco, anis (ces dernières conférant de la fraîcheur). L’aération apporte des notes intenses de miel et de mandarine confite, mais le bouquet n’explose pas, le vin refuse de livrer plus qu’un aperçu de son extraordinaire potentiel aromatique. Le verre vide évolue vers un très riche praliné.
Si la bouche n’a (encore) rien d’explosif, elle s’avère massive, grasse mais équilibrée et pourvue d’une belle longueur (14 secondes). Le vin est certes encore un rien monolithique mais des vagues aromatiques successives (notes du nez, citron, cannelle, caramel, fruits secs et corbeille de fruits frais) lui confèrent une élégance puissante rare. La bouche est parfaite dans ses proportions mais réservée dans son expression, somptueux toucher de la matière, équilibre irréprochable, longueur colossale, flaveurs profondes de praliné et d’orange confite. Le vin finit droit et propre. Un vin de grand avenir, assurément, qui pourrait rattraper le 83.
DS16,5 – LG16,5 – MS17 – FM16 – AA16 – GM16,5 – NC17 – EA17 – EG16,5
Vin sanguin, viandé, puissant, frais, plus tout jeune mais bien conservé, emmené par des tannins assez autoritaires mais pour autant classieux. L’acidité semble boostée par un peu de volatile. La menthe typiquement cadurcienne viendra peu à peu pour éliminer un diagnostic de sangiovese.
DS18 – LG18 – MS18 – FM18 – AA18 – GM18 – NC18 – EA18 – EG18
Profil bordelais : cassis, herbes aromatiques, camphre, graphite, boîte à cigares, … Truffe et cacao, en complément, pour peut-être orienter vers Pomerol. La classe s’exprime par une réelle singularité aromatique (parfums affriolants de violette et de grenade) ainsi que par un grain d’une finesse insigne. La puissance est relative, la force du millésime joliment absorbée dans une expression d’une cohérente fraîcheur. Le vin se goûte bien mais a encore du potentiel.
Rappel : Pomerol : Petrus 1995 – Octobre 2008 (PC)
DS16,5 – PC16 – LG15 – PR15,5 – MS16 – CD16. Note moyenne : 15,8
Robe grenat, dense, fournie, avec des belles nuances. Nez large et puissant, une première impression très dominante de fruits cuits, de pruneau plus particulièrement ; l’alcool est très présent au nez, montent aussi à l’aération des notes intéressantes de suie, de menthol, de viande. La bouche est pleine, texturée, savoureuse, avec des tannins bien présents, une richesse de matière certaine mais toujours dominée par une sensation pesante d’alcool. Un vin généreux, chaleureux, franc, que certains dégustateurs ont situé à l’étranger (assemblage bordelais californien ou toscan).
DS17 – LG18 – MS17,5 – FM17,5 – AA17,5 – GM17 – NC17,5 – EA17 – EG16,5
Joli nez plutôt opulent : cacao, herbes aromatiques, mine de crayon, cigare. Bouche bien mûre, soyeuse, racée, orientale, longue. Belles rencontres récemment sur les 1999 avec ce vin, La Conseillante et Vieux Château Certan.
DS17 – LG16,5/17 – MS17 – FM17 – AA17 – GM17 – NC17 – EA17 – EG17
Trame médocaine, riche mais sans lourdeur. Finesse tannique et belle allonge.
DS16 – LGED – MS(15,5) – FM16 – AA16 – GM16 – NC16 – EA15 – EG15,5
Flacon douteux, époumoné. Tout le monde ne partage pas mon avis.
Rappel : Margaux : Château Bel Air-Marquis d’Aligre Grand Cru Exceptionnel 1990 – 02/04/2010
L’après-midi : DS16+ – PR15 – CD15 (PR)
La photo le souligne difficilement (les limites de mon matériel), mais cette robe fait bien plus vieille que son âge… Grenat orangé, claire, mais bien brillante, on lui donnerait quand-même 20 ans de plus…
Impression confirmée au nez par ses arômes de pruneau, de figue, de datte, d’orange, dans un style solaire profondément oriental, façon vieux grenache.
Si la matière n’a pas la magie, la vibrance, l’acidité titillante des millésimes frais (le côté solaire bride les subtilités), elle compense par contre par de la générosité, la rondeur, la suavité, avec tout juste un rebond acide en finale, mêlé à des tonalités de réglisse. Avec cette connotation orientale, le vin semble onduler au fond du verre tel une danseuse du ventre aux charmes pulpeux…
Le soir : DS17/17,5 – PC(16) – LG17 – MS17 – PM17 (LG)
La note trahit une évolution accélérée.
Senteurs clairement tertiaires, déjà trop vieilles, sous forme d’un fumet pourtant bien invitant : viande rôtie, fruits à l’eau de vie, céleri, viandox, sauce de soja, champignons.
