Italie : 3 régions prestigieuses
17 janvier 2023
Côte de Nuit-Villages Verticale du Domaine Didier Fornerol
22 février 2023

Verticale Château Montus, Château Bouscassé, La Tyre

Madirans de chez Alain Brumont

Verticale Château Montus, Château Bouscassé, La Tyre

Le vendredi 20 janvier 2023
La dégustation est proposée par Hugo Le Panse puis commentée par Eric Ambiaud et Henri Dubos pour la séance du soir.

Quelques commentaires de contexte : 

Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – AA : Attila Aranyos – HLP : Hugo Le Panse – EA : Eric Ambiaud – HD: Henri Dubos.

Madiran « vin de seigneur » François 1er

Situation géographique
Au Nord Est de Pau et au Nord-Ouest de Tarbes sur 37 communes, 3 du Gers, 29 des Pyrénées-Atlantiques et 6 des Hautes-Pyrénées.
La délimitation parcellaire de l’AOC Madiran couvre 1360 (l’équivalent de l’AOC Pessac Léognan°
Historique
Ce sont les Romains qui ont commencé à planter ces vignes. A partir du XII siècle, lorsque la Gascogne appartenait à la couronne d’Angleterre, cette région a connu un essor rapide, et les vins étaient transportés en destination de l’Europe du Nord.
Au XIX siècle, la région possédait encore un vignoble important de 1400 hectares.
Jusqu’en 1950 celui-ci a diminué (de par sa destruction par le phylloxéra) pour ne représenter que 40 hectares. Depuis 1950 le développement est important, puisque Madiran représente 1500 ha. L’A.O.C a été attribuée en 1948
Terroirs
Les vignes sont implantées sur des collines successives dont les sols sont particulièrement variés, allant de boulbènes limoneuses en bas des pentes jusqu’aux galets en haut des collines et aux sols argilo-calcaires qui donnent les vins les plus complexes.
Cépages
Si le tannat est le cépage emblématique du madiran, il n’en est pas moins limité à 60% (il est en projet de porter cette limite supérieure à 80%) et le tannat doit donc être complété par du cabernet franc (bouchy), cabernet sauvignon ou fer-servadou (pinenc).
Un madiran peut être très tannique dans sa jeunesse. Sa structure et sa puissance en font un vin de grande garde et il est souvent bon de savoir l’attendre.
Château Montus
Alain BRUMONT jeune fils d’agriculteur aqui avait repris Château montus en pleine débâcle, fut le premier à se révolter contre les directives de l’INAO ( réduction du pourcentage de Tannat).
Il planta sur de bons sols graveleux, quatre cinquième de tannat.. De très faibles rendements, une macération du mout pendant 3 semaines, un long séjour en barriques et de fréquents soutirages au cours de l’élevage, voilà ce qui lui a permis de bien maitriser le Tannat.
Lorsqu’en 1985 il vinifia le cépage séparément, la cuvée Prestige etait née.
Précisions sur les vins dégustés (source : site du domaine)
Bouscassé Vieilles Vignes
Vignes entre 50 et 100 ans, plantées sur des petites parcelles d’argiles fines en bordure de la vieille falaise de Maumusson-Laguian.
Montus “Prestige”
La cuvée Prestige de Château Montus est issue de la sélection des meilleurs terroirs du vignoble : terroirs à fortes pentes recouvertes de galets roulés, composés en sous-sol d’argiles brunes et orangées en strate, exposés sud donc des sols chauds favorisant les fortes maturités. Il s’agit des parcelles les plus hautes de Montus.
Montus XL
Élevage sur lies pendant 40 mois en fûts de 600 litres.
La Tyre
Grande pente de 10 ha, située sur le plus haut coteau de l’appellation Madiran (260m d’altitude). La Tyre n’est autre que le nom d’un quartier de la commune de Castelnau-Rivière-Basse. Le rendement par pied et limité à 5 à 6 grappes.

