Horizontale monumentale de Chateauneuf du Pape 2000. Lire le compte rendu sur le lien suivant :
Châteauneuf-du-Pape + pirates 2000
Dégustations préparées par Didier Sanchez.
Quelques commentaires de contexte :
En novembre 2001, lors d’un voyage-dégustation en Rhône Méridional, nous avons dégusté les vins en cours d’élevage. Nous souhaitons aujourd’hui juger de l’évolution des vins en bouteilles.
Les vins sont dégustés à l’aveugle et dévoilés par série de 4 ou 5.
Nombre de dégustateurs : Entre 17 et 18.
Un grand merci à Michel Blanc (responsable de la « Maison de Châteauneuf-du-Pape ») pour son aide à l’organisation de cette dégustation.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – PC : Pierre Citerne – PP: Pascal Perez – JP : Jacques Prandi.
Première série (“l’approche”) effectuée le 26 mars 2004 et commentée par Didier Sanchez :
Ordre de dégustation :
1. Côtes du Rhône Villages : Les Aphillantes Cuvée des 3 cépages 2000 : (Non visité)
DS13 – PP13 – PC12,5 – LG13 –JP13,5. Note moyenne : 13 – Prix : 16 €
Robe pourpre opaque.
Nez doux et confituré de mûre, cassis, cerise, fruits à l’alcool.
Bouche simple et fruitée mais manquant de concentration, l’alcool étant trop présent.
2. Côtes du Rhône : Le Clos du Caillou (Domaine du Caillou) « Bouquet des Garrigues » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 14)
DS13,5 – PP13,5 – PC12,5 – LG14 –JP14. Note moyenne : 13,5 – Prix : 17 €
Robe rouge intense, brillante.
Toujours un nez de fruits noirs en marmelade, cuir.
Bouche fruitée qui rappelle le nez avec un déficit d’acidité et une présence importante d’alcool.
3. Châteauneuf-du-Pape : De la Janasse « Chaupin » 2000 : (Note sur fût en 2000 : 15,5+)
DS14 – PP14 – PC13,5 – LG14,5 – JP14,5. Note moyenne : 14 – Prix : 34 €
Robe pourpre, brillante, intense.
Nez de kirsch, poivre, fruit noir , floral et cuir.
Bouche fermée, repliée sur elle même, qui ne se livre pas alors que la matière est très belle. A revoir. Un dégustateur pointe une note liégeuses ?
4. Châteauneuf-du-Pape : Domaine Charvin 2000 : (Note sur cuve en 2000 : 15,5)
DS16 – PP16 – PC15 – LG15 – JP16. Note moyenne : 15,5 – Prix : 22 €
Robe très profonde, noire, opaque.
Nez de crème de cassis, framboise, réglisse, poivre, olive et sous-bois.
Bouche très serrée, fermée, corsée et très longue en finale. Flaveur d’huile d’olive, faible acidité avec des tannins soyeux, finesse et élégance.
5. Vacqueyras : Sang des Cailloux « Cuvée de Lopy » 2000. (Non visité)
DS14,5 – PP15 – PC15 – LG14 – JP14,5.Note moyenne : 14,5 – Prix : 16 €
Robe rubis, dense, noire.
Nez de cassis, myrtille, mûre, terre, goudron, fruits à l’alcool.
Bouche corsée, opulente, marquée par la maturité et la texture épaisse et confite du millésime. Mais les tannins sont moins fins, un peu accrocheurs. L’élevage est perceptible, du potentiel.
6. Côtes du Rhône : Domaine de la Janasse « Les Garrigues » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 14,5)
DS16 – PP14,5 – PC15,5 – LG14,5 – JP15,5. Note moyenne : 15 – Prix : 18 €
Robe foncée et opaque.
Nez de poivre, d’épices,de thym, d’olive et de romarin.
Bouche grasse, intense, complexe, plein fruit, compacte, voluptueuse. Impression de puissance et d’élégance. Certains l’ont pris pour un Châteauneuf en raison de sa finesse et d’autres ont trouvé une bonne matière un peu chaleureuse avec une finale rustique.
