Cote-Rotie
12 mars 2001
Volnay et Pommard
9 avril 2001

Tardieu-Laurent

Dégustation de vins de la maison de négoce Tardieu-Laurent. Le compte rendu sur le lien suivant:

LES VINS DE TARDIEU-LAURENT

 

Le vendredi 23 mars 2001.

Synthèse des commentaires de dégustation : Pierre Citerne et Laurent Gibet.

 

 

Quelques commentaires de contexte :

  • Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle (sauf les 2 « Cos de la Belle »).

  • Nombre de dégustateurs : une trentaine.

1 – Costières de Nîmes 1998 :

Note : 13,5 – Prix : 65 F
  • Le nez est particulièrement boisé, les notes d’élevage laissent malheureusement peu d’expression à d’autres notes aromatiques.

  • Matière concentrée, pour un vin certes démonstratif mais qui manque de typicité. On a l’impression d’un vin cosmétique, très (trop) travaillé?

2- Côtes-du-Luberon : « Bastide de Rodares » 1998 :

Echantillon défectueux (bouchon) – Prix : 75 F

3- Côtes du Rhône : « Guy Louis » 1996 :

Note : 14 – Prix : 120 F
  • Nez exprimant ces notes d’agrumes que l’on retrouvera souvent sur les vins du domaine, une pointe animale et poivrée.

  • En bouche, le vin présente un caractère relativement affirmé (contrairement au Costières de Nîmes). De belles notes de violette pour un vin réussi, car typé et surtout plaisant par sa fraîcheur.

4- Cairanne Vieilles Vignes 1996 :

Note : 14,5 – Prix : 140 F
  • Robe dense et brillante, centre noir.

  • Nez flatteur et assez fin : cerise à l’eau de vie, poivre blanc.

  • Matière sapide (notes intéressantes de feuilles mortes et de santal) et de bonne tenue, texture moelleuse et pleine.

5- Gigondas 1996 :

Note : 13,5 – Prix : 140 F
  • Nez floral et ayant commencé à évoluer, offrant des notes de fruits à l’alcool, de cuir, de poivre.

  • Bouche monocorde et manquant de typicité. La marque de la maison apparaît bien ici, pour un vin un peu trop chaleureux de surcroît.

6- Gigondas 1995 :

Note : 14,5 – Prix : 170 F
  • Nez évolué, plus fin à l’aération : cerise à l’eau de vie, épices, chocolat, vestiges de boisé lactique.

  • Doux, épicé, alcoolisé en bouche, plaisant mais avec un peu de lourdeur.

7- Châteauneuf du Pape 1998 :

Note : 15/15,5 – Prix : 180 F
  • Dense, centre noir.

  • Nez très boisé (grillé, épicé), avec une indéniable richesse dans le fruit sous-jacent.

  • Grand moelleux en bouche, sapide, flatteur, boisé dominant et finale chaleureuse.

8- Châteauneuf du Pape 1997 :

Note : 14 – Prix : 180 F
  • Nez discret, plutôt muet, avec une pointe végétale.

  • Bouche manquant de concentration, un peu fluide et finissant sur l’alcool.

9- Châteauneuf du Pape 1996 :

Note : 15 – Prix : 180 F
  • Nez délicat, fondu et complexe, presque « bourguignon », notes d’épices et de tabac.

  • Matière sapide, grain fin, bonne longueur.

10- Châteauneuf du Pape 1995 :

Note : 15 – Prix : 220 F
  • Robe brunie, évoluée.

  • Nez évolué, qui développe des notes de fruits à l’eau de vie, de tabac. Des notes d’anis, de menthol lui confèrent une certaine fraîcheur.

  • En bouche, concentration moyenne, pour un vin déjà très évolué. On fait la comparaison ici avec la cuvée « centenaire » du château Les Cailloux dans le même millésime. A côté de ce vin remarquable, le châteauneuf proposé ici fait figure de vieillard.

11- Cornas Vieilles Vignes 1997 :

Note : 15 – Prix : 190 F
  • Robe noire et opaque.

  • Nez rentre-dedans, très dense, typé (goudron, cuir, gibier), avec une floralité sous-jacente de violette ainsi qu’une minéralité marquée (encre).

  • Bouche très extraite, un peu extrémiste dans sa recherche de concentration… Dissociée et peu agréable en l’état, mais le potentiel est indéniable.

12- Cornas Vieilles Vignes 1996 :

Note : 14 – Prix : 200 F
  • Un nez plutôt simple, d’expression rustique, poivré.

  • Bouche pas convaincante, simple et manquant de matière et d’expression. Un déception notable.

13- Cornas Coteaux 1995 :

Note : 14 – Prix : 200 F
  • Nez dominé par un boisé chocolaté et épicé, le joli fruit de cerise a du mal à percer.

  • Matière concentrée mais simple, qui semble très travaillée mais sans personnalité, finale agressive.

14- Côte-Rôtie 1997 :

Note : 16/16,5 – Prix : 240 F
  • Une des rares réelles satisfactions de la soirée, pour un nez pur et typé, sur la violette réglissée.

