Le jeudi 22 mai 2025
Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – HLP : Hugo Le Panse – EA : Eric Ambiaud – RD : Romain Danzanvilliers
(Nombre total de dégustateurs : 12)
A l’ouverture : DS14
Après 5 heures d’aération : DS14 – RD14 – HLP14 – EA14
Robe jaune pâle, le vin est un peu fermé à l’ouverture, les 5h d’aération lui ont fait du bien, même si on reste sur une aromatique simple (agrumes, pamplemousse). En bouche c’est mince, il y a de la tension, et des touches minérales discrètes. À l’aveugle, nous aurions pu partir sur un Muscadet.
A l’ouverture : DS15
Après 5 heures d’aération : DS15 – RD15,5 – HLP15 – EA15
Robe jaune citron intense. Le nez est très expressif, sur les fruits exotiques, et en particulier sur l’ananas, si caractéristique de Mâcon ! Des notes de caramel et de bonbon berlingot. En bouche, il y a une belle matière et une longueur correcte. Le vin semble plus riche que le précédent, mais pourtant même degré d’alcool. On sent que le fruit a été vendangé à pleine maturité. Le vin est prêt à boire, et on notera un excellent rapport prix-plaisir.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16 – RD16 – HLP16,5 – EA16
On monte déjà d’un cran avec ce vin très expressif et qui sent le terroir à plein nez. Ce dernier est caractéristique de Chablis : végétal, herbacé, allumette, fromager (St Nectaire). La bouche est riche, minérale, on sent clairement le terroir des sols calcaires kimméridgiens. Cependant, il nous semble encore un peu trop jeune, et on sent un gros potentiel de garde (10-15 ans).
CCL Série n°1 : Première série intéressante avec trois identités de terroirs très marquées !
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – RD15,5 – HLP15 – EA15,5
Robe jaune citron. Le nez est très joli, avec une pointe de réduction (très fermé à l’ouverture selon les dégustateurs de l’am) un côté très citronné, le terroir de Savigny ressort bien, mais également un côté un peu “nature” qui se fait sentir sans pour autant être dérangeant. La bouche est acidulée, une jolie tension, mais une pointe de végétale nous laisse un peu mitigés sur ce vin. Suspicion de souris pour certains dégustateurs.
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – RD16 – HLP16 – EA15
Robe jaune fluo brillate. Nez plus timide que le Mâcon de tout à l’heure, mais là encore très représentatif du style. Ananas en conserve. En bouche c’est équilibré, le fruit est à pleine maturité, c’est solaire, gras. Très joli vin qui est prêt à boire.
A l’ouverture : DS16,5
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – RD17 – HLP17 – EA16
Déjà une première belle émotion. Même si on sent encore beaucoup l’élevage, le nez est très reconnaissable du style de la maison ! Des arômes pâtissiers, beurrés. L’acidité est ciselée, il y a beaucoup de matière et une très belle longueur. Ce vin fait l’unanimité, énorme potentiel, à oublier quelques années en cave pour que l’élevage s’atténue.
CCL Série n°2 : On monte d’un cran sur cette série, beaucoup de potentiel sur ces vins
A l’ouverture : DS15
Après 5 heures d’aération : DS15 – RD15 – HLP14 – EA14,5
Honnêtement nous sommes un peu perplexes face à ce vin qui ne nous parle pas trop. Le nez est assez timide, des notes de zestes de citron, de pomme verte et de fleurs blanches. En bouche l’alcool est très présent (15%), c’est très chaleureux avec un côté presque sudiste !
A l’ouverture : DS(16)
Après 5 heures d’aération : DS(16) – RD16,5 – HLP16 – EA16
Beaucoup de choses à dire sur ce magnifique vin. La robe est jaune fluo. Le nez est très expressif, sur la mirabelle, la pomme sortie du four, Baba au rhum (on pourrait presque penser à un vieux Savennières). Une jolie pointe oxydative, c’est riche, c’est mûr. La bouche est dense, avec de la matière et de la tension à la fois. Un côté crémeux, beurré, presque caramel. Un vin très surprenant, car pas du tout dans le style habituel de Chablis. On dirait plutôt la patte de Meursault ! Quoiqu’il en soit, ce vin est à boire dès à présent.