7. Châteauneuf-du-Pape : Domaine du Caillou « Les Quartz » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 15)
DS15,5 – PP15,5 – PC15 – LG15 – JP15. Note moyenne : 15 – Prix : 32 €
Robe rubis, dense, noire.
Nez de mure, myrtille, fumé, minéral, groseille.
Bouche corsée, séveuse, fruitée, épicée, tannins mûrs, riches et puissants d’un très bon équilibre.
8. Châteauneuf-du-Pape : Tardieu-Laurent 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS12 – PP14 – PC12,5 – LG13,5 – JP13,5. Note moyenne : 13 – Prix : 35 €
Robe pourpre, intense.
Nez boisé, chocolaté, sur le café torréfié.
Bouche impersonnelle, engluée dans un boisé toasté assommant. Ce vin est tout sauf un Châteauneuf du Pape (impersonnel, peut venir de beaucoup de régions). Quel dommage car la matière première semble provenir de vieilles vignes de Grenache.
9. Côtes du Rhône Villages Rasteau : Gourt de Mautens 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 15)
DS13,5 – PP15 – PC14,5 – LG14 – JP15. Note moyenne : 14,5 – Prix : 26 €
Robe rubis- pourpre.
Nez fumé sur le chocolat la vanille, la mûre et la cerise.
Pour certains, la bouche est corsée, ample, crémeuse, un peu trop balourde et molle, très solaire. Tannins rustiques, alcool trop présent. Pour d’autres, malgré un élevage perceptible, ce vin possède une grosse matière, de l’ambition avec des tannins enfouis et de la présence.
10. Châteauneuf-du-Pape : Sabon Roger « Réservé » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 14/14,5)
DS15 – PP14,5 – PC14,5 – LG13,5 – JP15,5.Note moyenne : 14,5 – Prix : 28 €
Robe prune, grenat, dense.
Nez de boite à épices, d’olive, poivre et cerise.
Bouche corpulente, grasse et structurée, belle ampleur et maturité mais avec une finale un peu chaude.
11. Lirac Château Saint Roch « Cuvée Confidentielle » 2000 : (Non visité)
DS16 – PP15,5 – PC15,5/16 – LG15,5 – JP16,5. Note moyenne : 16 – Prix : 13 €
Robe dense et intense.
Nez d’une très belle complexité: herbe séchée, cerise, mûre, terre, laurier, olive, moka, menthol.
Bouche puissante, corpulente, glycérinée, fruitée, à l’équilibre matière-puissance-alccool intégré. Il nous fait une très forte impression.
12. Châteauneuf-du-Pape : Beaucastel 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS14,5 – PP16 – PC16 – LG15 – JP14. Note moyenne : 15 – Prix : 37 €
Robe intense et très brillante.
Nez noble et typique de cerise à l’alcool, mûre, réglisse, cacao mais sur de la fraîcheur (pas confituré) et de la profondeur.
Bouche puissante et dense, généreuse, un peu trop fermée pour certains et prometteuse pour d’autres. Grand avenir de toute évidence.
13. Châteauneuf-du-Pape : Domaine Le Vieux Donjon 2000 : (Non dégusté sur foudre)
Echantillon défectueux (Pas par un défaut de bouchon mais oxydé, blet, aucune cohérence) – Prix : 28 €
14. Châteauneuf-du-Pape : Domaine du Pegau « Cuvée Laurence » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 15,5)
DS16,5/17 – PP15,5 – PC15,5/16 – LG15 – JP15,5. Note moyenne : 15,5/16 – Prix : 40 €.
Robe prune-grenat, dense.
Nez intense et complexe de fruits noirs, tabac, cèdre, poivre, terre, sous bois, garrigue, olive.
Bouche extrêmement corsée, serrée et pulpeuse, évoquant un porto sec, une véritable essence de fruits rouges, de grenache. Grand avenir. Un dégustateur trouve l’équilibre génial.
