Alsace Sélections de Grains Nobles
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Vins étrangers de cépages Bordelais
12 décembre 2003

Champagnes de producteurs

Dégustation de beaux Champagnes de producteurs organisée dans le cadre du club Itinéraires des Vins. Le compte rendu sur le lien suivant:

Les champagnes de producteurs

 

Lundi 8 décembre 2003

 

 

Dégustation préparée par Pascal Perez, hébergée par le club Itinéraire des Vins et commentée par Laurent Gibet.

 

 

  • Quelques commentaires de contexte :
  • Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle.
  • Nombre de dégustateurs : une dizaine (curieusement, la dégustation attire cette fois-ci bien peu d’oenophiles).
  • DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – PP: Pascal Perez – LG : Laurent Gibet.
  • BdB : Blanc de Blancs – BdN : Blanc de Noirs – GC : Grand Cru.

 

 

  • Ordre de dégustation :

1. David Leclapart – L’Apôtre 99 :

DS15 – PP15 – PC15/15,5 – LG15. Note moyenne : 15 – Prix : 46 €

  • Trépail – Montagne de Reims – 1er cru – BdB – non dosé.
  • Millésime non revendiqué. Cuvée identifiée par un bord d’étiquette gris.
  • Nez net, de bonne intensité, souligné par des notes de pomme, de beurre, de noix de coco, de levure, de brioche fraîche (chocolatée ?).
  • Matière vive et dense, fraîche, encore un peu simple, mais se développant sans défaillance sur une bonne longueur, dans un registre d’agrumes. La bulle reste fine (mais le vin mérité à mon avis d’être agité dans le verre). A attendre car le vin ne livre pas encore semble-t-il tout son potentiel.

 

2. De Sousa et fils – Cuvée des Caudalies 99 :

DS15,5 – PP15 – PC15/15,5 – LG15,5. Note moyenne : 15,5 – Prix : 58 €

  • Avize – Côte des blancs – GC – BdB. Dégorgé le 15/1/03.
  • Mousse plus retenue lorsque le flot de vin envahit le verre. Olfaction alors incisive, citronnée, avec des notes de froment. Un dégustateur pointe une expression qui peut curieusement rappeler un riesling jeune (citron, pêche, fleurs dans une expression un peu « pointue »).
  • Bouche tonique, dotée d’une finesse et d’une bulle fort convaincante (fine et proprement intégrée). Assez dense (mais plus svelte que la précédente) et de longueur satisfaisante. Finale très légèrement amère. Encore peu complexe (le dégorgement aurait pu attendre ?). A attendre également.

 

3. Larmandier-Bernier – Extra brut VV de Cramant 98 :

DS15,5/16 – PP15,5 – PC16 – LG15. Note moyenne : 15,5 – Prix : 28 €

  • Vertus – Côte des blancs – GC – BdB.
  • On nous annonce ici un champagne de fait non dosé.
  • Nez distingué, crémeux, complexe, conjuguant des senteurs de fruits (poire, pêche), de fleurs, de noisette, de guimauve, d’ovomaltine, de pomme cuite à la cannelle, de fruits exotiques discrets, de zeste (bergamote).
  • Bouche vivifiante, pourvue d’une belle matière un peu plus revêche. La complexité s’exprime en l’état plus au niveau des senteurs que des saveurs. Notes de réglisse et d’agrumes conférant un soupçon d’amertume.

 

4. Pierre Moncuit – Cuvée Nicole Moncuit VV 98 :

DS14,5 ? – PP14 – PC(14) – LG14. Note moyenne : 14 – Prix : 30 €

  • Le Mesnil sur Oger – Côte des blancs – GC – BdB.
  • Nez plutôt opulent, complexe (fruits mûrs, citron, brioche, verveine, oeuf frais) mais moins racé.
  • La bouche confirme ce diagnostic par une expression de mousse moins bien intégrée et moins élégante. Bulle plus ostensible, notes de citron. Moins de cohérence et de longueur, avec une certaine lourdeur (alcool, sucre). Tout cela rend le vin moins idéalement intégré, plus banal.

 

 

5. Pierre Gimonnet – Spécial Club 97 :

DS15 – PP15,5 – PC15,5 – LG15,5. Note moyenne : 15,25 – Prix : 21 €

  • Cuis – Côte des blancs – 1er cru – BdB.
  • Nez mûr, stylé, d’expression exotique. Odeurs pures et plaisantes de tisane (tilleul, verveine), noisette fraîche, fleurs, menthol, poire, biscuit.
  • Bouche délicate, avec une bulle fine titillant gentiment le palais. Belle matière élancée se prolongeant harmonieusement sans aucune mollesse sur des notes d’agrumes et d’amande fraîche.

 

6. Larmandier-Bernier – Extra Brut BdB Spécial Club 97 :

DS14 – PP15,5 – PC16 – LG14,5/15. Note moyenne : 15 – Prix : 35 €

  • Vertus – Côte des blancs – 1er cru.
  • Nez intense, exprimant des notes riches de brioche au beurre, de miel, de fleurs, complétées par des notes plus fraîches d’agrumes (orange, citron).
  • Une certaine indolence en bouche, pour un caractère chaleureux. Goûts d’amande, mais aussi de miel et d’alcool rappelant l’hydromel. Acidité citronnée moins cohérente, un peu brutale, moins gourmande. A noter que PC trouve plutôt ici une expression dense et tonique.

