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Meursault Clos des Perrieres de Grivault

Dégustation sur un vin rare en Monopole : Le Meursault Clos des Perrières de Grivault. Le compte rendu sur le lien suivant:

Verticale Meursault 1er cru « Clos des Perrières » (monopole)

du domaine Albert Grivault

Vendredi 11 juin 2004

 

Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Laurent Gibet.

  • Quelques commentaires de contexte :

  • Merci au domaine pour nous avoir permis de réunir cette verticale et pour avoir offert une partie des bouteilles.

  • Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle.

  • Nombre de dégustateurs : 17.

  • DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – PP : Pascal Perez.

  • Ordre de dégustation :

1. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 2002 :

DS15 – PP15 – LG14. Note moyenne : 14,5 – Prix : 47 €

  • Robe dorée, d’intensité moyenne.

  • Olfaction caractérisée par des senteurs typées de floral, de minéral, d’agrumes (citron, citron vert, mandarine), de calisson, de fruits exotiques discrets (ananas en tête).

  • Bouche corsée, épicée, dense et nerveuse, pour des goûts d’agrumes, de craie et de menthol. Encore sur la réserve. Bien mais sans plus (en termes de puissance, de vibration, de race).

2. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 2001 :

Echantillon défectueux car bouchonné !

3. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 2000 :

Echantillon défectueux car bouchonné !!

4. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1999 :

Echantillon défectueux car bouchonné !!!

5. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1998 :

DS15,5 – PP15,5 – LG14,5. Note moyenne : 15 – Prix : 50 €

  • Robe jaune fluo, dans un registre quelque peu exhibitionniste.

  • Nez cette fois-ci plus net (mais sans totalement convaincre !), simple, citronné, avec des notes complémentaires de mandarine, de champignons de Paris et d’épices. On n’observe pour autant pas la pureté légitimement attendue sur un tel cru.

  • Après la funeste et déconcertante série précédente, on profite ici d’une bouche mûre, corsée, relativement chaleureuse, à la finale amère. Elle reste toutefois trop hésitante dans sa définition aromatique.

6. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1997 :

DS14 – PP12,5 – LG12,5. Note moyenne : 13 – Prix : 48 €

  • Robe jaune fluo, intense aussi.

  • Tendance organique (surmaturité ?) dans ce nez délivrant des notes de rillettes (de serpillière, pour ses détracteurs), de fruits blancs et exotiques, de champignon. Somme toute grossier.

  • Bouche citronnée, par trop vulgaire, manquant de netteté et de cohérence, simple et de densité juste convenable, malmenée par une acidité bien suspecte.

7. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1996 :

DS16,5 – PP16 – LG15,5/16. Note moyenne : 16 – Prix : 50 €

  • Intensité colorante moindre.

  • Nez bien plus convaincant par sa noblesse, sa subtilité et sa complexité, alliant des odeurs de fleurs, de fruits secs, d’agrumes, de fruits (poire, pêche), de miel, d’épices (curry).

  • Bouche complète, à tous points de vue (équilibre, pureté, persistance), savoureuse et durable. D’avenantes pointes végétale, réglissée et amère (pamplemousse) s’associent pour judicieusement prolonger la finale.

8. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1995 :

DS16,5+ – PP16,5 – LG15,5. Note moyenne : 16 – Prix : 52 €

  • Nez particulièrement puissant, fruité et balsamique : champignon, fruits exotiques, poire pochée, complété par une belle minéralité crayeuse.

  • Bouche tendue, virile, minérale et vive, pour des flaveurs d’agrumes, d’épices, de réglisse. Goûteuse, elle possède un beau calibre agrémenté d’une revigorante fraîcheur mentholée. Plus massive que la précédente, plus austère également.

9. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1994 :

DS14,5 – PP14 – LG15. Note moyenne : 14,5 – Prix : 50 €

  • Nez mûr, corsé et minéral, tout en finesse, profitant de la complexification liée à l’âge : orange, fruits exotiques, champignons, miel.

  • La bouche, subtilement citronnée, ne possède qu’une densité moyenne mais elle s’avère cohérente, digeste. Une réussite pour le millésime, en apogée et à boire sans trop tarder.

10. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1993 :

DS11 – PP11,5 – LG11. Note moyenne : 11 – Prix : Offerte par le domaine

  • Bel ensemble olfactif évolué, exotique et prodigue, composé de senteurs de fruits, de minéral, de cire, d’épices.

  • Malheureusement, la bouche déçoit fortement, décharnée et ne délivrant qu’un message indigne et violent, amer et agressif, affublé d’une acidité hégémonique.

11. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1992 :

DS17,5 – PP17 – LG17. Note moyenne : 17 – Prix : 55 €

  • Jaune fluo, baroque, de nouveau.

  • Nez intense et complexe, corsé, qui recèle d’agréable parfums : pêche rôtie, pomme, orange, champignon, abricot sec, menthol, cire, genêt. La minéralité se met toute entière au service du vin.

  • Bouche profitant pleinement des largesses du millésime, riche et caressante (grosse maturité des baies), profonde, cohérente, parfaitement équilibrée (y compris en termes de chaleur alcoolique, vis-à-vis de certains légers excès constatés dans les vins précédents). Goûts de verveine citronnelle, d’agrumes, d’épices (poivre blanc) pour une expression désormais épanouie et pérenne.

12. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1991 :

DS15,5/16 – PP15,5 – LG16. Note moyenne : 15,75 – Prix : 53 €

  • Nez avenant, net, fruité et épicé, dans un registre un brin doucereux (notes de jaune d’œuf).

  • La bouche ressemble à la précédente ; elle se révèle fine mais possède moins de tout en même temps (comme si elle constituait une sphère incluse dans la précédente). Bonne tenue minérale, belle amertume, goûts d’agrumes et de tisane.

13. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1990 :

DS13,5 – PP13,5 – LG13. Note moyenne : 13,5 – Prix : 55 €

  • Fragrances évoluées : minéral, citron, champignon.

  • En revanche, la bouche n’offre qu’une interprétation destructivement acide du Chardonnay.

14. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1989 :

Echantillon défectueux car bouchonné !!!!

15. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1986:

DS13,5 – PP13 – LG13. Note moyenne : 13 – Prix : Offerte par le domaine

  • Nez pur, intense, très frais et juvénile, qui conjugue des notes fougueuses d’agrumes, de mélisse citronnelle, de miel, de minéral.

  • Encore une fois, une bouche désunie et violemment acide fauche le dégustateur pourtant avide de voir se concrétiser la promesse olfactive.

16. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1979 :

DS16 – PP15,5 – LG15. Note moyenne : 15,5 – Prix : 60 €

  • Belle prestation aromatique, originale, développant des notes de touron, de pâtisserie (un côté « russe » avec ces notes de beurre, de crème, d’amandes grillées effilées), d’agrumes, de verveine, de café, de cire.

  • Bouche fringante, persistante, à la verticalité minérale, intégrant cette fois-ci de manière bien plus satisfaisante son acidité (même si certains dégustateurs émettent encore un doute sur une possible acidification excessive au chai). On peut penser à un vieux champagne blanc de blancs qui aurait perdu toute son effervescence.

17. Meursault 1er cru « Clos des Perrières » 1973 :

DS16 – PP15 – LG15,5. Note moyenne : 15,5 – Prix : Offerte par le domaine.

  • Nez baroque, déluré, oxydé (à la manière d’un vin jaune mais en moins marqué), musqué, qui entremêle des senteurs complexes et bien définies de marc, de cire, de figue, de coing, de safran, de pomme au four, d’orange fraîche, d’abricot sec.

  • La bouche, patinée, a clairement vécu mais elle reste parfumée et nette, dopée par une acidité vaillante.

  • Conclusion :

  • Cette série intéressante sur le papier (1er cru de Meursault réputé, en monopole de surcroît) affiche pourtant une versatilité qualitative difficilement pardonnable.

  • Mis à part dans le cadre des trop nombreux vins à défaut (acidité saillante voire pire dans le cas des vins bouchonnés), elle propose des expressions fruitées, minérales, plutôt opulentes, corsées et épicées, sans que jamais le bois ne vienne imposer sa loi.

  • On note les faits suivants :

  • On se désole d’une série de vins bouchonnés aussi inédite que désespérante (2001, 2000, 1999, 1989) ; il faut ajouter les cas du 1998, manquant tout de même de netteté et du 1997, raté.

  • Certaines acidités sont dévastatrices (et semblent trahir un interventionnisme maladroit) : 1990, 1986 et surtout 1993.

  • Seuls 2 vins tirent vraiment leur épingle du jeu, surnagent la série et s’affichent au niveau de leur pedigree (en termes de pureté, de race, de longueur) : il est vrai qu’ils sont issus d’années extrêmement favorables (1992, 1996) ; mais 2 beaux millésimes sont en revanche ratés (le 1989 bouchonné et le 1990 à l’acidité mordante) et le 2002 déçoit.

  • Les millésimes 1994, 1995 et surtout 1991 signent de belles réussites.

  • Les vins vieux (1979, 1973) ne déméritent pas en affichant encore une santé honorable.