2001_11_25 Voyage en Rhône Sud
24 novembre 2001
Horizontale Bordeaux 1986
4 décembre 2001

Coteaux du Languedoc 98

Dégustation de Côteaux du Languedoc sur le réputé millésime 1998. Le compte rendu sur le lien suivant:

Coteaux du Languedoc 1998

 

 

Les vendredis 9 novembre et vendredi 30 novembre 2001

 

 

Synthèse des commentaires de dégustation : Laurent Gibet.

Quelques commentaires de contexte :

  • Les vins ont été dégustés à l’aveugle, en 2 séries.

  • Nombre de dégustateurs : une vingtaine.

  • On déguste ici certains des meilleurs domaines du Languedoc sur un grand millésime annoncé.

  • PP : Pascal Pérez – DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – PC : Pierre Citerne.

  • Première série (“cuvées de base ») :

1. La Jasse « Castel » 1998 :

DS12 – PC12 – LG12,5 – PP12,5. Note moyenne : 12/12,5 – Prix : 95 F

  • Robe plutôt intense, indiquant un début d’évolution.

  • Le nez, plutôt aimable, est très marqué par l’expression de la syrah : floral (violette), fumé, poivre, giboyeux.

  • En retrait par rapport à ce nez de complexité prometteuse, la bouche, dotée d’une bonne acidité, possède en revanche un volume moyen et peu de longueur. Le vin n’est pas un modèle de gourmandise et paraît déjà un peu usé (finale fluide et légèrement amère). Boire sans attendre.

2. Domaine Pierre Clavel « Les Garrigues » 1998 :

DS13,5 – PC14 – LG14 vers ? – PP13,5. Note moyenne : 13,5/14 – Prix : 50 F

  • Robe intense, brillante, sans traces d’évolution.

  • Nez agréable, encore jeune et de belle complexité : senteurs de mûre, tapenade, orange sanguine (qui confèrent de la fraîcheur), réglisse, goudron. L’élevage est encore un peu présent.

  • En bouche, on devine une extraction appuyée. Le vin est dense, encore peu bavard (fermé), astringent (certains allant jusqu’à asséchant). Seules quelques notes de réglisse et d’épices parviennent à s’extraire de cette gangue. Cette sévérité peut faire penser à la présence de cabernet. Il n’y a pas unanimité sur son potentiel de vieillissement.

3. Mas des Chimères 1998 :

DS13,5/14 – PC13,5/14 – LG14 – PP14,5. Note moyenne : 14. – Prix : 70 F

  • Robe intense et brillante, légèrement évoluée.

  • On sent encore ici des traces discrètes du passage en bois. Le nez propose des notes florales et épicées, du pruneau à l’eau de vie, de la réglisse.

  • La bouche, réglissée, possède un équilibre et une longueur corrects. L’extraction est moins poussée que dans le cas du vin précédent, et l’on devine une fluidité structurelle (relative) de grenache. Finale légèrement chaude et amère pour un vin correctement réalisé, mais un peu banal et manquant de gourmandise.

4. Château Grès Saint Paul « Romanis » 1998 :

DS13 – PC14,5 – LG13,5 – PP13,5. Note moyenne : 13,5 – Prix : 35 F

  • Robe brillante, assez soutenue, avec quelques traces d’évolution.

  • Joli nez plutôt intense, loquace avec sa déclinaison de notes variées : épices douces, poivre, violette, pruneau, cacao, fumé, animal, marc.

  • La bouche est soutenue par une bonne acidité et exhale des notes de tabac et de réglisse. Côté déficience, elle reste simple et manque de volume.

5. Domaine des Aurelles « Solen » 1998 :

DS14,5 – PC15 – LG14,5/15 – PP14,5. Note moyenne : 14,5/15 – Prix : 100 F

  • Robe brillante, intense, encore peu marquée par les ans.

  • Le premier nez semble particulièrement corrompu par des notes de réduction. L’aération dissipe ces notes, et libère des senteurs moins douteuses : florales, agrumes, champignons, pruneau à l’eau de vie.

  • En bouche, on trouve une trame caressante, équilibrée, cohérente, sans aspérités (on pense encore ici à la fluidité du grenache), de bonne longueur. Le vin est ouvert, avec ses notes de cerise chocolatée.

  • Malgré cette description plutôt flatteuse, certains dégustateurs penchent toujours pour un échantillon à défaut (boisé, liégeux).