15. Châteauneuf-du-Pape : Domaine du Pegau « Réservé » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 15)
DS13,5 – PP16 – PC12,5 – LG14,5 – JP14. Note moyenne : 14 – Prix : 32 €
Robe pourpre.
Nez de kirsch, de poivre et de laurier.
Bouche sévère et étriquée, dure, dissociée. A revoir. Un autre dégustateur lui trouve de la puissance et une très belle structure.
16. Côtes du Rhône Villages Cairanne : Oratoire Saint Martin « Haut Coustias » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 14,5)
DS14 – PP14,5 – PC14,5 – LG14,5 – JP15. Note moyenne : 14,5 – Prix : 13 €
Robe opaque, un peu terne.
Nez de goudron, de fumée avec des notes d’élevage un peu lourdes.
Bouche arborant une belle matière, des tannins rustiques et une finale un peu chaude.
17. Châteauneuf-du-Pape : Sabon Roger « Cuvée Prestige » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 15)
DS12 – PP14 – PC13,5 – LGED – JP12. Note moyenne : 13 – Prix : 35 €
Robe d’un rouge profond.
Nez de poivre, de garrigue et de fruits noirs.
Bouche complètement dissociée sucrailleuse mais avec de la matière et de la fraîcheur. Certains doutent de la validité de l’échantillon.
18. Châteauneuf-du-Pape : De Marcoux « Tradition » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS15,5/16 – PP15 – PC15,5 – LG15 – JP16. Note moyenne : 15,5 – Prix : 28 €
Robe pourpre foncée.
Nez de cerise, mûre, cassis, laurier, prune et raisin frais.
Bouche généreuse, parfumée, gourmande, opulente et sensuelle. Plus accessible immédiatement.
19. Châteauneuf-du-Pape : Domaine du Vieux Télégraphe 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 14,5)
DS15,5 – PP14,5 – PC14,5 – LG14 – JP15. Note moyenne : 14,5 – Prix : 32 €
Robe rubis pourpre foncé.
Nez ample et confituré de fruits noirs, nuancé de poivre, de liqueur de cerise.
Bouche grasse, onctueuse, généreuse et confite mais à la trame tannique construite et structurée qui apporte une grande fraîcheur et une belle tenue.
20. Châteauneuf-du-Pape : Usséglio Pierre « Cuvée de mon aïeul » 2000 : (Note sur fût en 2000 : 14,5/15)
DS15,5 – PP15,5 – PC15,5 – LG15 – JP16. Note moyenne : 15,5 – Prix : 48 €
Robe très dense, intense, pourpre.
Nez de myrtille, de mûre, cerise, réglisse, terrien.
Bouche profonde, concentrée et structurée, pure, à la fois voluptueuse et tannique (tannicité peut-être imputable à un supplément de syrah). De grande garde.
21. Lirac : Domaine de La Mordorée « Cuvée de la Reine des Bois » 2000 : (Note sur foudre en 2000 : 14)
DS13,5 – PP14,5 – PC13,5 – LG14 – JP13,5. Note moyenne : 14 – Prix : 20 €
Robe très noire, opaque, foncée.
Nez poivré, fumé, goudron, réglisse, un peu extrême, lourd.
Bouche concentrée, grasse et confite un peu monolithique, aux tannins un peu rustiques, sudistes, léger sucre.
Conclusion pour la 1ère dégustation :
Les vins n’étaient pas ce soir d’une approche facile car l’éclat, la gourmandise ne sont pas (encore) au rendez-vous.
Le millésime 2000 parait être de bon niveau, de garde et plus en rondeur que le 1999. La dégustation a donc été difficile, peu « jouissive ». Le plaisir sera certainement présent dans quelques années quand nous retrouverons vraiment ce qui fait que les Châteauneuf-du-Pape provoquent le ravissement : explosion de cerise, framboise, mûre à l’alcool, gourmandise d’une corbeille de fruits rouges frais, suavité, finesse corsée, gras, onctuosité d’une bouche veloutée, traces d’évolution.