Hormis la cuvée XL, l’élevage s’effectue pour les autres cuvées en fûts 100% neufs pendant 14 à 16 mois

Ordre de dégustation

(Nombre total de dégustateurs : 15)

Série n° 1 : vins n°1, 2, 3
  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes” 2011
A l’ouverture : DS15 – AA15

Après 5 heures d’aération : DS15,5/16 – LG16 – HLP16,5 – EA16,5 – HD16+

Nez intense, très mûr, épicé avec des notes de cacao, évoquant par son côté  pruneau  les vins mutés du Roussillon. Les tannins bien présents ont évolué vers une belle finesse. Le côté bordelais de ce premier vin est signalé par plusieurs dégustateurs. La considération des équipes d’Alain Brumont pour le millésime 2011 comme étant un “petit 2010” semble être confirmée par cette belle entrée en matière.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 2012

A l’ouverture : DS15,5 – AA15,5

Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16,5+ – HLP16+ – EA16 – HD16+

Le nez est plus discret que le précédent. En bouche, belle matière avec une forte présence tannique associée à une acidité marquée. La sensation finale révèle des tannins asséchants, un boisé perceptible qui laisse deviner un vin en devenir, trop jeune à ce stade.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes 2006

A l’ouverture : DS14,5 – AA14

Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15,5 – HLP15 – EA15 – HD15

Le premier nez indique clairement un vin plus évolué avec des arômes tertiaires. Le manque de matière détonne pour ce style de vins. La finale asséchante et alcooleuse laisse à penser que 2006 n’est pas parmi les grands millésimes de Madiran.

Série n° 2 : vins n°4, 5, 6
  1. Madiran : Alain Brumont « La Tyre » 2007

A l’ouverture : DS17 – AA17

Après 5 heures d’aération : DS17,5 – LG17,5+ – HLP17,5+ – EA17,5 –  HD17

Nez animal, cuir, un plaisir immédiat en bouche grâce à un bel équilibre tannins et acidité. Aucun doute, la Tyre élève le niveau. Il y a plus de jus, le vin est ample sans lourdeur ni artifice et laisse augurer d’un bel avenir. La similitude avec les vins de Bordeaux est à nouveau palpable.

  1. Madiran : Alain Brumont « La Tyre » 2006

A l’ouverture : DS16 – AA16

Après 5 heures d’aération : DS16 – LG15,5 – HLP15,5 – EA15 – HD16

Le parallèle avec le Bouscassé 2006 apparaît rapidement. Des notes d’évolution, une matière plus faible que sur 2007, de l’acidité, des tannins asséchants, une chaleur en fin de bouch indiquent un vin déséquilibré. La note de soja détectée confirme un vin en déclin, mal vieilli (mauvaise conservation ou millésime 2006 de faible niveau comme nous l’avons supposé avec le Bouscassé). Le vin se notait toutefois mieux à l’ouverture qu’après aération.

  1. Madiran : Alain Brumont « La Tyre » 2003

A l’ouverture : DS15,5  – AA15

Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP17 – EA16 – HD16,5

Vin conforme à ce millésime très chaud. De la rondeur, une acidité bienvenue, davantage de chaleur en bouche donne un vin gourmand qui a bien passé ce millésime caniculaire. Le côté confituré, les notes de pruneau rappellent pour les uns les vins mutés, pour d’autres les Bandols. Serait parfait avec un gibier.

Série n° 3 : vins n°7, 8, 9

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 2002

A l’ouverture : DS16 – AA16,5

Après 5 heures d’aération : DS17 – LG17,5 – HLP17 – EA17,5 – HD17,5

Une belle fraîcheur, une grande finesse des tannins et une bouche juteuse laisse l’impression d’un vin d’une grande cohérence, harmonieux, d’une belle sapidité. Unanimité des dégustateurs pour souligner la qualité de ce vin qui donne envie de se mettre à table. Un des plus beaux “Prestige” de la séance et une vraie bonne surprise quand on sait que les vendanges de 2002 se sont faites sous la pluie et que les équipes de Brumont ont hésité à vinifier “La Tyre” sur ce même millésime. Est-ce là le génie de Brumont d’avoir dit “on y va” malgré tout?