6. Château de Lascaux « Nobles Pierres » 1998 :

DS13/12,5 – PC12,5 – LG13 – PP13. Note moyenne : 13 – Prix : 85 F

  • Robe assez intense, peu évoluée.

  • Le nez, plutôt intense, conjugue des senteurs variées : suie, animal, minéral, poivre, vanille.

  • La bouche n’est malheureusement pas à la hauteur. Le vin, de longueur moyenne, est doté d’une bonne acidité mais souffre d’un creux en milieu de bouche. Il manque surtout de cohérence, et semble se déliter en finale.

7. Mas Cal Demoura 1998 :

DS14 – PC14,5 – LG14 – PP14. Note moyenne : 14 – Prix : 90 F

  • Robe soutenue, brillante, juvénile.

  • Le nez, jaillissant mais encore simple, déborde de cassis.

  • La bouche, « plein fruit », confirme une expression de cassis particulièrement intense, fougueuse et fraîche. Trame serrée, tannins policés, pour un vin qui semble apte à très bien vieillir.

8. Clos Marie « l’Olivette » 1998 :

DS14 – PC14 – LG13,5 – PP14,5. Note moyenne : 14 – Prix : 82 F

  • Robe moyennement intense, évolution « normale ».

  • Le nez est particulièrement engageant, complexe, typé, avec ses notes florales (violette), vanillées, d’orange, d’épices douces, de laurier, de cuir, de feuilles mortes.

  • La bouche est construite sur un corps de volume moyen, avec une acidité rappelant celle du millésime 96.

9. Domaine Henry St Georges d’Orques 1998 :

DS13,5 – PC13,5/14 – LG14 – PP13,5. Note moyenne : 13,5/14 – Prix : 90 F

  • Robe peu intense, légèrement mate.

  • Le nez associe des notes de marc, d’épices, de fraise écrasée, de cassis, de fumé, de fruits cuits et secs. Il s’exprime dans un registre très castelnovien.

  • La bouche confirme cette parenté avec Châteauneuf-du-Pape, en reprenant les notes du nez à son compte. Elle ne possède certes pas un volume idéal, mais elle jouit, malgré son caractère méridional chaleureux, de qualités de charme et de fraîcheur.

10. Domaine de la Marfée « Les Vignes qu’on Abat » 1998 :

DS15/? – PC14,5/? – LG15/15,5 – PP15,5. Note moyenne : 15 – Prix : 180 F

  • 100% carignan.

  • Robe brillante, tirant sur le noir, rétive aux attaques du temps.

  • Le nez est intense et sa complexité se caractérise par une déclinaison engageante de notes variées : minérales, cèdre, suie, fumé, lard, cacao, épices (poivre), florales.

  • En bouche, matière très concentrée mais fraîche (c’est d’autant plus notable vu le millésime). Belle harmonie entre le boisé et les arômes : fruit intense (mûre), épices. On a ici affaire à un vin de petit rendement, qui ne livrera tout son potentiel que dans quelques années, avec un boisé correctement fondu. Sa longueur est un atout. On peut toutefois lui reprocher un certain manque de typicité, un style certes démonstratif (et réussi) mais un rien impersonnel.

11. Château Grès Saint Paul « Antonin » 1998 :

DS14 – PC14/14,5 – LG13,5 – PP14,5. Note moyenne : 14 – Prix : 60 F

  • Robe moyennement intense, évolution « normale ». Un côté « passe-partout », dans le cadre de cette dégustation.

  • Au nez, boisé vanillé intégré à des notes de fruits mûrs, de pruneau, de vanille, de tabac, de poivre.

  • En bouche, on a affaire à un vin typé, doté d’une bonne constitution acide.

12. Château de Valflaunès « Espérance » 1998 :

DS15,5 – PC15/15,5 – LG14,5 – PP15,5. Note moyenne : 15,5 – Prix : 64 F

  • Robe moyennement intense, quelques traces normales d’évolution.

  • Le nez, mûr, allie des notes amènes et complexes : cassis, pruneau, tabac, laurier, épices, animal.

  • La bouche est élégante, fine, relativement austère. Longueur digne d’intérêt. Un vin plutôt réussi, dans un style très différent, plus typique, de celui de la cuvée « les vignes qu’on abat » du domaine de la Marfée. Je suis personnellement un peu dérouté par son excès d’acidité (d’où une note en retrait).

13. Mas Granier « Les grès » 1998 :

DS14/13,5 – PC13,5 – LG13 – PP14. Note moyenne : 13,5 – Prix : 65 F

  • Robe d’intensité moyenne, légèrement évoluée.