Par contre ils n’ont pratiquement pas évolué au carafage, signe de vins fermés et de garde.
Citons certaines réussites dans les « Pirates » : Côtes du Rhône – Domaine de la Janasse « Les Garrigues » 2000 et surtout le Lirac – Château Saint Roch « Cuvée Confidentielle » 2000 qui se retrouve avec un magnifique 16 de moyenne générale !
Deuxième série (“Les cuvées spéciales 1”) effectuée le 23 avril 2004 et commentée par Jacques Prandi :
Ordre de dégustation :
22. Châteauneuf-du-Pape : Bosquet des Papes « Chante Le Merle » 2000 : (Note sur fût en 2001 : 15)
DS15,5 – PP14,5 – PC14,5 – LG16,5 – JP15. Note moyenne : 15,25 – Prix : 33 €
Sombre avec des traces d’évolution.
Nez assez puissant, notes épicées et poivrées, animales, l’alcool est un peu présent mais le nez reste frais.
L’attaque est douce, soutenue par une belle acidité mais la fin de bouche est plus chaude et un peu abrupte.
23. Châteauneuf-du-Pape : Château La Nerthe « Les Cadettes » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS14 – PP14 – PC13 – LG13,5/14 – JP13,5. Note moyenne : 13,75 – Prix : 35 €
Le nez est sur des fruits cuits accompagnés d’un boisé marqué et de notes lactées et exotiques (noix de coco).
En bouche, un joli fruit et encore du bois, le vin possède une certaine élégance mais est trop lisse et sans grande profondeur. L’impression générale est celle d’un vin plutôt banal et n’offrant que peu d’intérêt, même s’il est techniquement bien fait.
24. Châteauneuf-du-Pape : Domaine Giraud « Les Gallimardes » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS16 – PP16 – PC15 – LG16 – JP15,5. Note moyenne : 15,75 – Prix : 30 €
Robe sombre.
Un gros fruit, une pointe de réglisse, des notes animales et de laurier, le nez est complexe et agréable.
La bouche est aussi très dense, concentrée, sur le fruit. Le vin est onctueux, long, avec une acidité assez violente pour certains. Un vin très correct mais qui parait très (trop ?) travaillé et qui manque de naturel.
25. Châteauneuf-du-Pape : Domaine Pierre Usséglio « Réserve Des Deux Frères » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS17 – PP16,5 – PC16,5 – LG16,5/17 – JP16,5. Note moyenne : 16,75 – Prix : 90 €
Toujours très sombre.
Une acidité volatile marquée (trop ?), lard fumé, animal, sous-bois et quelques notes de cacao.
La bouche est très concentrée, un gros fruit agrémenté d’épices et d’une touche animale, la finale est un peu pointue, mais la persistance est grande et la fin de bouche fraîche. Très beau vin avec un bel équilibre, même s’il est déjà mort pour certains dégustateurs (oxydation précoce).
26. Châteauneuf-du-Pape : Château Rayas 2000 : (Note sur fût en 2001 : 16)
DS15 – PP15,5 – PC17 – LG16,5+ – JP16. Note moyenne : 16 – Prix : 110 €
Sa robe claire le trahit immédiatement, on croirait un pinot bourguignon pas bien concentré et déjà évolué.
Le nez est d’une élégance folle, floral (rose), fruits rouges et exotiques (mangoustan), des touches végétales de feuilles fraîches, fin et très complexe.
La bouche suit, tout en finesse, aérienne, du fruit frais (fraise, framboise) marié à des notes florales. Ca se gâte un peu en fin de bouche, l’alcool ressort et la finale est un peu lâche, persistance moyenne. Un vin tout en dentelle, d’un style unique dans cette série, mais qui manque un peu de vivacité et de concentration pour mériter une note plus élevée.
