Toutes les bouteilles ont été achetées en Italie, sur place par Maxime.
Cette dégustation s’est déroulée en une seule séance : le soir à 19h.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – CDC : Cécile Debroas Castaigns – AA : Attila Aranyos – MF : Maxime France – HLP : Hugo Le Panse – NC : Nicolas Chabot.
(Nombre total de dégustateurs : 14)
DS14,5 – LG15 – AA14,5 – CDC15 – HLP14 – NC14,5 – MF14,5
Un petit air de gamay avec ces notes fleuries, réglissées, fruitées (griotte, groseille). Dense, sans tannins, l’acidité marquée effaçant presque l’alcool (14,5°).
DS13,5 – LG15 – AA14,5 – CDC(14) – HLP14,5 – NC13,5 – MF15
Le nez envoie des senteurs réduites/grillées de cassis (un dégustateur évoque le carmenere), de fleurs lourdes (iris, jacinthe), de rafle. On note un début d’évolution pour des notes lardées. Présence de gaz pour une expression concentrée, lisse, acidulée, de longueur correcte. Retour d’alcool (15° tout de même) en finale.
DS15,5 – LG15,5 – AA15,5 – CDC16 – HLP15,5 – NC15,5 – MF15,5
D’emblée, le cépage noble se signale par de belles notes de groseille, d’agrumes, de fleurs délicates (rose), d’épices, de graphite. Matrice de volume moyen mais nette et cohérente, pour un joli grain acidulé, escorté par de beaux amers.
DS16,5 – LG16,5 – AA16,5 – CDC17 – HLP16,5 – NC17 – MF16,5
Grande élégance aromatique caractérisée par des fragrances corsées de graphite, de cerise (clafoutis), de fleurs. Bouche gourmande, charmeuse, dotée d’une belle accroche tannique
DS17+ – LG17+ – AA17,5 – CDC17 – HLP17 – NC17 – MF17
Ce cru se présente sous un mode un peu plus terrien, viril. Graphite, réglisse, agrumes, terre mouillée s’allient dans une trame austère mais sapide, profonde (j’entendrai des termes comme « sphérique » ou « tellurique » ou pourquoi pas « minérale »).
DS17,5/18 – LG18 – AA18 – CDC17,5 – HLP17,5 – NC18 – MF17,5/18
On trouve ici un charme aromatique sublime (terre, cerise, fleurs, épices, réglisse, …), qui rappelle certains grands crus de la Côte de Nuits (Chambolle ?). Le vin est net, dense et élancé, tendu, très persistant.
DS17 – LG17,5 – AA17,5 – CDC17,5 – HLP17 – NC17 – MF17,5
Robe plus sombre. Nez marqué par une certaine évolution tertiaire : champignons, sous-bois, tabac, réglisse, graphite, fond d’artichaut et des nuances fumées rappelant celles que peut déployer un Pessac-Léognan. Le vin se montre musclé, ancré mais sans lourdeur, avec peut-être une certaine fragilité aromatique.
DS17,5/18 – LG17,5 – AA18,5 – CDC18 – HLP18 – NC18 – MF18
Robe particulièrement claire, comme signe annonciateur. Le vin, que nous connaissons bien, se signale par des senteurs délicates, fruitées (fraise, framboise, grenade) et fleuries (rose). Notes complémentaires de rafle, de cardamome (camphre). On peut alors penser au radieux Rayas. Bouche sensuelle (extraction raffinée malgré la vendange entière), ultra sapide, très gourmande.
DS17,5/18 – LG18 – AA18 – CDC(17) – HLP17 – NC18 – MF18
Robe assez claire. Le vin se dissimule un peu, avec ses notes de cassis, de groseille, d’agrumes, de graphite, de menthe. C’est un archétype de faux maigre et il a besoin d’air. Finale rémanente sur des amers italiens (Amaro).
DS18+ – LG18 – AA18,5 – CDC18 – HLP17,5 – NC18,5 – MF18
Grande expression, mûre, égrenant des notes fruitées, florales, épicées, réglissées, zestées. Enorme fond pour un vin aux superbes tannins poudreux, animé par un souffle puissant et long (caudalies à deux chiffres). La puissance n’exclut pas une certaine gracilité.
DS18,5+ – LG18 – AA18 – CDC18 – HLP18 – NC18 – MF18
Nez riche et racé (j’entends dans la salle une évocation de vintage de Taylor) pour des parfums de crème de cassis, d’eau de vie de framboise, de goudron, de fleurs (violette, pivoine). Cohérent, en grand goût, prolongé par des amers de classe. Un style un peu plus en force semble-t-il que chez Massolino et Mascarello (mais la puissance reste contrôlée).
DS19 – LG19 – AA19 – CDC18,5 – HLP18,5 – NC19 – MF19
Magnifique composition, racée en diable avec ses senteurs multiples : rose, fraise, crayon noir, artichaut, entres autres …
Trame incroyablement séveuse, lumineuse et dotée d’un remarquable naturel d’expression. Un vin complet, resplendissant, d’une folle élégance, qui chante et qui danse, en quasi perfection.