  • Nez typé de syrah fraîche : floral (violette), cassis, poivre, garrigue (thym).

  • En bouche, le vin ne manque pas de fraîcheur, mais il souffre d’une manque de volume et d’une acidité soutenue et légèrement dissociée en finale.

14. Mas Jullien « Les états d’âmes » – 1ère mise 1998 :

DS15 – PC15,5 – LG15 – PP15. Note moyenne : 15 – Prix : 75 F

  • Robe intense.

  • Le nez, bien typé, s’exprime au travers de notes viscérales prononcées (abats) complétées par des notes classiques : garrigue (laurier), orange douce, tabac. Un nez fougueux, complet et agréable.

  • La bouche, ciselée, est élégante (certains parlent de race), épicée, complexe, généreuse et gourmande. Très belle typicité pour une bonne longueur. Une réussite réitérée pour cette cuvée d’entrée de gamme du domaine Jullien.

15. Château de la Négly « La Falaise » 1998 :

DS14/13,5 – PC12,5 – LG13 – PP14. Note moyenne : 13,5 – Prix : 80 F

  • Robe soutenue, foncée.

  • Le nez, encore boisé, mêle des senteurs de mûre, d’orange, d’olive noire en saumure. Les notes de caramel trahissent un côté un peu lourd.

  • La bouche paraît peu typée. Elle s’avère extraite et un peu lourde (certains vont même jusqu’à « écoeurante »), malgré une acidité raisonnable. Un style très différent du vin précédent, moins aérien et surtout moins archétypal. Lui laisser sa chance sur quelques années.

16. Domaine de l’Aiguelière « Tradition » (fût) 1998 :

DS14 – PC14 – LG13,5 – PP14. Note moyenne : 14 – Prix : 105 F

  • Robe d’intensité colorante moyenne.

  • Nez intéressant. Sa complexité se traduit dans l’expression de notes de fraise écrasée, d’épices (macis), de fumé, de gibier, de loukoum. Un style débridé qui évoque le souk oriental. On s’attend en conséquence à un peu de sucre résiduel.

  • La bouche est fraîche, cohérente mais elle manque de structure. On peut le boire, mais il paraît moins complet, moins abouti, que la cuvée « états d’âme » du Mas Jullien.

17. Château de Jonquières « La Baronnie » 1998 :

DS14 – PC14/? – LG14 – PP14. Note moyenne : 14 – Prix : 65 F

  • Robe noire.

  • Le nez développe des notes de cassis, de fumé, de grillé, d’orange, d’épices (un côté moulin 5 poivres incluant des baies roses).

  • La bouche, au boisé trop appuyé, présente une finale vanillée. Elle manque un peu de fraîcheur pour une finale un peu sèche (boisé excessif ?)

18. Mas Jullien « Les Etats d’âmes » – 2ème mise 1998 :

Prix : 75 F – échantillon défectueux

  • 100% grenache pour cette mise.

  • Robe intense.

  • Nez végétal, blet, avec des notes de levain (pain frais). Il semble victime d’une reprise de fermentation en bouteille.

  • La bouche, sucrée et légèrement pétillante, confirme ce diagnostic.

19. Château de Valflaunès « Hardiesse » 1998 :

DS11 – PC10 – LG12 – PP11. Note moyenne : 11 – Prix : 98 F

  • Robe noire.

  • Le nez est plutôt discret (sinon muet), avec ses notes de mûre et de fruits un peu blets. Certains pointent un boisé « américain ».

  • La bouche, soulignée par des notes de réglisse, de caramel, semble confirmer un élevage en bois raté (le fruit est durement martyrisé). Ce vin manque de typicité, d’âme. Un côté oxydatif et une finale astringente complètent ce tableau peu encourageant.

20. Domaine Pierre Clavel « Les Catalognes » 1998 :

DS11 – PC11 – LG11,5 – PP12. Note moyenne : 11 – Prix : 65 F

  • Robe intense.

  • Nez boisé, liégeux, blet, composé de notes lourdes, bourratives.

  • La bouche est ratée, acide, dissociée.

  • Deuxième série (“cuvées plus ambitieuses ») :

1. Clos Marie « Simon » 1998 :

DS14,5 – PC15 – LG14 – PP15. Note moyenne : 14,5 – Prix : 135 F

  • Robe violacée, intense.

  • Nez d’intensité moyenne, assez complexe, mûr et doux. Notes propres de fruits noirs, épices, cacao, fleurs, vanille.