27. Châteauneuf-du-Pape : Domaine Mathieu « Marquis Anselme Mathieu » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS14 – PP14 – PC14,5/15 – LG14 – JP14. Note moyenne : 14,25 – Prix : 22,50 €
On retrouve une robe sombre, plus classique.
Le nez est très mur et surprenant, sur l’orange sanguine, l’amande et le chocolat.
On retrouve l’orange en bouche. Le vin est juteux, tannique mais présente une petite astringence en fin de bouche. Il ressort un certain manque d’harmonie et de la rusticité, peut-être n’est il pas encore en place ?
28. Châteauneuf-du-Pape : Domaine du Pegau « Da Capo » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS17,5 – PP17 – PC16,5 – LG17+ – JP17,5. Note moyenne : 17,25 – Prix : 140 €
Un vin noir, opaque.
Le nez est très mûr avec une acidité volatile marquée, amande, fourrure, relevé par des notes florales plus fraîches, le nez est complexe et profond.
La densité est énorme, des fruits cuits et une pointe de sucrosité, puis la structure se développe, le vin est très long et des tannins assez marqués (pointus) soutiennent parfaitement la fin de bouche. On a l’impression de sentir un peu de bois. Bon équilibre malgré la densité, une très grande bouteille en perspective.
29. Châteauneuf-du-Pape : Domaine de Marcoux « Vieilles Vignes » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS16,5 – PP13,5/14 – PC13,5/14 – LG15 – JP14. Note moyenne : 14,5 – Prix : 45 €
Sombre avec quelques reflets d’évolution.
Notes d’évolution marquée, animal, lard alliées à des épices, l’alcool est bien présent.
La bouche est lactique, presque sucrée, il y a une grosse matière mais l’alcool ressort beaucoup. Un vin sans doute dans une période transitoire et fermé pour le moment. Difficile à juger comme le montre l’éventail des notes.
30. Châteauneuf-du-Pape : Les Cailloux « Les Centenaires » 2000 : (Note sur fût en 2001 : 16)
DS16 – PP13,5 – PC14 – LG15 – JP14,5. Note moyenne : 14,6 – Prix : 65 €
Le nez est puissant et profond, avec des fruits très mûrs (cerises cuites) et des notes d’évolution (cuir, fumé).
La bouche est fraîche mais ne s’exprime pas beaucoup (fermée ?). La finale fait ressortir des tannins astringents et herbacés. Un vin qui a divisé les dégustateurs et qui a posé les mêmes difficultés de notation que le vin précédent.
31. Châteauneuf-du-Pape : Domaine de la Mordorée « Cuvée de la Reine des Bois » 2000 : (Note sur fût en 2000 : 14,5)
DS15,5 – PP15,5 – PC16 – LG15,5 – JP15,5. Note moyenne : 15,6 – Prix : 55 €
La robe est très noire, marquée par la présence de syrah.
L’élevage est présent avec des notes de grillé et de graphite sur un fruit très mûr et très pur.
On retrouve en bouche de la réglisse, du goudron, de l’encre et un très beau fruit. Le vin est un peu chaleureux en fin de bouche et l’élevage ressort aussi. Un vin convaincant et prometteur, dans un style un peu à part.
32. Châteauneuf-du-Pape : Bois de Boursan « Cuvée des Félix » 2000 : (Note sur fût en 2001 : 15,5)
DS16– PP16 – PC16,5/17 – LG16 – JP16 Note moyenne : 16 – Prix : 43 €
Le nez est complexe, fruits confiturés, des notes florales et de réglisse, une expression assez exotique.
La bouche est dense et fraîche, un très beau jus avec une pointe d’acidité volatile. Globalement, un très joli vin gourmand.
Conclusion pour la 2éme dégustation :
Après la relative déception et l’ennui ressentis au cours de la dégustation des cuvées « normales » de Châteauneuf-du-Pape 2000, où les vins se goûtaient mal, cette série a montré de façon très paradoxale que les « grandes cuvées » étaient plus accessibles que les cuvées génériques. L’ensemble des vins dégustés ce soir a procuré beaucoup de plaisir.
