Belle dégustation de riesling Grands Crus. Le compte rendu sur le lien suivant:
Synthèse des commentaires de dégustation Laurent Gibet.
Quelques commentaires de contexte :
Les vins n’ont pas été dégustés à l’aveugle.
Nombre de dégustateurs : une quinzaine.
Mis à part la VT de Deiss, on déguste des vins secs.
PP : Pascal Perez – DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – LG : Laurent Gibet.
Ordre de dégustation :
1- Eric Rominger – Riesling Zinnkoepflé 1998 :
PP : 15,5 – DS : 15,5 – PC : 15 – LG : 15,5 – Note moyenne : 15,4 – prix : 80 F
Robe soutenue, légèrement mate.
Nez offrant des notes de miel, d’agrumes, de fleurs et de fruits blancs et exotiques. Belle minéralité.
La bouche est pure et équilibrée, marquée par le sucre en attaque, l’acidité (toutefois présente) ne se manifestant qu’en fin de bouche. Longueur correcte et belle fraîcheur désaltérante.
2- Kientzler – Riesling Geisberg 1998 :
PP : 15,5 – DS : 14,5/15 – PC : 15 – LG : 15,5 – Note moyenne : 15,1/15,25 – prix : 105 F
Robe pâle, brillante, dotée de quelques reflets verts.
Nez intense et frais : agrumes, fruits exotiques, minéral, fumé.
La bouche est particulièrement sèche, en « lame de rasoir ». Bonne longueur. Finale légèrement amère (peau de pamplemousse). Un vin pur et équilibré, d’expression austère et intransigeante, d’accès plus difficile que le précédent. Il faudrait pouvoir évaluer son potentiel sur plusieurs années.
3- René Muré – Riesling Vorbourg – Clos St-Landelin 1998 :
PP : 16 – DS : 16/16,5 – PC : 16 – LG : 16 – Note moyenne : 16/16,1 – prix : 135 F
Robe dorée, brillante, d’intensité moyenne.
Nez évoquant la tisane (camomille, tilleul), les agrumes, les fruits exotiques. Belle minéralité, avec des notes pétrolées caractéristiques qui commencent à poindre.
La bouche est complète, flatteuse, longue et équilibrée. Elle réunit en quelque sorte les qualités des 2 vins précédents. Finale pamplemousse.
4- Paul Blank – Riesling Furstentum VV 1998 :
PP : 15 – DS : 14 – PC : 14 – LG : 14,5 – Note moyenne : 14,4 – prix : 165 F
Robe plutôt pâle, brillante.
Le nez exhale des notes de tisane, de fruits blancs (la pomme est marquée) et exotiques. Belle minéralité et notes mentholées conférant de la fraîcheur.
La bouche n’est pas totalement convaincante, avec sa sucrosité mal intégrée en milieu de bouche succédant à une attaque puissante. Une certaine lourdeur, donc, évoquant le jus de pomme (de poire) et un manque de race. Notes mentholées bien présentes. Un vin difficile à juger, pour des raisons inverses (en termes de sucrosité) au Geisberg de Kientzler.
5- Albert Boxler – Riesling Brand L32K 1998 :
Prix : 120 F
Echantillon bouchonné
6- Zind-Humbrecht – Riesling Brand 1998 :
PP : 17 – DS : 16,5/17 – PC : 17 – LG : 17 – Note moyenne : 16,9/17 – prix : 268 F
Robe dorée, brillante.
Nez se développant à l’aération : notes marquées de fruit de la passionaccompagnées par des notes de miel d’acacia, de fumé, de nèfle. Un nez à part, qui peut prêter à confusion quant à son identification (on pense par exemple au chenin).
La bouche est particulièrement puissante et épicée, sans être dénuée de finesse. On a affaire ici à un grand vin, pur, équilibré, gras, long et gourmand, doté des belles notes minérales et fruitées (mandarine). Une bouteille démonstrative et de grand potentiel (même s’il s’avère d’ores et déjà très gourmand). On peut juste lui reprocher un léger excès d’alcool en finale (15 °).
7- Weinbach – Riesling Schlossberg – cuvée Ste-Catherine – L’inédit 1998 :
PP : 16 – DS : 16,5 – PC : 14,5 – LG : 15 – Note moyenne : 15,5 – prix : 190 F
Robe dorée, intense, couleur citron.
Nez moins racé et complet, plus muet que le précédent. Des notes exotiques et de tisane, un peu de minéralité.