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 2000

A l’ouverture : DSED – AAED

Après 5 heures d’aération : DSED – LGED – HLPED – EAED – HD ED

Vin défectueux, notes de fumé, de soja, un mauvais vieillissement ou certainement un mauvais bouchon ?

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 1999

A l’ouverture : DS16 – AA16,5

Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – HLP16 – EA16,5 – HD16

Vin marqué par la fraîcheur de sa bouche, d’une grande finesse, prêt à boire mais dont la matière apparaît plus légère que le 2002 ce que confirme une finale un peu courte. Un vin qui à son charme mais qui n’ira pas plus loin, comme le confirme Bouscassé vieilles vignes 1999 qui, dégusté en magnum l’an dernier, était déjà au crépuscule de son évolution.

Série n° 4 : vins n°10, 11, 12

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes 1998

A l’ouverture : DS15 – AA15

Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15,5 – HLP16 – EA15,5 – HD16

Le nez révèle des notes d’évolution, de fumée. Est évoqué par certains le nez de certains Bordeaux évolués. La première impression en bouche est celle d’un vin charmeur avec des tanins doux qui lui confèrent de la souplesse. La finale s’achève sur une note acide. Ce vin qualifié de “svelte” par des dégustateurs manque de longueur et se signale par une matière en retrait par rapport aux séries précédentes.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 1998

A l’ouverture : DS17 – AA17,5

Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – HLP16,5 – EA17 – HD 16,5

L’ équilibre entre matière et acidité impressionne.  Une parfaite continuité en bouche associée à un caractère animal séduisent et montre sur ce millésime une nette supériorité du Prestige par rapport au Bouscassé. “Prestige” semble être plus ample et plus voluptueux que les vieilles vignes de Bouscassé.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus XL 1998

A l’ouverture : DS17,5 – AA17

Après 5 heures d’aération : DS17 – LG17+ – HLP17+ – EA17+ – HD16,5

Si le nez est plus intense que le Prestige, la bouche révèle un vin plus dense, plus tannique mais à ce stade moins complexe. Les notes de fumé détectées au nez se retrouvent en bouche et rappellent les vins de Pessac-Léognan. Un vin qui n’a pas encore livré tout son potentiel et qui doit encore vieillir.

Série n° 5: vins n°13, 14, 15
  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 1996

A l’ouverture : DS17 – AA17,5

Après 5 heures d’aération : DS17,5  – LG16,5 – HLP17 – EA17 – HD16,5

La robe montre (enfin) avec ce vin les signes d’une nette évolution. Le nez rappelle à nouveau les vieux bordeaux. En bouche, la sensation de passer un cap se confirme avec un vin sur la finesse, glissant, juteux. Ce vin nous dévoile la belle évolution dont sont capables ces flacons souvent austères et massifs dans leur jeunesse.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 1995 

A l’ouverture : DSED – AAED

Après 5 heures d’aération : DSED – LGED (Bouchon) – HLPED – EAED – HDED

Vin bouchonné

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes” 1995

A l’ouverture : DS16,5 – AA17

Après 5 heures d’aération : DS16,5/17 – LG17 – HLP16,5 – EA17 – HD16,5

Des notes de menthe, d’eucalyptus, de camphre rappelant les huiles essentielles, se dégagent de manière inattendue du verre. Une très belle bouche avec une note de cassis. Ce vin fait penser aux vins du nouveau monde ou à des Cahors. La qualité du millésime 1995 transparaît dans ce vin, nous faisant regretter encore plus de ne pas avoir pu juger la cuvée Prestige. Ce “vieilles vignes” s’avère être un des plus beaux de la soirée.