Le niveau général est très correct et bien représentatif de l’appellation. On retrouve à chaque fois une expression aromatique intense avec une charge alcoolique conséquente, mais toujours accompagnées d’une finesse marquée et d’une certaine fraîcheur.
Certaines de ces cuvées prestigieuses ne sont pas au niveau attendu (Cadettes du château de La Nerthe et la cuvée Anselme Mathieu du domaine Mathieu). D’autres, qui se goûtaient assez mal ce soir (Cailloux Les Centenaires et Marcoux Vieilles Vignes) nous semblent avoir le fond et la matière pour qu’on leur fasse confiance pour l’avenir.
Rayas est vraiment à part, ce n’est pas un scoop.
Troisième série (“Les cuvées spéciales 2”) effectuée le 14 mai 2004 et commentée par Jacques Prandi :
Ordre de dégustation :
33. Châteauneuf-du-Pape : De la Janasse blanc « Prestige » 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 16)
DS14 – PP13 – PC(13,5) – LG(12,5) – JP12,5. Note moyenne : 13 – Prix : 34 €
Robe dorée, aspect gras
Nez très boisé, lactique, cire, anisé.
Lourd et boisé en bouche, caractère sudiste, avec beaucoup d’alcool et un côté presque sucrailleux. Question sur l’évolution de ce vin, car il y a de la matière.
34. Châteauneuf-du-Pape : Font de Michelle « Cuvée Etienne Gonnet » 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 15)
DS15,5 – PP15,5 – PC15,5 – LG15,5+ – JP16. Note moyenne : 15,5 – Prix : 40 €
La robe est sombre.
Le nez est ouvert, fraise cuite, myrte, épices, très mûr et un peu confit.
La bouche est dense, avec aussi beaucoup de fraise. Le vin est long, avec une petite chaleur alcoolique que l’on retrouvera souvent au cours de la soirée. Fin de bouche poivrée. Un vin qui a du potentiel même s’il ne s’exprime pas totalement maintenant.
35. Châteauneuf-du-Pape : De Cristia « Renaissance » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS15 – PP16,5 – PC15/15,5 – LG15 – JP15. Note moyenne : 15,25- Prix : 30 €
La robe est plus sombre que le précédent.
Le nez est plus évolué avec des notes animales (cuir, écurie) mais dévoile ensuite un beau fruit mûr sur la cerise et l’olive noire.
Chaleureux et puissant en bouche, rehaussé par une note fraîche d’agrumes, de la réglisse et une finale un peu sèche. Un vin qu’on pourrait qualifier d’assez moderne.
36. Châteauneuf-du-Pape : Beaurenard « Boisrenard » 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 14?)
DS15,5 – PP15,5 – PC13 – LG16 – JP15,5. Note moyenne : 15 – Prix : 40 €
La robe est toujours très sombre.
Le nez est plus frais, mentholé, cerise noire, élégant et profond.
On retrouve la cerise en bouche dans un vin plus explosif, restant fin et assez gras, mais marqué par un boisé important. Le grain tannique est moins fin que le précédent.
37. Châteauneuf-du-Pape : Clos du Mont Olivet « Cuvée du Papet » 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 15)
DS15,5/16 – PP15 – PC16/16,5 – LG14,5 – JP16. Note moyenne : 15,25 – Prix : 30 €
Plus clair à l’œil, traces d’évolution.
Le nez est élégant, fruits à l’alcool, pain d’épices avec des notes de rose fanée.
La matière est moins dense en bouche et parait plus évoluée, on retrouve encore beaucoup de finesse. Un vin qu’on pourrait qualifier de plus traditionnel dans l’esprit, mais qui semble déjà un peu fatigué pour certains.
38. Châteauneuf-du-Pape : Domaine Le Vieux Donjon 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS13,5 – PP13,5 – PC14,5 – LG13 – JP13. Note moyenne : 13,5 – Prix : 28 €
Robe clairement évoluée avec des reflets bruns.