DS16,5 – LG17+ – AA17+ – CDC16,5 – HLP17 – NC17 – MF17
Olfaction austère, avec des intonations végétales marquées : guignolet, quinquina, Vermouth. Robuste, fermé, très tannique à ce stade. A attendre au moins 5 ans.
Pour indication : Massolino Barolo 2015 : 17,5/20 – 24/3/2022
DS17+ – LG16,5+ – AA17,5+ – CDC16 – HLP17,5 – NC17,5 – MF17
Nez un peu éthéré (de la volatile), sanguin, avec une sensible évolution viandée. Touche empyreumatique (goudron), cassis, agrumes. Présentation renfrognée corpulente, brute, tannique. Lui donner du temps également.
Pour indication : Cavallotto Barolo Bricco Boschis 2015 : 18/20 – 4/9/2021
DS15,5 – LG15,5 – AA15,5 – CDC15,5 – HLP15 – NC15,5 – MF15,5
La faiblesse du millésime laisse apparaître des notes évoluées (champignons), du graphite, de la réglisse. Bouche ingrate, en déficit, creuse, aux tannins saillants pour le coup. Boire sans tarder car la matière est flottante.
DS16 – LG16+ – AA17+ – CDC16 – HLP16,5 – NC16 – MF16
Le millésime explique ici un vin fermé, dévoilant des notes encore simples de cassis, de graphite et de réglisse. Matière concentrée, très austère à ce stade (elle s’acharne à vous tenir à distance).
DS16 – LG16,5+ – AA17+ – CDC16,5 – HLP16 – NC16 – MF16
Nez plus charmeur (mais pas totalement déployé) que celui du Margheria 2013 pour des senteurs de crème de cassis, de menthe, de sous-bois. Matière rude en gestation. On espère qu’elle s’assouplira en vieillissant.
DS16 – LG15,5 – AA16+ – CDC16 – HLP16 – NC16 – MF15,5
Ce vin apparaît plus simple, plus commune, fumée, d’une fermeté très rustique.
DS17,5 – LG17 – AA18- CDC17 – HLP17,5 – NC17,5 – MF17
Belle évolution aromatique viandée, avec de la gelée de fruits, des épices et beaucoup de réglisse. Ce vin corsé, même s’il reste austère/rigoureux, offre le jus le plus distingué/pulpeux des 2013 goûtés.
Rappel :
Cavalloto Barolo Bricco Boschis Vigna san Giuseppe Riserva 2013 : 18/20 – 15/1/2022
Enorme jus corsé, frais, précis. Superbes senteurs de violette (c’est bien pour cette élégance rentrée), de menthe, de crayon noir. Tannicité contrôlée. Un vin de grand potentiel mais déjà agréable à boire. C’était vrai aussi pour le corpulent Bricco Boschis 2015 bu récemment.
DS16,5 – LG17 – AA17,5 – CDC16,5 – HLP16,5 – NC16,5 – MF(16) ou ED
On quitte l’austérité exacerbée des 2013 pour une expression typée plus amicale alliant des odeurs multiples : agrumes, fleurs, fruits, épices, mine de crayon, terre battue. Bouche cohérente, longiligne, distinguée, mesurée. Pour Maxime (et un autre dégustateur présent), léger défaut de netteté aromatique.
DS17 – LG17,5 – AA17 – CDC17 – HLP17 – NC17,5 – MF17,5
Graphite, pain grillé, menthe, quinquina, terre humide. Très belle continuité de trame pour ce vin pulpeux.
DS17 – LG17,5 – AA17,5 – CDC17,5 – HLP17 – NC17 – MF17
Profond pour un gros jus austère, réglissé, graphité. Le cru s’avère batailleur mais avec de la finesse et de la promesse.
Pour indication (au domaine avec Maxime en novembre 2015) :
Robe orangée. Superbe nez : cerise/fraise, fleurs, épices, marmelade d’oranges amères, soupçon miellé. Belle et longue présence.
Nez profond (donnant envie de plonger dans le verre : réglisse, fumée, menthe fraîche … et même truffe noire – tuber melanosporum). Bouche à la puissance contrôlée, complexe, sapide, de grande garde. Enracinée (minérale). Cet admirable cépage commence à se dévoiler.
Massolino Barolo Parafada 2011 : 17,5/20
Nez envoûtant sur la pivoine, le quinquina, la menthe. Robuste (mais pas acariâtre), minéral (comme dans le cas de Margheria), très long. Je m’amuse à imaginer ici un mélange des 2 autres cuvées.
DS(ED) – LG15 – AA16 – CDC15 – HLP15 – NC15,5 – MF(ED)
Robe claire, un peu comme dans le cas du Monvigliero. Fraises poivrées, grenadine. Acidulé, frêle, limité. Doucereux (avec un petit côté Floc de Gascogne). Bu trop tard.
Rappels :
Habit pâle. On retrouve de nouveau la délicatesse de cette cuvée, exprimant les fleurs, l’écorce d’orange, les fraises poivrées (pour faire penser au grenache), la cerise (pour évoquer le pinot). Bouche fine, fraîche, légèrement tannique, longue.