  • La bouche est équilibrée, typée, désaltérante. Des notes florales, fruitées et épicées se développent en finesse sur une bonne longueur. Finale un tout petit peu chaleureuse toutefois.

15- Côte-Rôtie 1996 :

Note : 15,5 – Prix : 250 F
  • Nez un peu alcooleux mais bien typé, expressif (minéral, cuir, gibier, boite à cigare, camphre).

  • Concentré en bouche, goût fumé de terroir bien perceptible, bien construit quoique manquant un peu de vivacité.

16- Hermitage 1997 :

Note : 16 – Prix : 280 F
  • Nez moins immédiat que dans le cas de la Côte-Rôtie. Expression boisée, fruitée, florale (rose), épicée (poivre) pour un nez un plus retors (il est vrai que l’on est ici en Hermitage).

  • Bouche massive, marquée par des notes de tabac. Attendre encore quelques années pour laisser au vin le temps de s’harmoniser et de développer sa complexité.

17- Hermitage 1996 :

Note : 15,5 – Prix : 280 F
  • Nez puissant, monolithique, le fruit, pur et concentré, est bien « encerclé » par un boisé brûlé insistant.

  • Grosse matière, concentrée, mais le boisé est pâteux et l’ensemble manque cruellement de finesse, lassant.

  • Vins « pirate » :

18- Minervois : « Les Causses » 1998 :

Note : 14/14,5 – Prix : 90 F
  • Robe intense.

  • Nez plutôt complexe, exhalant des notes de fruits mûrs, de poivre, de tabac, d’épices, de garrigue, de goudron, dans un bel ensemble floral et animal.

  • Bouche concentrée, de bonne longueur, marquée par le poivre. Une légère sécheresse en finale pour une bouche un peu décevante par rapport au nez.

19- Corbières : Cave d’Embres et Castelmaures – « Cuvée N°3 de Castelmaure » 1998 :

Note : 14 – Prix : 100 F
  • Nez torréfié, avec de belles notes de cerise confite.

  • Bouche soyeuse et fine, sur des notes de cacao et d’épices. Finale chaleureuse. Contrairement au minervois, la bouche est plus intéressante que le nez ne le laisse actuellement présager.

20- Corbières : Cave de Roquefort : Château Roquefort St Martin « Grande

réserve » 1998 :

Note : 13,5 – Prix : 100 F
  • Robe noire, bords brillants.

  • Nez crémeux, richement fruité (crème de myrtille), boisé brûlé et notes mentholées.

  • Lourd mais dense (beaucoup de fruit chaleureux) et assez typé en bouche, une personnalité qui ne fait pas dans la dentelle mais qui a résisté à l’élevage.

  • 2 vins à l’aveugle :

21- Cos de la Belle 97 – vin de pays du Gard :

Note : 15 – Prix : 100 F

Note de la précédente dégustation au domaine sur fût : 14/14,5 – puis dégusté 4 fois à 15.

  • Robe dense mais mate, centre très sombre.

  • Nez très fin, fruit bien présent (cerise), minéral, épicé, animal (ventre de lièvre), très Côte-Rôtie …

  • Matière souple et sapide, harmonieuse, relativement dense mais surtout dotée d’une belle sapidité.

22- Cos de la Belle 98 – vin de pays du Gard :

Echantillon défectueux (nez réduit, bouche brûlée)

Deuxième échantillon : Note : 15,5 – Prix : 180 F.

Note des précédentes dégustations au domaine : 16,5/17

  • Robe noire, bords violacés très minces.

  • Nez intense, très mûr (mûre, cassis, myrtille), violent mais bien défini, avec des notes minérales et florales (lourdes, décadentes, d’iris en fin de floraison).

  • Matière très dense, ample et structurée, beaucoup de fruit, avec des saveurs minérales, épicées et balsamiques puissantes, viriles, prometteur mais bourru et batailleur en l’état.

Conclusion :

  • Une dégustation décevante, pour des vins particulièrement chers (et très bien notés par Robert Parker).

  • On ressent une relative monotonie aromatique sur ces vins qui se ressemblent. Ils ont certes bénéficié d’un habillage boisé luxueux mais il semble que la marque de fabrique s’impose sur le charme, la typicité et l’expression du terroir, leur ôtant trop souvent des qualités ultimes d’élan et de fraîcheur.

  • Ajoutons enfin que les vins ont été dégustés en plusieurs étapes :

  • Une dégustation l’après-midi

  • Une dégustation le soir (les vins étant partagés en 2 tables distinctes)

  • Contrairement aux diagnostics relativement homogènes établis lors de nos dégustations précédentes (et ce depuis plusieurs années), nous avons constaté des écarts de notes particulièrement importants entre la dégustation de l’après-midi et celle du soir, les notes de l’après-midi étant en général supérieures à celles du soir (1 à 2 points). En ce qui concerne la dégustation du soir, les notes des 2 tables se sont en revanche révélées très proches (et donc inférieures aux notes de l’après-midi). Nous envisagerons donc de redéguster ultérieurement ces vins à l’aveugle pour affiner notre jugement.