Au nez, une note végétale, puis un fruit mûr, de la garrigue et de l’encre.
La bouche est curieuse, l’acidité est en avant sur une matière dense, épicée, avec un beau fruit frais. L’alcool est moins sensible mais la bouche présente des traces de verdeur. Difficile de conclure, s’agit-il d’un défaut de bouteille ou d’un vin raté ?
39. Châteauneuf-du-Pape : Le Clos du Caillou « Réserve » (Domaine du Caillou) 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 15,5)
DS15,5/16 – PP17 – PC15/15,5 – LG17 – JP17. Note moyenne : 16,25 – Prix : 51 €
A nouveau une robe très sombre et sans évolution.
Un nez superbe, des fruits très mûrs relevés de notes poivrées et épicées, profond et complexe avec une grande race.
Une petite touche crémeuse en bouche qui allie la puissance à la finesse. Le vin est long et reste parfaitement structuré. Un beau vin, boisé et plutôt « moderne », mais convaincant.
40. Châteauneuf-du-Pape : Tardieu-Laurent « Vieilles Vignes » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS12,5 – PP12,5 – PC10 – LG13 – JP12,5. Note moyenne : 12 – Prix : 55 €
Un gros boisé avec des notes lactées sur une matière mûre. Les dégustateurs sont très divisés sur le nez.
La bouche montre un boisé vanillé et crémeux imposant sur une matière jugée un peu faible, à l’acidité mordante. Une bouteille banale et sans intérêt, qui commence déjà à sécher.
41. Châteauneuf-du-Pape : Vieille Julienne « Réserve » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS15,5 – PP15,5 – PC15,5 – LG15 – JP15. Note moyenne : 15,25 – Prix : 100 €
Le boisé est plus discret, des notes de café, d’amandes et de crème de myrtilles.
En bouche, la matière est belle, assez fraîche, sur la cerise et la réglisse. Finale pimentée et poivrée. Un vin qui manque un peu de distinction et d’élégance pour être mieux noté.
42. Châteauneuf-du-Pape : De la Janasse « Vieilles Vignes » 2000 : (Note sur foudre en 2001 : 16)
DS17,5+ – PP17,5 – PC17 – LG18 – JP17,5/18. Note moyenne : 17,5 – Prix : 38 €
Toujours une robe très sombre.
Le nez est complexe et profond, avec des notes de cerises, d’olives noires, florales (rose fanée) et une pointe animale.
La bouche présente une grosse matière, parfaitement maîtrisée. Le vin est concentré, mais frais, long et soyeux. Un gros calibre avec un très bel équilibre, qui est superbe dès maintenant.
43. Châteauneuf-du-Pape : Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS17 – PP17 – PC16/16,5 – LG17 – JP17. Note moyenne : 16,75 – Prix : 150 €
Presque noir.
Au nez, une pointe d’iode, du pain grillé, un fruit très mûr avec aussi des notes florales, animales et épicées. Le nez est très complexe et seule cette petite note iodée (léger défaut ou influence du mourvèdre ?) limite un tout petit peu l’enthousiasme de certains dégustateurs.
La bouche est fraîche, fine, avec une très belle matière et une acidité bien intégrée, grande longueur. Un vin un peu plus austère et moins prêt que le Janasse Vieilles Vignes aujourd’hui, mais qui ira sans doute aussi très loin.
44. Châteauneuf-du-Pape : Vieille Julienne « Vieilles Vignes » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
Echantillon défectueux car bouchonné. Prix : 85 €
45. Châteauneuf-du-Pape : Sabon Roger « Secrets des Sabon » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS16,5 – PP17 – PC16,5 – LG17,5 – JP17. Note moyenne : 17 – Prix : 115 €
La robe est un peu plus claire que le Beaucastel mais toujours sombre.
Le nez présente des notes d’amande, d’olive, d’épices (myrte) et de fraise, il est complexe et très élégant.