Couleur claire. Un vin net, lumineux, exprimant avec distinction des notes de fleurs, d’épices, de fruits (fraise, cerise). On peut se sentir transporté du côté de chez Rayas (pour les parfums) ou à Chambolle-Musigny (pour la fraîcheur et l’élégance). L’expression est aérienne, très délicate (et le vin résiste très bien au réchauffement dans le verre). Une sorte d’évidence de style.
DS17,5/18 – LG17,5 – AA18 – CDC18 – HLP18 – NC18 – MF17,5
Nous trouvons ici un très beau flacon, complet, mûr, qui semble commencer à pulser. Cohérent, porté par des amers nobles, encore très jeune (on pense alors au formidable potentiel des 2016).
DS17,5 – LG17,5 – AA17,5 – CDC17,5 – HLP18 – NC17,5 – MF17,5
Mûr, viandé, avec quelques traces végétales. Pour le moment, le millésime impose sa force (mais sans brutalité) dans un vin puissant, tannique, sapide (plus de structure que d’arômes). Il n’a pas dit son dernier mot.
DS17 – LG17,5 – AA17 – CDC16,5 – HLP17 – NC16,5 – MF17
Viandé, avec des tonalités de cerises à l’eau de vie. Peu joviale, cette trame dense, tannique et austère, un peu rigide, ne lâche rien.
Rappels :
Evolution brun. N/ Soja, oxydé. B/ Soja et volatile, sec, desséchant, oxydé….Dommage !
LGED (Echantillon Défectueux – notes intenses de sauce soja, trop vieux, matière dégradée)
Très typé Barolo avec des odeurs de camphre, d’herbes aromatiques macérées (vermouth, Amaro, chinato). Matière exigeante, un peu rêche (les congruents tannins du cépage, sur Serralunga d’Alba) ; lui accorder encore 5 ans de garde.
Nez racé, complet : châtaigne, accents balsamiques marqués. Bouche ample, charpentée et en même temps d’une folle élégance. Elle reste très compacte donc la patience s’impose encore.
Nous sommes clairement ici dans le monde magique du nebbiolo, capable de produire certains des plus grands vins rouges de la planète (surtout quand il est traité par les meilleurs vignerons traditionnels de ce fantastique terroir, ceux qui utilisent le bois avec parcimonie).
Ces millésimes encore jeunes sont marqués sans – cette fois-ci – aucune note d’évolution tertiaire précoce suspecte.
2017 est un beau millésime, avec des vins qui s’abordent déjà plutôt bien.
2016 est un millésime superlatif au charme irrésistible. Un millésime parfait, mûr, puissant et équilibré, qui permet des envolées spectaculaires (tant en précision aromatique qu’en qualité de tannins), et des vins déjà appréciables (la temporalité du Barolo n’est pas celle des meilleurs grands crus bordelais, qui ont eux besoin de très longues années pour parfaitement encaisser leur élevage intensif en bois neuf).
2014 reste faible, comme attendu.
2015, comme 2013, ont produit des vins plus acariâtres, vigoureux, qui doivent encore rester en cave quelques années.
2012 et 2011 (Margheria du moins) se goûtent aujourd’hui avec plaisir.
2010, autre grand millésime, mérite encore un peu de patience (mais j’ai beaucoup aimé récemment les 2010 de Burlotto – Monvigliero et Acclivi).
Concernant les terroirs, il semble difficile de porter un avis définitif sur les différences de crus et/ou de villages. Il semble que ce qui se dégage c’est plus le style des domaines que des terroirs eux-mêmes.
Chez Massolino le cru le plus “serralunghien” selon les caractères généralement attendus : trame tannique marquée, frôlant l’austérité, sont essentiellement présents sur le Vigna Rionda qui en cela est représentatif de l’idée que l’on se fait des vins de ce village. Il semble que, dans des styles différents, Parafada et Margheria ne sont pas représentatifs de cette caractéristique de tannins marqués.
Les vins de Cavallotto témoignent d’une grande personnalité, virils, intenses, parfois presque violents. On y adhère, dans leur côté extrême, ou pas. Le terroir est bien présent car les vins possèdent un fond énorme et beaucoup de finesse aussi mais est-il suffisamment représentatif, original, pour le distinguer totalement de ceux de Serralunga?
Le Monprivato est quant à lui à part, tellement complet, fin et puissant à la fois, formellement parfait, d’une insigne élégance, aérien. Il se classe sans aucun doute dans la catégorie des plus grands crus de la Côte de Nuits mais par son terroir ou par la “patte” magique de Mauro Mascarello? Sûrement un peu des deux car une telle évidence, une telle perfection formelle et une telle complexité ne peuvent naître que de la combinaison de facteurs multiples.
Les crus de Barolo sont une mosaïque de terroirs qu’il est difficile de résumer, qu’il serait vain de tenter de schématiser. Des impressions peuvent voir le jour, parfois fondées, sur les caractères propres à tel ou tel village, mais il apparaît que chaque vigneron a ses secrets, sa “patte”, son style et que ceux-ci participent, comme autant de contre-exemples, au charme et à la complexité des vins de Barolo.