Petite verticale d’une dizaine de millésimes du Château Léoville Barton, à Saint-Julien. Le compte rendu sur le lien suivant:
Verticale du château Léoville Barton
Le 11 février 2002
Les commentaires de dégustation sont de Pierre Citerne.
Quelques commentaires de contexte :
Les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle
Nombre de dégustateurs : une vingtaine
DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne
1. Léoville-Barton 1996
DS : 15,5-16- PC : 15 vers + ? . Note moyenne : 15,5
Robe mate, peu intense en couleur.
Nez d’un grand classicisme, noble, fond fruité de cassis complété de notes grillées, fumées et viandées.
Expression austère en bouche, sur les tannins et l’acidité, peu charnu, avec une indéniable allonge mais aussi une sensation de creux en milieu de bouche.
2. Léoville-Barton 1995
DS : 15 – PC : 14,5-15 . Note moyenne : 15
Rubis assez tendre, peu intense.
Nez fin et mûr, toujours “classique” : cèdre, cassis, humus, cuir.
Assez raide en bouche, élégant certes, mais la matière manque d’ampleur jusqu’à en paraître étriquée.
3. Léoville-Barton 1994
DS : 14,5 – PC : 13,5. Note moyenne : 14
Robe toujours légère, première nuance orangée.
Feuilles mortes, humus, cassis… toujours la même veine.
Bouche sapide mais mince, avec des tannins secs, agressifs.
4. Léoville-Barton 1993
DS : 15 – PC : 14,5-15. Note moyenne : 15
Même robe que la précédente.
Même type de nez, harmonieux et distingué, avec une pointe végétale en sus (feuille de cassis, poivron, poivre vert).
Très souple et harmonieux en bouche, même s’il reste mince et plutôt austère, avec une certaine longueur.
5. Léoville-Barton 1990
DS : 16 – PC : 16-16,5. Note moyenne : 16
Robe solaire et riche, brillante.
Nez très mûr, fruit confit, intense, beaucoup de finesse et de race : café, nougat, pistache, gibier à plume.
Mûr, sapide, sans lourdeur, reste frais et strict en finale, expression noble et déliée – un parti pris d’élégance manifeste.
6. Léoville-Barton 1989
DS : 15-14,5 – PC : 15,5. Note moyenne : 15
Belle robe grenat, dépouillée, brillante.
Racé, grillé, solaire : fumé, graphite, fruit confit et menthol à l’aération.
Assez dense (mais toujours svelte), velouté, avec une pointe de chaleur confiturée en finale – semble un peu moins frais et équlibré que le 1990.
7. Léoville-Barton 1986
DS : 15 ,5-14,5 – PC : 16. Note moyenne : 15,5
Robe évoluée mais riche, brillante, belles nuances fauves.
Fumet giboyeux au nez, dominante tertiaire, sous bois, fruits secs, gelée de cassis – bouquet fondu et complexe.
Equilibré et svelte en bouche, avec encore une accroche tannique et de la vivacité, racé, la finale semble un peu fluide.
8. Léoville-Barton 1985
DS : 16,5 – PC : 16,5-17. Note moyenne : 16,5
Robe évoluée, bords tuilés, centre grenat dépouillé.
Bouquet fin et évolué, plein, vibrant : poivron noble, graphite, sous-bois.
Grande suavité en bouche, structure souple, très mûre, texture veloutée sans alanguissement, avec l’austérité racée, la sveltesse propre au cru.
9. Léoville-Barton 1983
DS : 14-13,5 – PC : 13,5-14. Note moyenne : 14
Robe brique, dépouillée.
Nez pleinement tertiaire, évanescent mais offrant quelques jolies nuances : gibier, menthe séchée, bois humide (pointe cartonneuse ?).
Mince en bouche, saveur racée mais finale sèche, grain tannique raffleux.
10. Léoville-Barton 1962 (niveau assez bas)
DS : 12,5 – PC : (12). Note moyenne : 12
Aspect fauve et tuilé.
Nez puissant, organique : viandox, nuoc-mam, humus, cuir de Russie…
Désincarné et plat en bouche, il ne reste que le squelette acide du vin.
En guise de conclusion :
Des vins d’un grand classicisme, les mots race et élégance reviennent souvent. Le corps de Léoville-Barton est toujours svelte, jamais massif ni lourd, son expression aromatique toujours noble et subtile. Les millésimes 1995 et 1996, de grande réputation, nous ont surpris par leur couleur diaphane, leur matière vraiment légère, presque étriquée.