Substrat long, très fin (la finesse des meilleurs pinots noirs de la Côte de Nuits). On pourrait certes presque le dater de 1966, bien goûté en janvier 2006 (l’occasion de rappeler quelques doutes sur ce vieillissement précoce).
DS16,5/17 – LG17 – MS16,5 – FM16 – AA17 – GM16 – NC16,5 – EA16 – EG16
Le profil empyreumatique soutenu entraîne vers Pessac. Dense, riche (un peu d’alcool en finale), persistant.
DS17 – LG17 – MS17 – FM17 – AA17 – GM17 – NC17 – EA17 – EG17
Médocain avec du cassis, de l’estragon, du graphite. Belle vitalité aromatique pour le millésime (infimes reliquats lactiques) et il semble que le vin, initialement presque chétif, s’étoffe harmonieusement à l’air.
DS16 – LG16,5 – MS16,5 – FM16 – AA16 – GM16 – NC16 – EA16 – EG16+
Senteurs véritablement tripières (rognon, foie de veau) accompagnant du cassis, de la réglisse, du poivre. Grosse sève encore lactée, en attente, et on a pu un moment imaginer un Cornas.
DS17 – LG15,5 – MS17 – FM15 – AA17 – GM16,5 – NC17 – EA16 – EG17
Gelée de cassis, poivron, truffe, cuir. Matière ambigüe, à la fois acide et veloutée (presque sucrée). Longueur honorable mais on est très loin du sublime, exceptionnel et encore vital Bel Air-Marquis d’Aligre 1947.
DS(??) – LG14,5 – MS(15,5) – FM14 – AA15 – GM14,5 – NC14 – EA14 – EG15,5
Cuir, champignon, soja, estragon. Trame vieillarde, décharnée, acide, mais un certain respect dû à cet âge vénérable (qui ne possède pour autant pas l’étonnante longévité de Cos d’Estournel 1928).
DS17 – LG17,5 – MS17,5 – FM17 – AA17,5 – GM17,5 – NC17,5 – EA17 – EG17,5
Le style Reynaud est bien présent, pour une expression peut-être moins rayonnante, plus terrienne que dans le cas de Rayas. Le vin délivre des parfums de fraise, de grenade, d’épices, de terre. Il est plein, figué, solaire, à attendre de 5 à 10 ans.
DS16 – LG15,5 – MS16 – FM15 – AA15,5 – GM15 – NC15 – EA16 – EG15
Un Châteauneuf dense mais lactique, empesé, manquant singulièrement de grâce, d’inspiration.
DS14 – LG13 – MS14 – FM14 – AA13,5 – GM13 – NC13 – EA14 – EG14,5
Boisé encombrant (clafoutis, bourbon) rappelant un vin de la Rioja. Acide, anodin.
LGED
Bouteille défectueuse, pour une volatile bien trop élevée.
DS16 – LG15,5 – MS16 – FM15 – AA15,5 – GM15 – NC15 – EA15,5 – EG16
Betterave fumée, kirsch, épices pour trahir le cépage, avec à peine un début de notes tertiaires. Pas mal pour le pedigree.
DS15,5 – LG15 – MS15 – FM15 – AA14,5 – GM14,5 – NC15 – EA15 – EG14,5
Parfums de raisin frais, de poire, de coing. Sympathique, simple, légèrement sucré, opulent.
DS14 – LG14,5 – MS14 – FM13,5 – AA14,5 – GM14,5 – NC14,5 – EA14 – EG14
Buis, citron, citron vert pour une expression variétale, monobloc, figée, ennuyeuse (encore plus sur ce millésime). Vraiment pas mon style, Dagueneau …
DS17 – LG17 – MS17,5 – FM17 – AA17 – GM17 – NC17 – EA17 – EG17
Pastille Vichy, inévitable sureau, fraise des bois amènent sur Chavignol. Bouche encore très jeune, particulièrement acide dans cet instantané.
DS15,5 – LG15,5 – MS15,5 – FM16,5 – AA16,5 – GM16 – NC15,5 – EA16 – EG15
Citron et ananas pour une bouche un peu chablisienne, très acide, à attendre impérativement.
DS16,5/17 – LG16 – MS17 – FM17 – AA17 – GM16,5 – NC16 – EA17 – EG16,5
Citron vert, thé earl grey et acidité (relative) désignent un Tokaji 6P plus tout jeune. Le résultat reste un peu banal.
DS16 – LG15,5 – MS16,5 – FM16 – AA16 – GM16 – NC15,5 – EA16 – EG15,5
Notes principales de cachou et de confiture d’oranges amères pour une expression sympathique un peu trop gentillette, comme déjà constaté par le passé.
DS17,5 – LG17 – MS17 – FM16 – AA17,5 – GM16 – NC15,5 – EG15,5
Puissant (21,5° pour ce Solera Museo VORS), salin. J’hésiterai entre un amontillado VORS et un Oloroso.