Série n° 6 : vins n°16, 17
  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes 1994

A l’ouverture : DS15,5 – AA16

Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16,5 – HLP16,5 – EA16,5 – HD16,5

La belle évolution notée sur le 1996 se confirme ici. Les tannins arrondis par le temps mais toujours la fraîcheur, le côté bordelais fait dire à un dégustateur que l’on est bien dans la signature “Brumont”. Au fur et à mesure des millésimes, nous avons la confirmation, si besoin s’en faisait sentir, que ces vins requièrent de la patience pour livrer tout leur potentiel.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Montus « Prestige » 1994

A l’ouverture : DS15,5  – AA16

Après 5 heures d’aération : DS16 – LG17 – HLP16,5 – EA16,5 – HD17

Le match est serré avec le Bouscassé précédent. Belle évolution, mais une légère sucrosité qui fait penser à des vins de merlot de la rive droite. Ce vin de presque 30 ans apporte néanmoins le plaisir des années sans la sensation de fatigue éprouvée sur 1999, par exemple.

Série n° 7 : vins n°18, 19
  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes 1993

A l’ouverture : DS(13)  – AA14,5

Après 5 heures d’aération : DS15 – LG14 – HLP15 – EA15 – HD16

La bouche se fait plus maigre, l’acidité est présente, le vin reflète un millésime froid. Ce dernier vin des années 90 n’a pas le charme des autres vins de cette décennie. L’on peut cependant prêter à Alain Brumont le mérite de faire des vins qui sont le reflet d’une année, d’un climat, sans tricher.

  1. Madiran : Alain Brumont – Château Bouscassé « Vieilles Vignes 1991

A l’ouverture : DSED – AAED

Après 5 heures d’aération : DSED – LGED – HLPED – EAED – HDED

Vin bouchonné.

Conclusion sur les impressions après 5 heures d’aération

Cette dégustation confirme, si cela était nécessaire, le haut niveau des vins de Brumont. Un niveau encore en hausse si l’on en juge par les notes décernées lors des dégustations précédentes. Un seul regret : trois vins défectueux dont deux bouchonnés. Quel que soit le millésime et les cuvées, les vins demeurent typiques du Sud-Ouest : tanniques avec une fraîcheur toujours présente, ce qui rappelle un commentaire d’Alain Brumont lors d’une visite au château Bouscassé en 2018: “ Maintenant, tout le monde recherche la fraîcheur dans les vins et moi, cela fait 30 ans que c’est ce que je cherche à donner!”. Le vieillissement rend ces jus à la robe sombre plus aimables, tirant vers davantage de finesse mais au prix de 20 voire 30 ans d’attente pour certains millésimes. Une fois évolués, leur similitude avec les vins de Bordeaux est flagrante sans en être une copie : il y a bien là une identité propre à l’appellation et au vigneron qui, au dire de ses équipes, “travaille le tannat comme personne d’autre”. Pour autant, même âgés, leur matière dense ne les rend pas aussi accessibles que ceux d’autres appellations, ce qui peut en éloigner plus d’un amateur de vins. Probablement séduiront-ils davantage un plus large public au cours d’un repas qu’en dégustation.

RAPPELS DE DÉGUSTATIONS ANTÉRIEURES AU CLUB

 « La Cave DS »

Club toulousain In Vino Veritas

Verticale de château Montus « Prestige »

Jeudi 22 juin 2006 

Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Christian Declume. 

Ø  Quelques commentaires de contexte :

–      Rappel du principe de « La Cave DS » : la totalité des bouteilles proviennent de la cave de Didier Sanchez qui les offre, puisque la recette intégrale est reversée sur le compte d’In Vino Veritas (pour compléter la dégustation, certains flacons ont été acheté récemment au commerce).

–  La dégustation s’est déroulée en deux phases : l’après-midi avec 4 dégustateurs puis le soir avec 8 dégustateurs. Didier Sanchez a participé aux deux séances.

–      Le commentaire porte sur les vins de l’après-midi. Comme d’habitude certains vins ne se révèlent que le soir et d’autres n’ont duré qu’une après-midi. Les notes de Didier Sanchez (DS AM et DS SOIR) sont le reflet de ces variations.