  • La bouche se présente soyeuse, dotée d’une bonne intensité. Elle est encore un peu sévère, retenue, sur des notes réglissées prononcées. Boisé intégré, pas de sécheresse, équilibre et bonne concentration. La longueur est moyenne.

2. Saint-Chinian – Domaine Rimbert « le Mas aux Schistes » 1998 :

DS13,5 – PC13 – LG13 – PP13. Note moyenne : 13 – Prix : 85 F

  • Un intrus, donc, dans la série.

  • Robe assez intense, un début d’évolution.

  • Nez légèrement lacté, avec des notes marqués de bourgeon de cassis, complétées par des notes plus discrètes de poivre et de menthol.

  • Bouche marquée par le poivre et la réglisse. Bonne acidité. Elle déçoit par sa simplicité et son manque de chair.

  • Il est à noter que ni la robe (bien colorée), ni le nez et la bouche (peu marqués par l’eucalyptus) ne nous ont permis d’identifier cette cuvée.

3. Château de l’Engarran « Cuvée Quetton St-Georges » 1998:

DS13 – PC12 – LG12,5 – PP13,5. Note moyenne : 13 – Prix : 95 F

  • Robe brillante, moyennement intense.

  • Nez sur le cassis, les fruits confiturés, le poivre, le laurier, l’orange, dominé par l’alcool.

  • Bouche simple, alcooleuse, sans grand intérêt.

4. Domaine des Aurelles « Aurel » 1998 :

DS14,5 vers 15 – PC15 – LG14,5 vers 15 – PP15. Note moyenne : 15 – Prix : 145 F

  • Robe engageante, dense, brillante, pas encore marquée par le temps.

  • Un nez typé, développant des notes de poivre, de laurier, de cerise à l’alcool, de cacao.

  • La bouche est bâtie sur une trame tannique serrée, réglissée. Elle est encore peu loquace, malgré un fruité mûr sous-jacent prometteur (mûre, cerise). Equilibre et longueur sont au rendez-vous. Attendre 2 à 3 ans pour l’apogée.

  • Note : ce vin de cuve peut donner l’impression d’un élevage en bois.

5. Domaine de Cazeneuve « Le Roc des mates » 1998 :

DS14 – PC14,5 – LG14,5 – PP14,5. Note moyenne : 14,5 – Prix : 95 F

  • Belle robe encore juvénile.

  • Joli nez, encore légèrement lacté, associant des notes de moka (boisé grillé), animales (un côté sauvage), de violette, de laurier, d’épices, de mûre.

  • La bouche offre une belle tonicité, et décline des notes très « syrah » de violette, de réglisse, de lard fumé.

  • On attendait peut-être encore un peu plus de cette cuvée.

6. Domaine Pierre Clavel « Copa Santa » 1998 :

DS15 – PC15 – LG15 – PP15. Note moyenne : 15 – Prix : 120 F

  • Robe intense, encore bien violacée.

  • Le nez, de belle intensité et légèrement fumé, recèle des notes de mûre, de menthol, d’eucalyptus

  • Bouche sérieuse, bien construite, concentrée, équilibrée et de bonne longueur. Une finale un peu sauvage typée mourvèdre. Un vin à attendre, beau potentiel.

7. Domaine de Fontarèche « cuvée promise » 1998 :

DS14 – PC14,5 – LG14 – PP15. Note moyenne : 14,5 – Prix : 140 F

  • Robe sombre.

  • Le nez, subtilement toasté, propose des notes d’olive noire, de mûre, de laurier. Fraîcheur engageante.

  • La bouche semble marquée par le carignan : réglisse, fraise écrasée, mûre, chocolat, caoutchouc, poivre. Dommage que le vin semble se resserrer dans une trame manquant d’ampleur, de longueur. Finale astringente

8. Mas Mortiès « Jamais Content » 1998 :

DS13,5? – PC13,5 – LG13,5? – PP14. Note moyenne : 13,5? – Prix : 110 F

  • Robe intense et brillante.

  • Le boisé intense frappe d’emblée, rendant l’olfaction un peu lourde. On devine tout de même à l’aération un fruit sous-jacent conséquent, complété par des notes de réglisse et d’épices (poivre, girofle).

  • La bouche est concentrée, équilibrée, mais confirme ce boisé envahissant, qui divise beaucoup les dégustateurs. Personnellement, l’excès de bois me gêne. Quel est l’avenir de ce vin ?