A l’ouverture : DS17
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – RD17,5 – HLP17,5+ – EA17
Nous rentrons dans une autre dimension. La robe est brillante, le nez très élégant, d’une grande complexité, avec des notes florales (tilleul, fleurs blanches), des notes de zestes de citron et d’orange. Un côté amande grillée, poire pochée, fruits jaunes. En bouche c’est exceptionnel, une très belle matière, de la puissance tout en gardant de la finesse et de l’élégance ! C’est splendide, vin de très grande classe, qui nous semble encore trop jeune à boire, mais qui promet une longévité remarquable !
CCL Série n°3 : Une série contrastée, même si on doit admettre que l’on monte en puissance et que l’on termine avec un Meursault de très grande classe !
A l’ouverture : DS14
Après 5 heures d’aération : DS14 – RD15 – HLP15 – EA15
Robe violacée opaque, un rien étonnante pour du pinot (4j de macération à froid). Au nez c’est un brin monochromatique, avec du fruit rouge, du fruit rouge, et du fruit rouge. En bouche on sent qu’il y a eu beaucoup d’extractions, l’alcool est très présent, grosse densité avec peu de tanins. En définitive, on a l’impression que le vigneron a voulu faire un “gros vin” avec une “petite” cuvée.
A l’ouverture : DS15,5/16
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – RD15 – HLP15,5 – EA15
Dès le premier nez, on retrouve le boisé signature du domaine. On retrouve une palette aromatique très proche de son Chardonnay goûté précédemment. À vrai dire, le bois n’est pas du tout digéré, et cache l’aromatique du pinot. Les 5h d’ouverture ont fait largement ressortir l’élevage. On retrouve quelques marqueurs cependant, un peu de cerise, des notes torréfiées. Il y a une belle acidité, on sent que ce vin est taillé pour la garde. À retenter dans quelques années.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – RD17 – HLP16,5 – EA16,5
Ça pinote enfin entend-t-on dans les rangs ! Et c’est bien vrai, de belles notes de cerises, de framboises et la mûre, un côté un peu sanguin, de la ronce sauvage, du végétal noble. En bouche, on retrouve beaucoup de finesse et de fraîcheur (apportée par 50% de rafle). C’est juteux, aérien, avec beaucoup de rondeur. Le vin le plus équilibré de la série et qui nous apporte beaucoup de plaisir. Très joli domaine, et un vin qui se bonifiera sans aucun problème avec le temps.
CCL Série n°4 : Une entrée en matière correcte, mais qui nous laisse un peu sur notre faim.
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – RD17,5 – HLP16,5 – EA16
La robe est très claire. L’aromatique est très franche, un magnifique pinot sur la cerise et la framboise. En bouche, c’est d’une élégante légèreté. Il y a très peu d’extractions, le vin est aérien, on évoque un côté “féminim”. C’est le pinot qu’on aime, de la dentelle, dans un style signature de François Mikulski ! Bravo
A l’ouverture : DS17
Après 5 heures d’aération : DS17 – RD18 – HLP17 – EA17
Wow quel vin ! Nous étions parti sur de bonnes bases, mais là une marche est franchie. Le nez est frivolant, sur des notes florales et de l’orange sanguine. Une vraie gourmandise, et un côté torréfié. En bouche c’est salivant, une belle acidité et des tanins poudrés. Il y a tout dans ce vin, de la rondeur, une texture agréable, c’est très équilibré et provoque un plaisir immédiat. Décidément ce millésime 2019 est prêt à boire !