–       Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle.

–       DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – MS : Miguel Sennoun, CD : Christian Declume.

 Ordre de dégustation :

  1. Montus : Pacherenc du Vic-Bilh « Novembres » 1990 :

DS AM12,5 – DS SOIR14,5 – PC14,5 – MS14,5 – CD12.

Note moyenne AM : 12 et SOIR : 14,5 – Prix : 25 €

– Belle robe jaune vieil or intense. Aspect très engageant. Le nez par contre est faible. En bouche impression de sucre d’orge. L’ensemble est simple, l’après-midi nous restons sur une impression de « jus de raisin sucré ». 

  1. Montus : Pacherenc du Vic-Bilh « Décembre  » 1990 :

DS AM13,5 – DS SOIR15 – PC15 – MS15 – CD14.

Note moyenne AM : 13,7 et SOIR : 15 – Prix : 35 €

– Belle robe ambrée, or, cuivrée. Au nez, senteurs de melon, cire, fruits, rhum. La bouche est agréable, moelleuse, plus concentrée que le vin précédent. L’ensemble est agréable mais reste simple. Très belle évolution a l’aération au regard de la notation du soir.

  1. Montus « Prestige » 2000 :

DS AM15,5 – DS SOIR15,5 – PC16 – MS15,5 – CD15,5.

Note moyenne AM : 15,5 et SOIR : 15,6 – Prix : 28 €

– Belle robe couleur rouge profond avec des reflets violets. Beau nez de fruits rouges. En bouche belle matière, impression de chair. Notes de poivre. Les tanins sont enrobés. Vin jeune, prometteur, à attendre. 

  1. Montus « Prestige » 1996 :

DS AM15,5 – DS SOIR15,5 – PC15 – MS15 – CD15,5.

Note moyenne AM : 15,5 et SOIR : 15,1 – Prix : 32 €

–   Robe avec une belle couleur normale, un peu évoluée, pas de trace violine comme le 2000. Au nez ce sont des senteurs animales qui dominent. Ce coté animal se retrouve en bouche, ainsi que des notes épices, tabac, menthe. On notera un caractère tendu, étroit avec une finale fraîche. Ce vin a un style médocain. Il évoque un Pauillac, vin piège dans une dégustation à l’aveugle ! 

  1. Bouscassé « Vielles Vignes » 1995:

DS AM16 – DS SOIR15 – PC15 – MS15 – CD16.

Note moyenne AM : 16 et SOIR : 15 – Prix : 28 €

– Robe intense, un peu terne, mate. Nez original différent du précédent, senteurs minérales et surtout tabac. La bouche est délicieuse. La finesse et l’élégance dominent. Dominante de fruits rouges, tabac. La finale est juteuse avec une bonne longueur.

  1. Montus « Prestige » 1995 :

DS AM15 – DS SOIR16 – PC16 – MS16 – CD15.

Note moyenne AM : 15 et SOIR : 16 – Prix : 32 €

–  Robe jeune brillante, nez plutôt faible. En bouche, impression de fruits concentrés, sensation massive, les tanins sont un peu accrocheurs. L’ensemble est massif, moins fin et élégant que le Bouscassé précédent. Madiran classique.

  1. Bouscassé « Vielles Vignes » 1994 :

DS AM15 – DS SOIR15,5 – PC16 – MS15,5 – CD15.

Note moyenne AM : 15 et SOIR : 15,7 – Prix : 22€

–  Robe jeune avec un liseré violet. On retrouve des senteurs de tabac, de fruit, toujours sur la fraîcheur.

– En dégustation on notera le tabac, les fruits. Les tanins sont fins. Moins de chair et moins de persistance que le 95 mais néanmoins belle finesse.

  1. Montus « Prestige » 1994 :

DS AM14 – DS SOIR14 – PC14,5 – MS14,5 – CD15.