9. Mas Bruguière « Grenadière » 1998 :

DS13 – PC13 – LG13 – PP13. Note moyenne : 13 – Prix : 108 F

  • Robe affichant un début d’évolution, de densité moyenne.

  • Nez peu bavard, se réduisant à quelques notes florales et de moka.

  • La bouche manque de définition (seules quelques notes précaires de cerise daignent pointer). Elle n’en reste pas moins fade et son manque de concentration la rend alcooleuse.

10. Mas Cal Demoura « L’infidèle » 1998 :

DS14 – PC13,5 – LG14,5 – PP14,5. Note moyenne : 14 – Prix : 190 F

  • Robe intense.

  • Notes animales, d’épices, d’orange sanguine. Comme dans le cas de la cuvée de base, on retrouve (en moins prononcé, il est vrai) de belles notes fruitées de cassis frais.

  • La bouche possède des qualités de fraîcheur et de persistance. Mais elle pâtit de son côté un peu monolithique, manquant de profondeur et de netteté.

11. Domaine de l’Aiguelière « Côte Rousse » 1998 :

DS15,5 – PC15,5 – LG14,5 – PP15. Note moyenne : 15 – Prix : 200 F

  • Robe intense.

  • Nez intense, grillé (boisé marqué, avec ses notes de cacao, de moka – mais sans aucune mesure avec la cuvée « Jamais content » du Mas Mortiès). Belle typicité de syrah, conjuguant des notes de violette, de lard fumé, de tabac.

  • La bouche, sur cette même gamme aromatique, fraîche et fine, possède un beau jus et de beaux tannins. Typé syrah rhodanienne, elle ne semble pour autant pas posséder la race des plus belles cuvées de Côte-Rôtie.

12. Château de Lancyre « Grande cuvée » 1998 :

DS14 – PC14 – LG14 – PP15. Note moyenne : 14 – Prix : 85 F

  • Robe intense, encore relativement juvénile.

  • 1er nez sur le pain grillé, le café. L’aération complète ces notes liées à l’élevage en bois par des notes de fumée, de fruits à l’eau de vie, d’épices.

  • La bouche est dotée d’une bonne concentration. Notes de fruits confits (angélique, cite un dégustateur), de badiane (gratin de fenouil pointe un autre). L’alcool ressort un peu, pour une finale astringente.

13. Domaine de la Marfée « Les Champs Murmurés » 1998 :

DS15,5 – PC15,5 – LG15,5 vers 16 – PP16. Note moyenne : 15,5 vers 16 – Prix : 200 F

  • Robe particulièrement sombre.

  • Le nez, initialement réduit décline à l’aération des notes d’encre, d’orange sanguine, de fleurs, d’épices.

  • La bouche se montre pleine de vigueur, sauvage, typée, tendue, construite sur une belle trame fruitée. Elle possède de nombreux atouts, particulièrement notables dans le cadre de cette dégustation : elle est ainsi ample, croquante, d’ampleur cohérente. Très belle réussite pour un vin qu’il faut encore avoir la patience d’attendre quelques années.

14. Château Grès Saint Paul « Sirius » 1998 :

DS13,5 – PC14,5 – LG13,5 – PP13,5. Note moyenne : 13,5 – Prix : 110 F

  • Robe intense.

  • Nez plutôt chiche, avec ses maigres notes de cerise noire. Le contraste avec le vin précédent est frappant.

  • La bouche confirme ce jugement de valeur : elle est un peu lâche et terne, manquant de tenue et marquée par l’acidité.

15. Château Puech-Haut « Tête de cuvée » 1998 :

DS14 vers 13,5 – PC13,5 vers 14 – LG13,5 – PP15. Note moyenne : 14 – Prix : 115 F

  • Intensité moyenne.

  • Nez sans grand attrait. Notes boisées et florales.

  • La bouche, boisée, s’avère un peu monolithique et bénéficierait d’un surcroît de fraîcheur (trouvé dans la cuvée « Côte rousse » de l’Aiguelière). Une déception pour cette cuvée.

16. Prieuré de St-Jean de Bébian 1998 :

DS13,5 – PC13,5 – LG13,5 – PP14,5. Note moyenne : 13,5 – Prix : 165 F

  • Un nez minéral de pierre humide, avec des notes d’olive, de laurier, de girofle, graphite, de grenade (ces notes confèrent de la fraîcheur)

  • En bouche, on retrouve ces notes originales de grenade bien mûre et de terre, pour une finale légèrement végétale (rafle). Malgré une complexité aromatique certaine et une typicité toute languedocienne, ce vin à part (certains sont sensibles à son caractère original) ne brille pas, desservi par son aspect rustique et ingrat.