 

7. Diebolt-Vallois – Fleur de Passion 96 :

DS18 – PP17 – PC17+ – LG17,5. Note moyenne : 17,5 – Prix : 30 €

  • Cramant – Côte des blancs – GC – BdB
  • Nez subtil, particulièrement raffiné, féminin, conjuguant des senteurs de rose, d’agrumes, d’épices discrètes, de guimauve, de résine. Pur, frais, cristallin.
  • Bouche confirmant la qualité décelée au nez. Exotique sans ostentation, miellée, chocolatée. Acidité citronnée et effervescence parfaitement intégrées, racées, au service d’un développement en bouche scintillant, cohérent et long, dense et tendu. Un vrai régal et un admirable rapport qualité/prix.

 

8. Jacques Selosse – GC BdB 95 :

DS17,5 – PP16,5 – PC17 – LG16,5/17. Note moyenne : 17 – Prix : 74 €

  • Avize – Côte des blancs. Dégorgé le 14/2/03.
  • Robe significativement plus dorée que l’ensemble des autres vins.
  • Nez complexe, produisant des notes de fleurs, de pomme, de coing, de fruits exotiques, d’agrumes, de miel, de champignon, de minéral. Moins élégant, profondeur plus ombrageuse que le précédent, avec l’évocation légèrement oxydative d’un chardonnay bourguignon (Meursault).
  • Bouche très dense, à la trame serrée, terrienne et crémeuse, grasse (on retrouve ici l’évocation murisaltienne), dotée de notes de pomme légèrement oxydée, de rose, de fruits secs, d’agrumes. Un style opposé à celui du vin précédent, plus musclé (plus de densité et de chaleur). La bulle reste fine et fraîche toutefois, et on finit avec l’impression de baies très mûres (même si le vin finit sans sucre résiduel).

 

9. Chartogne-Taillet – Fiacre Tête de Cuvée 96 :

DS15 – PP15 – PC16 – LG15. Note moyenne : 15 – Prix : 22 €

  • Merfy – Massif de St-Thierry – non classé – 60% chardonnay – 40% pinot noir.
  • Millésime non revendiqué.
  • Nez qui doit lui aussi se débarrasser de quelques odeurs gênantes, afin de montrer un aspect plus net mais un peu banal. Notes de fruits mûrs, de tarte aux poires.
  • Bouche sapide, aucunement agressive, relativement simple (pedigree oblige ?) mais nette et ne déméritant pas dans sa persistance. Sensation tactile tannique en finale pour certains.

 

10. J. Lassalle – Spécial Club 96 :

DS16 – PP16 – PC16 – LG16. Note moyenne : 16 – Prix : 21,5 €

  • Chigny les Roses – Montagne de Reims – 1er cru – 60% chardonnay – 40% pinot noir.
  • Ici encore, légère réduction initiale. L’embellie déploie alors des senteurs de fruits rouges (un côté pinot noir alsacien : cerise, framboise), de vanille, de beurre. Belle expression vineuse au final.
  • Bouche dense (mais sans exclure finesse et élégance), très légèrement tannique, puissante mais plaisante. Notes de fruits rouges. Il nous semble que le millésime très favorable confère maturité et vivacité, soit beaucoup de générosité et de caractère. Patienter.

 

11. Gatinois – Brut 96 :

DS15 – PP15,5 – PC15,5 – LG15. Note moyenne : 15,25 – Prix : 23 €

  • Ay – Vallée de la Marne – GC – 10% chardonnay – 90% pinot noir.
  • Nez réduit, renfrogné, avec des notes de viande peu amènes. L’aération libère des notes moins douteuses de fruits rouges et d’agrumes. L’élégance aromatique et la netteté ne sont pas au rendez-vous.
  • Bouche dense, vineuse, dotée d’une bulle trop pusillanime. Notes d’agrumes (mandarine) pour une bouche somme toute relativement rustique (même si ce désagrément tend à s’estomper dans le verre). Un vin masculin, de repas, que l’on verrait bien sur un gibier à plumes.

 

12. Egly-Ouriet – Brut 97 :

DS15,5 – PP16 – PC16/16,5 – LG15,5. Note moyenne : 16 – Prix : 40 €

  • Ambonnay – Montagne de Reims – GC – 40% chardonnay – 60% pinot noir.
  • Le 1er nez dévoile de la réduction. Le 2ème nez, débarrassé de ces scories olfactives mais pour autant peu causant, révèle des odeurs animales (faisandées – liées à la réduction ?), épicées, vineuses, de cerise confite.
  • La bouche, qui pinote allègrement, est construite dans un registre viril, fermé, austère.

 

13. Paul Bara – Comtesse Marie de France 93 :

DS14 – PP15,5 – PC14,5 – LG14,5. Note moyenne : 14,5 – Prix : 26 €

  • Bouzy – Montagne de Reims – GC – BdN.
  • Nez évolué, assez complexe exhalant des notes de beurre, de mirabelle, de miel, d’anis, de mie de pain, de crème pâtissière, de fruits rouges.
  • Expression vineuse mais sans excès, notes de pomme cuite épicée. Mais ce vin au caractère placide, un peu fatigué, manque d’éclat, de finesse et de tonus.

 

 

  • Conclusion :
  • Un exercice un peu particulier de dégustation ce soir-là, donc, avec des vins effervescents et une dimension complémentaire visuelle et somesthésique (tactile).
  • Il est nécessaire d’aérer certains vins plus que d’autres afin d’estomper des dégagements gazeux un peu violents.
  • Belle série de vins, avec selon le point de vue :
  • Une hétérogénéité importante (millésimes, cuvées, encépagements de raisins blancs et rouges)
  • Une homogénéité tangible (car on ne boit que des champagnes, de producteurs réputés de surcroît)