Note moyenne AM : 14,5 et SOIR : 14,4 – Prix : 22 €

–  Nez  puissant et fin de griottes. La bouche est riche avec des goûts de fruits, de poivre, d’eau de vie. Dommage que les tanins soient asséchants. En conclusion un vin qui parait manquer de maturité avec des tanins trop présents. 

  1. Montus « Prestige » 1992 :

DS AM13 – DS SOIR14 – PC14,5 – MS15 – CD13,5.

Note moyenne AM : 13,5 et SOIR : 14,5 – Prix : 21 €

–  Robe évoluée avec des reflets bruns. Au nez parfums de fruits, type pruneau, notes mentholées. Le tabac domine en bouche sur une sensation plutôt maigre, tanins présents. L’ensemble reste un peu étriqué.

  1. Montus « Prestige » 1990 :

DS AM14 – DS SOIR16 – PC17 – MS17 – CD14,5.

Note moyenne AM : 14,3 et SOIR : 16,7 – Prix : 42 €

–  Belle robe intense d’une jolie couleur, reflets évolués sur les bords. Senteurs de paille, marmelade, menthe. Les fruits mûrs dominent en bouche, notes de tabac. Les tanins restent très présents. Très belle évolution à l’aération au regard de la notation du soir.

  1. Montus « Prestige » 1989 :

DS AM15,5 – DS SOIR15 – PC15,5 – MS15 – CD15.

Note moyenne AM : 15,3 et SOIR : 15,3 – Prix : 35 €

–  Nez  à dominante herbacée, senteurs de fraises. Beau jus fruité avec des tanins agréables. Vin qui reste jeune

  1. Montus « Prestige » 1988 :

DS AM16 – DS SOIR15 – PC15 – MS15,5 – CD16.

Note moyenne AM : 16 et SOIR : 15,2 – Prix : 31 €

– Nez animal, odeurs d’herbe sèche, artichauts, tabac, lard et pointe animale. En bouche, soulignons le bel équilibre. L’ensemble est juteux, long, fin avec des tanins agréables. Beau vin, surprenant.

  1. Montus « Prestige » 1987 :

DS AM14,5 – DS SOIR14,5 – PC15,5 – MS15,5 – CD15.

 Note moyenne AM : 14,8 et SOIR : 15,2 – Prix : 25 €

– Senteurs d’artichaut et de tabac. En bouche, la matière est correcte avec des notes herbacées et de tabac. Les tanins sont mûrs. A comparer avantageusement avec un Bordeaux 87.

  1. Montus « Prestige » 1985 :
  2. Prix : 35 €

–   Malheureusement bouchonnée et 1er millésime du domaine !

Conclusion :

–    Dégustation intéressante, très agréable. Le Bouscassé (dégusté seulement sur 2 échantillons) se distingue par son élégance, sa finesse. Notre dégustation montre que Montus « Prestige » s’améliore au vieillissement.

Club toulousain In Vino Veritas

Madirans de Alain Brumont

Le 28 avril 2001

 Synthèse des commentaires de dégustation : Pierre Citerne. 

Quelques commentaires de contexte :

–  Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle.

–  Nombre de dégustateurs : une trentaine.

–    Le millésime 2000 et tiré sur fut, le 1999 sur cuve d’avant mise en bouteille.

–     PC : Pierre Citerne – DS : Didier Sanchez

  1. Bouscassé « Vieilles Vignes » 2000 :

Notes : PC14 , DS14

  •   Couleur noire très dense.
  •   Le fruit apparaît expressif au nez, de belle intensité, avec un côté animal et sauvage.
  • Forte structure tannique équilibrée par le fruit, une matière dense qui se développe de façon assez anguleuse.
  1. Montus « Prestige » 2000 :

Notes : PC14 , DS15/15,5

  • Robe aussi dense que Bouscassé, un peu plus brillante.

– Beaucoup de fruit et une expression déjà complexe au nez, épicé, chocolaté.