A l’ouverture : DS17,5
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – RD17 – HLP17,5 – EA17
Très intéressant de déguster ce vin après les deux autres, le millésime est le même, mais on a l’impression d’entrevoir quelques notes d’évolution. Le tertiaire n’est pas loin, avec un côté tabac. En bouche, il y a également plus de profondeur que les autres, on comprend alors qu’il s’agit d’un 1er cru. On sent que ce vin en a sous la pédale, mais qu’il a besoin d’attendre un peu. Énorme potentiel !
CCL Série n°5 : Une série magnifique, un millésime à son apogée ? Prêt à boire, plaisir immédiat.
A l’ouverture : DS14
Après 5 heures d’aération : DS14 – RD14 – HLP15 – EA14
Robe tuilé, on sait tout de suite que l’on arrive sur des vieux vins. Le nez est peu expressif, encore quelques bribes d’aromatique en bouche, mais vraiment peu d’arômes. Un côté acidulé. La finale est terrible, s’effondre très vite.
A l’ouverture : DS?
Après 5 heures d’aération : DS1(ED) – RD(ED) – HLP(ED) – EA(ED)
Vin décharné, passé, fâné. On dit de lui qu’il a le chapeau sur l’oreille !
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS15 – RD14,5 – HLP15,5 – EA15
Nez un peu plus expressif que les deux autres, encore une trame acide. On va dire que c’est celui qui tient le mieux la route des 3 de la série, mais malheureusement nous avons du mal à l’analyser plus que ça. On sent encore le pinot, mais nous sommes arrivées trop tard. à boire 10 ans plus tôt…
CCL Série n°6 : À notre grand regret nous ne nous éclatons pas sur ces vins fatigués.
Série n°7
A l’ouverture : DS18,5
Après 5 heures d’aération : DS18,5 – RD18,5 – HLP18,5 – EA18
Dès les premières secondes nous savons, ce vin sera le vin de la soirée ! De l’essence de pinot, un côté floral et pot-pourri, des épices, quel régal. En bouche c’est impressionnant : de la profondeur, de la complexité, de la chair, de la rondeur ! Quel plaisir sur ce vin qui incarne la quintessence du terroir bourguignon.
A l’ouverture : DS18
Après 5 heures d’aération : DS18 – RD18 – HLP18 – EA17,5
Là encore l’aromatique est fantastique, d’ailleurs, ce vin n’est qu’aromatique ! Même si la comparaison avec le vin exceptionnel d’avant ne joue pas en sa faveur, il faut savoir reconnaître la grande élégance et le côté charmeur de ce dernier. En bouche, l’acidité est magnifique, singulière. Les tannins sont soyeux, c’est extrêmement bien réalisé. Domaine totalement inconnu
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS16 – RD16 – HLP16 – EA16
Doté d’une robe sombre, ce vin se distingue des deux autres par un style beaucoup plus musclé et masculin. L’aromatique est évoluée, un brin confiturée, on sent qu’il y a beaucoup d’extractions. En bouche c’est costaud, les tanins sont durs, on a l’impression d’être sur un vin dans sa jeunesse. Un style définitivement à part.
CCL Série n°7 : Cette série nous laisse une sensation unique, celle où le vin et l’aromatique ne font plus qu’un. On a presque plus l’impression de boire une boisson alcoolisée
Que la Bourgogne est belle ! Elle nous a montré une fois de plus sa grande diversité de terroir, et sa capacité à produire de très grands vins et à faire parler le terroir. Le Chardonnay, dans des styles très différents, nous a comme toujours emballés et promet de belles récompenses à celles et ceux qui sauront attendre.
Du côté des rouges, le pinot a encore fait l’unanimité. Une aromatique envoûtante, une finesse et une élégance incomparable. On notera cependant, que sa capacité à vieillir peut avoir quelques limites sur des appellations village notamment. Enfin, nous avons eu la chance de déguster côte à côte deux immenses Chambertin-Clos de Bèze, des vins qui ne cherchent pas à plaire… qui cherchent à émouvoir.