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Grands Crus de Morey Saint Denis

Dégustation des meilleurs grands crus de Morey Saint Denis organisée dans le cadre Itineraires des Vins. Le compte rendu est sur le lien suivant :

Les Grands Crus de Morey St-Denis

Lundi 2 février 2004

Dégustation préparée par Pascal Perez, hébergée par le club Itinéraire des Vins et commentée par Laurent Gibet.

  • Quelques commentaires de contexte :

  • Les vins sont dégustés en partie à l’aveugle, en les révélant par séries de 3/4.

  • Nombre de dégustateurs : 16.

  • Les vins sont carafés au début de la dégustation.

  • DS : Didier Sanchez (absent) – PC : Pierre Citerne – PP : Pascal Perez – JP : Jacques Prandi – LG : Laurent Gibet.

  • ED : Echantillon Défectueux.

  • Millésimes hétérogènes, en raison de la grande difficulté à se procurer les vins voulus.

  • Clos de Tart : 8 Ha – Clos St-Denis : 6 Ha – Clos des Lambrays : 8 Ha – Clos de la Roche : 16 Ha.

  • Ordre de dégustation :

1. Domaine Armand Rousseau – Clos de la Roche 1999 :

PC16 – PP15,5 – LG15,5/16 – JP16. Note moyenne : 16 – Prix : 68 €

  • Robe peu intense, telle qu’attendue pour ce cépage.

  • Nez friand, élégant, pourvu d’une certaine classe : fumé, fruité (fraise), cuir, fourrure, épices, réglisse, violette, rose.

  • Bouche fine, suave, veloutée, mûre, fruitée (griotte, groseille), possédant une belle acidité, guillerette. Elle est subtile et racée mais manque un peu de fond (la matière est timide et a tendance à se laisser déborder par l’alcool et l’acide). Elle manque aussi d’élan.

2. Domaine Bertagna – Clos St-Denis 1999 :

PC(14) – PP14,5 – LG14 – JP13,5. Note moyenne : 14 – Prix : 62 €

  • Un léger supplément d’intensité, mais sans excès.

  • Boisé plus saillant (vanille, chocolat), qui tend à masquer un peu plus des senteurs de minéral, de réglisse et qui surtout maltraite le fruit (on devine un peu de framboise).

  • Bouche dense, assez simple (une griotte cuite un peu atone parvient à peine à se frayer un chemin dans cette gangue aromatique). En l’état, le plaisir n’est pas au rendez-vous. Le sera-t-il un jour ?

3. Domaine des Lambrays – Clos des Lambrays 1999 :

PC16 – PP16 – LG15,5 – JP15,5/16. Note moyenne : 16 – Prix : 66 €

  • Robe avenante, d’un rose brillant.

  • 1er nez un peu ingrat. L’aération clarifie l’ensemble, en libérant des effluves plus clairs de framboise, de confiserie de violette, d’épices, de réglisse et aussi de fumé. Profondeur et noblesse. Certains décrivent des notes plus sudistes, plus inattendues de pruneau, d’orange fraîche, de laurier.

  • La bouche est dotée d’une sève concentrée, équilibrée, longue. Flaveurs de fruits (framboise, agrumes) et de fleurs. Le vin paraît moins élégant, plus musclé en même temps que le Clos de la Roche de Rousseau. Netteté aromatique même si ce vin de garde n’est pas tout à fait encore en place.

4. Domaine Mommessin – Clos de Tart 1997 :

PC17+ – PP17,5 – LG18 – JP17,5/18. Note moyenne : 17,5 – Prix : 85 €

  • Robe légère, mais on ne s’en inquiète vraiment pas.

  • Palette aromatique délicate, complexe : fruit (cassis, cerise, framboise), fleurs fanées (roses nobles), viande, fumé, réglisse, violette confite. Olfaction fondue, subtilement racée.

  • La bouche bénéficie de toutes les qualités du pinot noir en état de grâce : élégance, finesse et velouté conférant un toucher magique. L’équilibre est magistral (acidité parfaite, fruité évident, fraîcheur « naturelle » : l’oxymoron « densité légère » s’impose) ; et la complexité s’exprime en vagues aromatiques rémanentes douces qui déferlent longuement en ravissant le palais.

