Dégustation de Tokaji Hongrois du Domaine Oremus. Le compte rendu sur le lien suivant:
Synthèse des commentaires de dégustation par Laurent Gibet.
Quelques commentaires de contexte :
Les vins n’ont pas été dégustés à l’aveugle.
Nombre de dégustateurs : une quinzaine.
Présentation très éclairée par Mr. Alonso Vega Sicilia.
Ordre de dégustation :
1 – Tokaji Furmint Mandolas dry 1999 :
Robe brillante et plutôt pâle.
Nez exprimant les fruits frais (pomme verte, poire mûre, citron), le miel, le poivre, le buis. Une belle pointe exotique.
La bouche bien équilibrée dénote un bel élevage, alliant moelleux et acidité. Ce vin, assez gras et rappelant le buis, peut rappeler un sauvignon de Loire (sancerre). Il pêche surtout par une longueur moyenne.
2 – Tokaji Furmint – Noble Late Harvest 1996 :
Le nez est marqué par le raisin sec, le fruit un peu blet (oxydation). Certains pointent une légère note désagréable de colle scotch. Il faut noter que ces expressions (colle, oxydation) ne sont réellement marquées que sur une des 4 bouteilles servies.
La bouche présente une bonne acidité et des notes de citron et d’abricot sec. Elle est malheureusement simple et courte.
3 – Tokaji Harslevelu – Noble Late Harvest 1999 :
Robe peu soutenue et brillante.
Nez très différent de celui du Furmint. On a ici un nez pur et complexe exhalant de fines notes exotiques (goyave, citron vert et surtout fruit de la passion) complétées par des notes de melon, de miel, d’abricot, de vanille.
La bouche, légèrement boisée, reprend à son compte ces notes fines et exotiques. Une expression superbe pour un cépage peu répandu (dont le nom « harslevelu » signifie feuille de tilleul) qui n’est pas adapté à une vinification de type aszu.
4 – Tokaji Forditas 1998 :
Robe pâle et brillante.
Le nez exprime essentiellement la pomme cuite.
La bouche est relativement simple, marquée par une légère amertume en finale. Supérieure toutefois au vin n°2.
5 – Tokaji Aszu 5 puttonyos 1995 :
Nez typique, frais, complexe et fin, marqué par les agrumes (mandarine, kumquat), les fruits secs (abricot, raisin), les herbes aromatiques (thym, lavande).
La bouche est fine, équilibrée par une bonne acidité typique. Elle est marquée par des notes de réglisse et de caramel. Potentiel de vieillissement sur au moins 15 ans selon M. Alonso. Déjà très bon vin, vif et friand.
6 – Tokaji Aszu 5 puttonyos 1994 :
Nez moins expressif que celui du 95 : abricot et notes évolutives de champignon.
La bouche est équilibrée, mais semble moins complète que celle du 95.
7 – Tokaji Aszu 6 puttonyos 1981 :
Robe brillante, clairement évoluée (doré tirant sur le brun).
Le nez est assez étrange : des notes empyreumatiques (fumée, encens), anis (fenouil), cire, écorce d’orange confite. Il reste agréable.
La bouche reprend ces expressions subtiles. Elle est ample, pure, équilibrée et bénéficie d’une bonne longueur.
Un très bon vin, d’âge honorable, qui ne montre pas de troubles d’usure marqués.
8 – Tokaji Eszencia 1975 :
Le nez est sans surprise très jus de raisin frais. On décèle également des notes de tabac, de caramel, de réglisse, de noix, d’orange confite, d’épices (girofle, en particulier).
La bouche est massive, pommadée, sans surprise vis-à-vis du type de vinification original tenté ici. Très sucrée en attaque, elle a su néanmoins garder une fraîcheur salvatrice, grâce à une acidité importante qui souligne la finale.
On a ici affaire à un vin atypique (440g de sucre résiduel, 6° d’alcool seulement). Très cher, il est à goûter pour sa rareté.
Conclusion :
Nous avons retrouvé dans les meilleurs vins présenté l’expression gourmande des Tokaji, alliant douceur et vivacité, pour des notes d’agrumes et d’abricot sec.
Des vins de grande garde, fins et complexes.