17. Domaine de Fontcaude « Esprit de Fontcaude » 1998 :

DS14,5 vers 15 – PC14,5 – LG14,5 vers 15 – PP15. Note moyenne : 14,5 vers 15 – Prix : 140 F

  • Robe intense, jeune.

  • Nez peu loquace, linéaire : laurier, mûre, fruits à noyau (cerise), fruits cuits.

  • Bouche serrée, sérieuse, ramassée sur elle-même, fermée. L’alcool est présent, soulignant le caractère méridional du vin. Attendre.

18. Mas Jullien « Le Mas Jullien »1998 :

DS14 – PC13 – LG14 – PP14. Note moyenne : 14 – Prix : 110 F

  • Beau nez assez complet, avec ses senteurs de café, d’épices, de confitures, de fleurs.

  • Bouche typée, notes de garrigue, équilibre satisfaisant, finale très légèrement amère. On aimerait un supplément de netteté et d’accroche en bouche.

  • Cette cuvée assemble les cuvées « Depierre » et « Cailloutis » précédemment produites par Olivier Jullien.

19. Château Jonquières « Renaissance » 1998 :

DS14,5 vers 15 – PC14,5 vers 15 – LG14,5 – PP15,5. Note moyenne : 14,5 vers 15 – Prix : 175 F

  • Robe assez intense, quelques signes d’évolution.

  • Le nez présente de légères notes de réduction. Puis arrivent des notes de confiture, de fleurs, de tabac.

  • Attaque souple (une sensation d’un léger sucre résiduel). Le vin offre une bonne longueur, mais livre peu en l’état.

  • Par rapport à des vins jugés particulièrement frais (surtout sur ce millésime), ce vin termine une mini-série de 3 vins plutôt solaires

20. Domaine de l’Aiguelière « Côte Dorée » 1998 :

DS14 – PC14,5 – LG13? – PP13. Note moyenne : 13.5 – Prix : 200 F

  • Robe qui tend vers le noir.

  • Nez de type « syrah rhodanienne » : notes de violette, de lard fumé, de réglisse. On retrouve une proximité aromatique nette avec la cuvée « Côte Rousse » (syrah fraîche, floralité, lard fumé).

  • La bouche n’est malheureusement pas à la hauteur du nez : elle paraît terreuse, un peu liégeuse. La finale est un peu sèche, végétale, bourrue.

21. Domaine de l’Hortus « Grande cuvée » 1998 :

DS14 – PC13,5 – LG13,5 – PP14. Note moyenne : 13,5 vers 14 – Prix : 100 F

  • Robe intense, encore jeune.

  • Nez torréfié, peu volubile : notes discrètes florales, épicées, fruits confiturés.

  • La bouche est vraiment sans grand charme, moyennement concentrée, avec une finale légèrement amère. Longueur restreinte.

Conclusion :

  • Première série : peu de vins intéressants, une monotonie avérée, pour des vins typés (garrigue) mais déjà fatigués, aux bouches relativement anémiques, étriquées, pêchant par un manque certain de volume (rendements ?).

  • Deuxième série : des cuvées plus intenses, mais qui n’atteignent pas des sommets. La série reste globalement assez linéaire, pas très palpitante, avec une partie des vins ayant du mal à digérer leur bois. Il est probable que les meilleurs vins se goûtent mal actuellement et seront meilleurs dans 3 à 5 ans.

  • 1998 confirme ses qualités de maturité, mais un grand nombre de vins restent heureusement frais. Le millésime est-il pour autant à la hauteur de sa grande réputation ?

  • Dans un ensemble pas aussi relevé (du moins en l’état) qu’on l’espérait, le domaine de la Marfée réussit un remarquable doublé. Idem pour le domaine des Aurelles. La Copa Santa confirme son niveau qualitatif.

  • Les meilleurs vins de l’appellation offrent une typicité aromatique caractérisée par des senteurs de garrigue, d’olive, de tabac, de fruits confiturés, d’épices, de lard fumé, de violette et de réglisse.

  • En termes de finesse, de profondeur, de complexité et d’aptitude au vieillissement, le niveau qualitatif d’ensemble paraît enfin inférieur à celui de Châteauneuf-du-Pape. Les vins sont de fait moins démonstratifs avec leur niveau d’alcool inférieur d’au moins 2 degrés.