Dégustation découverte de vins de Cahors. Le compte rendu sur le lien suivant:
Les vins de Cahors
Le 11 mars 2002
Synthèse des commentaires de dégustation : Laurent Gibet.
Quelques commentaires de contexte :
Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle
Nombre de dégustateurs : une vingtaine
PP : Pascal Perez – DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – PC : Pierre Citerne
1. Château de Chambert cuvée Orphée 1999 :
DS : 12,5 – LG : 12,5 – PP : 14 – PC : 14. Note moyenne : 13,25
Robe peu intense, trouble.
Nez typé, plutôt réservé, avec des notes de cassis, de cerise, de menthol, de feuilles sèches, d’épices, de cacao. Bois et alcool sont présents, sans excès toutefois.
En bouche, bonne acidité, matière moyennement concentrée, notes végétales et acidulées (groseille). Elle reste relativement simple et courte.
2. Château La Caminade – cuvée La commandery 1999 :
DS : 13,5 – LG : 13 – PP : 13 – PC : 12,5. Note moyenne : 13
Robe tirant sur le noir.
Boisé prononcé, un peu racoleur, manquant de netteté (notes toastées, vanillées). Senteurs de fruits mûrs épicés (mûre), de marc, avec une légère pointe végétale. L’alcool est présent et confère au vin un côté armagnac.
En bouche, bonne acidité pour un vin donnant une impression tactile légèrement poudreuse. Il est plus velouté, plus travaillé, mais aussi moins typé, moins franc que le précédent.
3. Château Lamartine – cuvée particulière 1999 :
DS : 13 – LG : 13 – PP : 13,5 – PC : 13,5. Note moyenne : 13,25
Robe moyennement intense, trouble.
Le nez propose des senteurs florales, de pruneau, de cacao, d’épices.
En bouche, le boisé est bien intégré. Notes de réglisse, de feuilles mortes. La finale reste assez rustique.
4. Château Lamartine – cuvée Expression 1999 :
DS : 14 – LG : 14 – PP : 14,5 – PC : 14,5. Note moyenne : 14,25
Robe intense, dense.
On devine une cuvée plus ambitieuse dans son élevage : le boisé est plus prononcé. Notes florales, de lard fumé, de cacao, de fruits mûrs, de pruneau, qui peuvent curieusement évoquer une syrah septentrionale (Cornas, plus précisément).
Bouche relativement dense, souple, particulièrement peu tannique eu égard à l’appellation. Les notes mentholées, typiques du malbec, se développent à l’aération. Très légère sensation de sucre résiduel pour ce vin technique certes correctement élaboré mais manquant de personnalité.
5. Château Le Cèdre – cuvée Le Cèdre 1999 :
DS : 12 vers 11,5 – LG : 12 – PP : 13,5 – PC : 10. Note moyenne : 11,9
Boisé torréfié intense, masquant des notes fruitées et florales sous-jacentes qui ont bien du mal à s’exprimer face à cette hégémonie de l’élevage.
La bouche est jeune, avec des goûts de zan et d’épices. Le bois confère de la lourdeur, pour un vin qui (du moins à ce stade) manque de cohérence et de gras. Un vin astringent, peu désaltérant.
6. Château Le Cèdre – cuvée Prestige 1997 :
DS : 13 – LG : 13,5 – PP : 14 – PC : 13. Note moyenne : 13,4
Robe évoluée, trouble.
Le nez exhale des parfums de fruits à l’alcool (cerise), de menthol, de feuilles sèches. Notes giboyeuses (bécasse) et un côté limite liégeux. Ici encore, l’aération renforce la typicité aromatique du malbec.
La bouche se développe sur des notes de figue sèche et de réglisse. Elle reste limitée dans son ampleur et rustique.
7. Château Le Cèdre – cuvée Le Cèdre 1997 :
DS : 13,5 – LG : 14 – PP : 15 – PC : 14. Note moyenne : 14,1
Robe évoluée, trouble.