On retrouve la fraise et les épices en bouche, agrémentées d’une touche rafraîchissante d’orange sanguine, le vin est long, fin, élégant et frais. Une réussite.
46. Châteauneuf-du-Pape : Roger Perrin « Cuvée de Vieilles Vignes » 2000 : (Non dégusté sur foudre)
DS16 – PP16 – PC16,5 – LG16,5 – JP16. Note moyenne : 16 – Prix : 50 €
Toujours des notes de garrigue et d’épices sur un fruit un peu plus cuit que dans les vins précédents.
On retrouve les fruits cuits en bouche, le vin est très corsé avec une petite chaleur alcoolique mais l’ensemble reste très juteux et agréable, une belle surprise sur une cuvée moins médiatisée.
Conclusion pour la 3éme dégustation :
La troisième dégustation des Châteauneuf-du-Pape 2000 confirme les impressions laissées par les deux premières. Beaucoup de plaisir à goûter ces vins, qui, malgré une puissance (concentration et alcool) parfois impressionnante savent conserver de la fraîcheur et de l’élégance.
Ce soir, un vin nous semble indigne de son appellation et de son prix (Tardieu-Laurent Vieilles Vignes). Le Vieux Donjon se goûtait aussi très mal, mais sans que l’on puisse en tirer de conclusion définitive. S’agit-il d’un style particulier, d’un défaut de bouteille où d’un vin peu réussi ? A l’exception de ces deux bouteilles, le niveau moyen des vins est élevé, encore plus que lors de notre deuxième dégustation.
De très grands vins en devenir étaient présents, et malgré leur jeunesse, ils exprimaient déjà beaucoup de qualités. La cuvée Vieilles Vignes du domaine de la Janasse était un peu au dessus du lot ce soir par son expression plus immédiate, mais il faudrait pouvoir regoûter certaines cuvées, un peu en retrait ce soir, dans quelques années (Secret des Sabon, Beaucastel Hommage à Jacques Perrin et la Réserve du Clos du Caillou en particulier).
Conclusion générale sur les Châteauneuf-du-Pape rouges 2000:
2000 est un très bon millésime pour les vins rouges de Châteauneuf-du-Pape, les vins sont mûrs, complets et possèdent un bon potentiel de garde. Le niveau d’ensemble des vins dégustés est élevé, et l’homogénéité est remarquable. Seuls 5 vins de Châteauneuf-du-Pape sur 37 ont été notés en dessous de 14 !
Malgré cette homogénéité, des styles assez différents se retrouvent dans l’appellation. On trouve peu de boisés insistants (à l’exception notable des deux cuvées de Tardieu-Laurent) mais une certaine opposition de style existe entre les « traditionnels » (robes moins foncées et plus évoluées, vins un peu plus austères en bouche) et les « modernes » qui mettent plus en avant la concentration et la qualité d’expression du fruit.
Les Châteauneuf-du-Pape se distinguent de leurs pairs du Rhône sud par une complexité aromatique, une race, une finesse de tannin, une élégance et une puissance supérieure. Néanmoins, certaines bouteilles d’appellations moins cotées (Lirac, Côtes du Rhône) n’ont pas démérité face à leurs prestigieux voisins.
D’une façon générale, les cuvées « spéciales » ou « prestige » sont effectivement d’un niveau qualitatif supérieur aux cuvées génériques, c’est rassurant.
La question de l’impact de la multiplication de ces cuvées spéciales sur le niveau qualitatif des cuvées génériques de Châteauneuf-du-Pape a été évoquée. Quand certaines propriétés proposent plusieurs cuvées spéciales, on peut se demander ce qui reste pour la cuvée de base, d’où peut-être cet ennui ressenti au cours de la première séance.
On constate aujourd’hui, une très forte inflation sur les prix des vins de Châteauneuf-du-Pape, due en particulier à l’engouement de Robert Parker pour cette appellation. A noter que l’apparition des cuvées de prestige, vendues souvent fort cher, n’a pas entraîné une modération des prix des cuvées de base, certainement appauvries par cette sélection.