  • Tout aussi structuré que Bouscassé, mais la chair est plus ample, veloutée, et le grain tannique plus fin. On trouve déjà en finale ces notes fumées et « ferrugineuses » qui semblent caractériser les vins de Montus.
  1.   La Tyre 2000 :

Notes : PC15 , DS15,5/16

  •   Beaucoup de finesse, de floralité (violette, lys), dans ce nez au fruité jaillissant et extrêmement séducteur.
  • Structure et richesse de texture comparable à Montus, mais ce sont la fraîcheur et la gourmandise du fruit qui  dominent véritablement la bouche.
  1.   Bouscassé « Vieilles Vignes » 1999 :

Notes : PC14,5 , DS13,5/14

  •   Robe noire, bords pourpres.
  •   Fruit intense de cerise noire au nez, que le boisé luxueux, grillé et épicé, ne masque pas.
  • Matière concentrée, texture veloutée en milieu de bouche, avant une reprise en main des tannins virils ; un vin dru, pas empâté, bien typé Madiran.
  1. Montus « Prestige » 1999 :

Notes : PC15+ , DS14,5

  • Nez moins explosif que Bouscassé, mais plus complexe à l’aération : fruits compotés, cacao, fumé, truffe…
  • Chair ample mais très fine, puissamment tannique, saveur racée, fumée et épicée, belle longueur.
  1. Montus « Prestige » 1998 :

Notes : PC14 , DS14

  •   Robe dense, rouge sang.
  • Nez assez austère, compact et évoluant dans une gamme aromatique plutôt automnale : tabac, humus, viande.
  • Le fruit est bien présent en bouche, de bon volume, les tannins sveltes paraissent légèrement poudreux en finale, les arômes semblent déjà évolués.
  1.   Montus « Prestige » 1996 :

Notes : PC14,5 , DS14

  •   Robe dense, rubis nuancé d’orangé.
  • Nez racé, aromatique, fondu, d’esprit presque bourguignon : pointe giboyeuse (lièvre), bois de santal, épices, feuilles mortes.
  •   Bouche assez mince mais élégante, dominée par l’acidité, on souhaiterait davantage de chair
  1.   Montus « Prestige » 1995 :

Notes : PC14,5 , DS15/15,5

  •   Robe à peine un peu plus dense que celle du vin précédent.
  •   Nez fin et fondu : fruité floral racé, notes minérales et fumées.
  • Matière souple, équilibrée, qui ne parait pas extrêmement concentrée, finale élégante d’une belle austérité fumée.
  1. Montus « Prestige » 1994 :

Notes : PC15,5 , DS15,5/16

  •   Robe plus dense et plus jeune que les deux précédentes.
  • Nez riche, encore marqué par les notes boisées de l’élevage, pas encore très expressif, possédant néanmoins de belles notes confiturées, épicées et viandées.
  • Bouche volumineuse, dense, équilibrée, aux tannins présents mais enrobés ; un vin complet qui ne semble pas encore prêt.

   Montus « Prestige » 1990 :

Notes : PC15,5 , DS15

  • Belle robe grenat sombre aux reflets brique.
  • Nez plein et ouvert, original, avec de fines notes viandées, ferrugineuses, de piment rouge…
  • Matière dense structurée par des tannins encore fermes, bon volume, encore assez jeune aromatiquement.
  1.   Montus « Prestige » 1985 :

Notes : PC16,5 , DS16,5

  •   Robe évoluée, grenat tuilé mat, encore sombre.
  • Nez tertiaire se développant sur la base d’un fruit confituré très mûr ; complexe et harmonieux, il distille des inflexions « bordelaises » (feuille de cassis, humus, tabac), mais aussi des parfums ferrugineux, fumés, pimentés, originaux et qui s’expriment superbement à l’aération
  • Attaque moelleuse, matière pleine mais svelte ; très belle saveur évoluée, puissante et racé ; finale cohérente, d’une très honorable longueur, tenue par des tannins dénués de sécheresse.
  1. Montus XL 1995 (40 mois de fût) :

Notes : PC14, DS14?