La bouche ne fait pas l’unanimité : elle est très fruitée mais manque de minéralité et s’avère un peu pataude (à l’instar du vin de Furstentum de Blanck) malgré un beau retour acide en finale (s’exprimant sur le pamplemousse). Si le vin n’est pas cristallin, certains dégustateurs apprécient toutefois la conciliation réussie entre puissance et finesse.
8- Ostertag – Riesling Muenchberg 1997 :
PP : 15 – DS : 15/14,5 – PC : 15 – LG : 15 – Note moyenne : 15/14,9 – prix : 158 F
Robe particulièrement pâle.
Le nez exprime des notes minérales, fumées, de fruits exotiques. Les notes herbacées (buis, lierre) dominent et on pourrait penser à un sauvignon. Belle fraîcheur mentholée. Les notes de pétrole se développent à l’aération.
La bouche sévère peut rappeler celle du Geisberg de Kientzler, mais elle est moins aboutie. Les notes végétales sont puissantes et le vin semble manquer de race.
9- Kreydenweiss – Riesling Kastelberg 1997 :
PP : 16 – DS : 16 – PC : 15,5 – LG : 16 – Note moyenne : 15,9 – prix : 213 F
Robe pâle.
Le nez, très orthodoxe, exprime des notes minérales, de pétrole, de fruits exotiques et végétales.
La bouche est gourmande et longue, fraîche et mentholée, avec un sucre bien intégré. Elle rappelle le Zinnkoepflé de Rominger, en plus complète.
10- Schoffit – Riesling Rangen de Thann – Clos St-Théobald 1995 :
PP : 17 – DS : 16 – PC : 17 – LG : 15,5 – Note moyenne : 16,4 – prix : 200 F
Très belle robée dorée intense, tirant sur l’orangé.
Nez à part, marquée par des notes originales de mandarine, d’orange (dans une expression crémeuse, suave). Des notes de champignon, de truffe, encore discrètes, commencent à se manifester.
Produit sur un terroir volcanique, ce vin aérien possède en bouche une expression originale déjà décelée au nez. On y découvre des notes de citron, de groseille, de fruits de la passion. Son acidité ne fait pas consensus. Comme on pouvait reprocher au Brand de Zind un léger excès d’alcool, on peut reprocher à ce vin un léger excès d’acidité.
11- Trimbach – Riesling Clos Ste-Hune 1995 :
PP : 16 – DS : 16/16,5 – PC : 16 – LG : 16,5 – Note moyenne : 16,1/16,25 – prix : 360 F
Robe moyennement intense.
1er nez réduit. Ces notes s’estompent à l’aération pour laisser place à des notes encore discrètes : tisane, miel, pétrole.
La bouche est longue, équilibré, dans un registre incontestablement sévère, qui mérite une approche attentive. Grosse matière exprimant des notes encore simples de citron vert. Un vin juvénile, de grande garde.
12- Deiss – Riesling Altenberg de Bergheim VT 1994 :
PP : 16 – DS : 15/15,5 – PC : 15 – LG : 15 – Note moyenne : 15,25/15,4 – prix : 400 F
1er nez désagréable, curieux, rappelant les notes repoussantes du champignon nommé « phallus impudicus ». Ces effluves s’estompent heureusement à l’aération pour laisser place à des notes fruitées, et à un peu de minéralité.
Bouche exotique, légèrement perlée. On peut lui reprocher, avec son taux de sucre intermédiaire, une expression peu affirmée, hésitant entre la caractère sec et liquoreux. La production en grand cru conduit à un vin notablement supérieur aux VT94 produites en Burg et en Grasberg goutés récemment sans grand enthousiasme.
Conclusion :
Une dégustation de très bon niveau, présentant des vins affichant des personnalités affirmées.
Pour ces vins directs, on ne rencontre pas de problème avec d’éventuels excès de bois, comme c’est le cas dans de nombreuses dégustations de vins blancs d’autres régions.
En revanche, les vins possèdent clairement des taux de sucre variés, sans que le consommateur ait un quelconque moyen d’information préalable (sur l’étiquette) à l’ouverture de la bouteille. On note ainsi des vins plus ou moins enrobés, proches pour certains de l’expression de « Vendanges Tardives ». On peut ainsi opposer le style opulent de Zind-Humbrecht, Muré, Weinbach, au style plus austère et sévère de Trimbach, de Kientzler et de Schoffit (malgré une expression baroque dans le cas de ce dernier).