Quelques commentaires de contexte :
Sauf mention contraire, les vins ne sont pas dégustés à l’aveugle .
Nombre de dégustateurs : une vingtaine.
RP : Robert Parker – ST : Stephen Tanzer
Ordre de dégustation :
1- Domaine Cassan 1998 :
Note moyenne : 13 – Prix : 50 F – RP88-91 – ST88-90
Robe intense, violacée, brillante.
Nez sur le fruit, les épices, le cacao, avec des notes florales. L’alcool est un peu trop présent.
Bouche relativement ample, offrant des notes de fruits et de violette mais manquant d’éclat et assez courte. Elle est en outre un peu sèche. Une finale très légèrement amère qui évoque la surextraction.
2- Domaine des Espiers – tradition 98 :
Note moyenne : 14 – Prix : 58 F – RP90-92
Robe violacée assez intense et brillante;
Nez incontestablement plus net et plus éclatant que le précédent. Des notes florales, de vanille, de cacao, de cerise, d’épices, d’agrumes.
Bouche manquant un peu de chair mais fine et soutenue par une bonne acidité, de longueur moyenne.
3- Domaine Raspail-Ay 1997 :
Note moyenne : 12 vers 11 – Prix : 55 F – RP85-88
Robe relativement diluée, déjà évoluée et mate. Une robe de 97, note un dégustateur.
Nez d’orange épicée (girofle, cannelle), de fruits à l’alcool.
Bouche décharnée et courte, souffrant de notes végétales peu agréables. Le manque d’acidité caractéristique du millésime confère à ce vin sans grand intérêt une certaine mollesse et une sensation sucrée. A boire d’urgence.
4- Domaine de la Bouissière 1997 :
Note moyenne : 12,5 vers 11,5 – Prix : 51 F
Robe évoluée, moins évoluée cependant que la précédente.
Nez manquant singulièrement d’élégance. Des notes terreuses, liégeuses (certains dégustateurs évoquent le bouchon). On note également des notes de marc, de fraise poivrée.
Bouche peu nette, même si les notes liégeuses s’estompent à l’aération. Vin terne, manquant notablement de longueur.
5- Domaine Saint-Cosme 1997 :
Note moyenne : 14 vers 13 – Prix : 75 F
Dans ce millésime difficile, l’ensemble de la récolte a été assemblé dans cette cuvée unique.
Robe relativement terne et présentant des signes d’évolution.
Nez sanguin et animal présentant des notes d’orange et de grillé. Les dégustateurs sont partagés sur sa qualité.
La bouche présente une trame lâche et une (relative) mollesse typiques du millésime. Mais elle présente un joli grain agrémenté de notes d’olive, de tapenade. Un beau 97, somme toute, à boire sans trop attendre.
6- Domaine Brusset – Les hauts de Montmirail 1997 :
Note moyenne : 14,5 vers 13,5 – Prix : 105 F – RP89-92
Robe particulièrement dense et brillante pour le millésime.
Nez boisé, crémeux et frais recelant une belle complexité : cassis, violette, menthol, fruits secs grillés, laurier.
La bouche, plus ample, manque toutefois encore un peu de concentration. De belles notes fruitées et fines, accompagnées de notes de violette et de vanille. Une relative réussite qui devrait bien se boire sur 3 ou 4 ans.
7- Château du Trignon 1996 :
Note moyenne : 13 vers 12,5 – Prix : 90 F – RP86
Nez sur le laurier, la violette, les agrumes, la fourrure. Les notes animales s’estompent à l’aération.
La bouche présente une concentration moyenne et est marquée par l’acidité caractéristique du millésime. Ce vin semble plus rustique que les précédents. Il n’en possède pas la finesse et sa longueur est de surcroît plutôt faible.
8- Domaine de le Tourade – Font des Aieux 1996 :
Note moyenne : 11 vers 10,5 – Prix : 60 F
Robe peu engageante, évoluée et diluée.
Nez assez fin, évoquant les fruits à l’alcool, les fleurs, le poivre.
Sans grande surprise par rapport aux indices de la robe et du nez, la bouche est dépassée : elle manque de sève et d’arômes (les fruits secs s’y expriment), s’avère un peu brûlante (alcool) et sèche.
9- Moulin de la Gardette 1995 :
Note moyenne : 13,5 – Prix : 170 F – RP91
Robe également évoluée et brunie.
Nez assez complexe et profond exhalant des notes de cassis, d’orange fraîche (orange sanguine), de fumé, de café, de poivre.
Bouche un peu en retrait, simple et relativement acide, s’achevant sur une finale décevante. Un vin de repas (les aliments pouvant un peu compenser ces défauts).
10- Tardieu-Laurent 1995 :
Note moyenne : 14 vers 13,5 – Prix : 150 F
Contrairement à celle des autre vins, la robe est intacte, fringuante et encore très jeune.
Nez plutôt massif présentant un boisé manifestement ambitieux. Des notes fondues : florales, orange, réglisse, animales.
Le bois se manifeste encore un peu trop dans une bouche qui semble presque trop travaillée. Malheureusement, elle manque de typicité, reste un peu rêche (certains dégustateurs lui reprochent un côté asséchant) et manque de gourmandise. On a l’impression que la surenchère technologique (élévage) nuit au vin.
11- Domaine les Goubert – cuvée Florence 1995 :
Note moyenne : 14 – Prix : 190 F – RP92
On repart ici dans des notes évoluées.
Nez animal, sur le poivre, la réglisse, les fruits à l’eau de vie. Des notes empyreumatiques s’expriment selon les différents dégustateurs sous forme de fumé, de brûlé, de grillé voire de goudron.
La bouche présente une bonne acidité. Elle reste sévère et (un peu trop) chaleureuse.
12- Domaine Saint-Gayan 1990 :
Note moyenne : 13,5 – Prix : 60 F
Robe encore peu évoluée, malgré le millésime.
Nez tertiaire qui livre peu (le vin aurait certainement bénéficié des avantages d’un carafage préalable) : agrume, tabac, viande, champignons séchés.
La bouche rappelle ici aussi les fruits à l’eau de vie. Elle est un peu sèche et manque de gourmandise. Ces défauts seraient vraisemblablement atténués à table.
Conclusion :
Une dégustation en demi-teinte. De nombreuses déceptions malgré le prix de certaines cuvées et la renommée des domaines (on déplore en particulier l’absence des domaines Santa-Duc ou du Cayron).
Aucun vin ne sort dans la catégorie « bon vin ».
Les 95 semblent avoir vieilli relativement rapidement.
Les 97 confirment un millésime difficile, sans exclure des relatives réussites (Brusset, St-Cosme). Ils manquent d’éclat et d’acidité (que l’on retrouve prononcée dans les 96).