Nez plutôt complexe, alliant des notes de cacao, de griotte à l’alcool, d’épices (girofle, genièvre), animal et balsamique. Boisé torréfié assagi (par rapport au millésime 99).
Bouche mûre, soutenue par une acidité de bon aloi. Finale limitée dans son expression aromatique et structurelle.
8. Domaine de la Pineraie 94 :
DS : 12,5 – LG : 13,5 – PP : 13 – PC : 13,5. Note moyenne : 13,1
Robe sans surprise évoluée, d’intensité moyenne.
Bouquet classique de Cahors, conjuguant des notes de feuilles sèches, d’after eight (alliance cacao, menthe).
La bouche, austère, ne possède qu’une ampleur moyenne. Certains dégustateurs lui trouvent tout de même de beaux restes.
9. Château Eugénie – cuvée des Tsars 1994 :
DS : 10 – LG : 12,5 – PP : 13,5 – PC : 13. Note moyenne : 12,25
Robe se décharnant.
Nez très curieux, à part : notes ferrugineuses et de bourgeon de cassis, qui évoquent le Fer-Servadou à Marcillac.
Bouche à l’unisson, mentholée, métallique, usée certes, mais qui ne souffre pas de sécheresse excessive. Elle partage ainsi les dégustateurs.
10. Prieuré de Cénac 1994 :
DS : 13,5 – LG : 13 – PP : 14 – PC : 14. Note moyenne : 13,6
Robe évoluée.
Bouquet très cadurcien, alliant des senteurs animales, de fraises à l’alcool, de sous-bois, de moka, d’épices, de menthol.
Bouche relativement étriquée, typée, mais courte et simple, avec des notes de figue sèche. La finale manque elle aussi de gras.
11. Château La Caminade 1994 :
DS : 13 – LG : 13 – PP : 14 – PC : 12,5. Note moyenne : 13,1
Le nez développe des notes typées de cacao, de menthol, de fruits à l’alcool, d’épices, de gibier.
Bouche rustique, simple, sur les fruits à l’alcool. Ici aussi, le vin partage les dégustateurs : il y a ceux qui trouvent son gras plutôt charmeur, et ceux qui lui reprochent son côté boisé et surextrait.
12. Clos Triguedina 1994 :
DS : 12,5 – LG : 13 – PP : 13,5 – PC : 13. Note moyenne : 13
On retrouve la signature aromatique du domaine sous forme de notes prononcées d’anis (badiane, fenouil). Notes complémentaires de cacao, de menthe, animales et de feuilles sèches.
On ne peut pas dire que la bouche caracole : limitée, elle est sévère, en retenue, un peu sèche.
13. Château Le Cèdre – cuvée Prestige 1994 :
DS : 13,5 – LG : 13 – PP : 14 – PC : 13,5. Note moyenne : 13,5
Robe d’intensité moyenne, pas trop évoluée.
Nez timide, simple, sur les fruits à l’alcool.
Bouche rustique à souhait, acide (avec ce côté classique de groseille), austère, qui a su toutefois maintenir une relative cohérence.
14. Château Lamartine – cuvée particulière 1994 :
DS : 11,5 – LG : 12 – PP : 13,5 – PC : 14. Note moyenne : 12,75
Nez usé, simple, encore sur les fruits à alcool.
Bouche usée, sévère également, l’acidité et l’amertume semblant prendre le dessus.
Conclusion :
Une dégustation décevante.
Les vins proposés manquent de charme, de volume, de complexité. On peut être sensible à leur typicité (sans défaillance en acidité, franche et sans fioritures), mais ils restent austères, le plus souvent rustiques (avec des notes végétales) et ont tendance à se déliter assez rapidement (tout en séchant) après quelques années en bouteille.
Ces défauts seraient vraisemblablement diminués à table sur un confit de canard par exemple.
Les vins du château La Caminade paraissent moins travaillés que ceux du Cèdre, plus proches du terroir. Dans le cas du Cèdre, le boisé est envahissant dans le 99, pas trop mal intégré dans le 97 et encore perceptible dans le 94.