5. Domaine Dujac – Clos St-Denis 1998 :

PC13 – PP14 – LG13,5? – JP14. Note moyenne : 13,5 – Prix : 73 €

  • Robe peu intense, trahissant une légère évolution.

  • Nez souligné par des odeurs d’agrumes, de viande, de fruits cuits (cerise et fraise). Volatile marquée, à la limite de l’acescence.

  • Bouche manquant singulièrement d’harmonie, à l’acidité agressive (citronnée). Notes végétales et chaleur alcoolique pour un vin bancal, que l’on peut s’amuser à comparer au décevant St-Denis de Bertagna (plus boisé, moins de défauts mais en même temps moins « vin »).

6. Domaine Hubert Lignier – Clos de la Roche 1999 :

PC16,5+ – PP17 – LG16,5+ – JP17,5. Note moyenne : 17 – Prix : 70 €

  • Robe assez intense.

  • Nez encore marqué par l’élevage, délivrant des parfums de fruits cuits, de pruneau, de ronce, de fleurs. Boisé vanillé, lacté, cacaoté, dans un style qui nous paraît moderne.

  • Bouche puissante, compacte, un rien solaire mais fruitée (cerise, mûre), épicée, fraîche, équilibrée et persistante. Attendre patiemment.

7. Domaine Michel Magnien – Clos de la Roche 2001 :

PC16,5+ – P17 – LG16,5+ – JP17,5. Note moyenne : 17 – Prix : 45 €

  • Réduction éphémère, puis nez plus net, au fruit dominateur (mûre, cassis). Léger boisé grillé et lacté. Accueillante floralité épicée.

  • Bouche massive mais soyeuse, gourmande, bénéficiant d’un fruit éclatant. Atouts complémentaires majeurs d’équilibre et de longueur.

8. Domaine Ponsot – Clos de la Roche – cuvée Vieilles Vignes 1999 :

PC(14) – PP12 – LG13 – JP(pas noté – ED ?). Note moyenne : (13) – Prix : offert (prix « normal » de 80 euros)

  • Nez bizarre : bourgeon de cassis, viande fumée, camphre, voire solvant. Pas très encourageant.

  • En bouche, la cerise susurre une complainte ténue, un peu pathétique, dans une matière désunie, à l’acidité agressive.

9. Domaine Philippe et Vincent Lécheneaut – Clos de la Roche 2001 :

PC15,5 – PP16 – LG15,5/16 – JP16. Note moyenne : 16 – Prix : 72 €

  • Nez engageant, mûr, un peu évolué, développant des senteurs de fruit (cerise), de fleurs, de réglisse.

  • Matière dense, veloutée, sans aucune agressivité. La cerise confite est douce mais un peu simple, pour une expression un peu nonchalante (ensommeillée), qui ne possède ni l’évidence ni le tempérament des meilleures.

10. Domaine Charlopin Parizot – Clos St-Denis 1997 :

PC15,5 – PP15,5 – LG15,5 – JP15. Note moyenne : 15,5 – Prix : 88 €

  • Bouquet agréable mélangeant des notes de café, de viandox, de cigare, de feuilles et de fleurs séchées, d’humus, de menthol, avec en bonus une belle pointe truffée.

  • La bouche est concentrée, fraîche, mais en dépit de qualités de finesse et de longueur, elle ne possède pas d’éclat particulier (celui dont doit faire preuve un grand cru). Elle paraît de surcroît précocement évoluée.

  • Conclusion :

  • Un univers de pinot noir, sur des grands crus peu souvent goûtés, avec de la magie et aussi des déceptions.

  • Vu l’hétérogénéité des producteurs et des millésimes, il serait intéressant d’aller plus loin :

  • Essayer de cerner le style GC de Morey (si tant est qu’il y en ait un, entre Gevrey et Chambolle, sachant qu’il y a aussi un peu de Bonnes-Mares sur Morey)

  • Essayer de discerner les caractéristiques organoleptiques des différents grands crus