  • Robe dense et jeune, brillante
  • Boisé très marqué au nez (grillé, fumé, épicé, cèdre), mais on devine un fruit profond derrière.
  •   Matière dense, dominée par le bois, l’acidité volatile paraît élevée, les tannins sont encore féroces.
  1. Montus XL 1994 (40 mois de fût) :

Notes : PC15, DS15

– Nez peu causant au premier abord, impression d’acidité volatile un peu agressive, l’aération libère des notes plus expressives : épices, lard fumé, cuir, boisé grillé.

  • Matière dense, trame serrée, tannins féroces ; un vin assez renfrogné en l’état mais possédant un indéniable potentiel au vu de son volume et de sa structure.
  1. Montus « 36 mois » 1990 :

Notes : PC15, DS15

  • Robe dense, le centre est sombre, les bords sont brique.
  •   Nez bien typé Montus (fer, lard fumé, gibier), mais un peu diffus, peut-être un problème de bouchon – légère note liégeuse.
  • Bouche fortement structurée mais de chair veloutée, bonne longueur, saveur prononcée de poivron rouge.
  1.   Montus « 36 mois » 1989 :

Notes : PC16, DS16

  • Robe dépouillée, le centre est encore sombre, bel éclat.
  • Nez très riche, solaire, doté d’une personnalité extravertie mais non dénuée d’élégance : fruit confit, tomate séchée, viandox, sauce soja, lard fumé, notes épicées et camphrées.
  • Beaucoup de présence en bouche, assez viril malgré le fruit suave et confit d’une année très mûre ; densité et persistance de bon aloi.

Deux vins dégustés au cours du repas, le même soir :

  1. Montus « Prestige » 1989 :

Notes : PC16,5

  • Superbe bouquet expressif alliant un fruit confituré très mûr à des notes précises et racées de tabac, de fer, de terre battue… Certains effluves évoquent Pessac-Léognan, mais l’ensemble a sa propre personnalité, avec plus de naturel et un fruit plus fringant que la version « 36 mois ».
  • Le fruit très mûr procure un caractère nettement moelleux à la bouche, souple, mais tenue par des tannins qui se réveillent en finale, beaucoup de sapidité et de caractère.
  1. Bouscassé « Vieilles Vignes » 1990 :

Notes : PC16,5

  • Robe sombre, encore très jeune.
  • Nez dense, serré, avec un fruité de fruits bleus concentré et très alerte que l’on retrouve en bouche (myrtille, prunelle), des notes précises et typées de cuir, de gibier, de terre battue, de sang.
  • Bouche serrée, svelte, très concentrée, pleine de ressort et de fraîcheur, les tannins sont vigoureux et droits. Parfaite typicité madiranaise, à la fois austère et sauvage, pour ce vin harmonieux et éclatant de vitalité.

Conclusion :

Ces vins issus à 100% du cépage tannat affirment des caractères organoleptiques spécifiques en fonction des terroirs :
Bouscassé (argilo-calcaire) svelte, dru, avec une gamme aromatique typiquement madiranaise (fruits bleus et noirs, terre battue, gibier)
Montus (gros galets roulés) plus velouté, doté de tannins plus complexes et d’arômes originaux qui évoquent parfois les vins de Graves (fumé, tabac, feuilles mortes, épices, brique chaudes, piment rouge, fer rouillé…). Il sera intéressant de suivre l’affirmation de la personnalité de la nouvelle cuvée « La Tyre ».
S’ils semblent digérer sans problème leur élevage en bois neuf et affirment assez rapidement le caractère de leur fruit et de leur terroir, les tentatives d’élevages plus long des mêmes sélections (cuvées XL et 36 mois) n’ont pas engendré pour l’instant des vins plus intéressants ou plus agréables que les cuvées « prestige » des millésimes correspondant, souvent plus harmonieuses et expressives.
Il faut signaler un problème récurrent de variation entre bouteilles du même millésime (notes liégeuses sur quatre des dix-sept cuvées dégustées); c’est d’autant plus dommage que ces vins se révèlent réguliers dans la durée.