Vendredi 15 décembre 2023
Toutes les bouteilles, stockées pendant une longue période dans des conditions optimales, ont été placées dans une cave de service, à température adaptée, verticalement, 6 jours avant notre rendez-vous.
Cette dégustation s’est déroulée en deux séances : l’après-midi à 14h puis le soir à 19h30.
Ce compte-rendu détaille les impressions du soir.
Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer les variations dans les appréciations.
Les vins sont dégustés sans présentation à l’aveugle.
Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – AA : Attila Aranyos – HLP : Hugo Le Panse – EA : Eric Ambiaud
(Nombre total de dégustateurs : 15)
A l’ouverture : DS14
Après 5 heures d’aération : DS14 – LG14 – AA14 -– HLP13,5 – EA14
Joli nez composé de rose, cerise, épices avec un trait de quinquina. La bouche est assez malingre et me rappelle un peu un nebbiolo de la Valtellina. A classer dans la catégorie poids léger.
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – AA15,5– HLP14,5 – EA15
Eléments fruités (griotte), floraux, épicés, et en complément un côté terre humide. Zesté, acidulé, leste (on peut penser à pinot ou encore à un Nerello Mascalese avec un soupçon de lave).
A l’ouverture : DS14,5
Après 5 heures d’aération : DS14,5 – LG14,5 – AA14 – HLP14 – EA14
Boisé (fumé, vanillé), terreux, avec de la griotte. Moderne, tendre, acidulé, court, assez impersonnel.
A l’ouverture : DS14
Après 5 heures d’aération : DS14 – LG14 – AA14 -– HLP14 – EA14,5
Cerise confite, terre, quinquina sont des ingrédients timides. Le vin est svelte, avec des flaveurs de guignolet pouvant rappeler un pinot noir.
A l’ouverture : DS14
Après 5 heures d’aération : DS14 – LG14 – AA15 -– HLP14 – EA15
Expression plutôt froide, terrienne, peu dense, peu complexe. L’acidité prend le dessus pour un vin bien absent.
A l’ouverture : DS15
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG15,5 – AA16 – HLP15,5 – EA16
Expression complexe exprimant de la cerise confite, du raisin de Corinthe (impression de passerillage), des fraises au sucre, du graphite, de la groseille, du quinquina. Force alcoolique, bonne présence en soutien acide.
A l’ouverture : DS15
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15 – AA14 -– HLP15 – EA15
On retrouve ici une modernité boisée (presque un boisé espagnol), toastée, fumée. Bonne trame mais le fond reste assez anonyme, acide, sans éclat.
A l’ouverture : DS15
Après 5 heures d’aération : DS15 – LG15,5 – AA15,5 -– HLP15,5 – EA16
Attirant mais un peu demi-corps, pour des flaveurs cependant variées et précises de zestes d’agrumes, de rose, de guignolet, de raisin de Corinthe, de rafle, de fleur d’oranger. Cohérent et leste.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – AA16,5 -– HLP16 – EA16,5
Nez marqué par le café. Belle matière dense (la macération sur lies d’Amarone consolide le vin), soyeuse, persistante.
DS17 – LG17 – CDC17 – MS17 – AA17/17,5
On retrouve bien ici le style un peu éthéré du domaine (et on peut penser au style caractéristique d’Emmanuel Reynaud). Notes de terre, de rafle, de grenade, de rose. Matière dense mais svelte, fruitée, permanente. Excellente chair sensuelle, d’une belle continuité de goût. Une réussite.
A l’ouverture : DS17
Après 5 heures d’aération : DS17,5 – LG18 – AA17,5 -– HLP17,5 – EA17,5
Nez dynamiquement corsé offrant des senteurs de graphite, de pâtes de fruits, de figues rôties, de gelée de groseilles, de griotte, d’épices multiples. Tannins classieux, puissance mesurée, superbe toucher mais il faudra je crois patienter encore quelques années pour atteindre l’acmé.
A l’ouverture : DS15?
Après 5 heures d’aération : DS16 ? – LG18 – AA16? -– HLP16+? – EA16 ?
Approche semblant plus moderne que chez Quintarelli, sans ambages. Ultime, assez insondable avec ses fragrances de torréfaction, de gelée de mûres, de graphite. Matière très concentrée (grosse mâche, alcool), plutôt impénétrable. Certains évoquent, en raison de cette démesure, un possible assèchement au vieillissement.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – AA16,5 -– HLP16 – EA16,5
Agréable nez confit, un peu en mode Vin Doux Naturel. Senteurs de crayon noir, fraise, épices, figue, chocolat (et une petite verdeur provenant de rafles ?). Très net (les Amarone ne le sont pas toujours, péchant parfois par un excès de volatile ou des notes de pomme blette), spontané, soyeux, avec à la fois de l’alcool et de l’acidité.
A l’ouverture : DS17
Après 5 heures d’aération : DS17 – LG17,5 – AA17,5 -– HLP16,5 – EA17
Très nettes senteurs : cassis, cerise, cacao, café, épices. Puissance et onctuosité pour ce vin fort (17°), un peu comme dans le cas d’un Porto procurant une attaque virulente mais atténuée en milieu et fin de bouche par un conséquent retour acide.
DS15,5/16 – LG15,5 – CDC16 – MS16,5 – AA16
Robe claire (j’imaginais une apparence plus colorée). Tonalités végétales/racinaires pour des senteurs de fraise des bois, de poivron, de rafle, de petit pois. Un style à part, avec de la personnalité, intégrant plutôt bien l’alcool. On peut penser à un grenache de Madrid ou un Monvigliero de Burlotto.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16,5 – AA16,5 -– HLP16 – EA16,5
16,5 ° d’alcool. Impression boisée pour des parfums intenses de cassis, myrtilles, forêt noire (chocolat, cerise, kirsch). Bouche cohérente dont l’ardence est compensée par une acidité déterminée.
A l’ouverture : DS15,5
Après 5 heures d’aération : DS15,5 – LG16 – AA15,5 -– HLP16 – EA16
Solaire avec des notes de chocolat, de groseille, de raisin de Corinthe. Mûr et acide à la fois (comme souvent au Portugal). Acidité un peu saillante.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16,5 – AA16 -– HLP16 – EA16
Boisé avec des senteurs de pomme blette, de figue rôtie. Intense avec un léger manque de caractère toutefois.
A l’ouverture : DS17,5
Après 5 heures d’aération : DS17,5+ – LG17,5 – AA17,5 -– HLP18 – EA17,5
Nez percutant marqué par un léger jet de volatile et d’insolites notes de peau de poulet grillée (comme sur certains chardonnay de la Côte de Beaune). Ampleur veloutée et tenue graphitée signent une approche extrême maîtrisée.
A l’ouverture : DS17,5
Après 5 heures d’aération : DS18 – LG18,5 – AA18 -– HLP17,5 – EA18
Découverte que ce passerillage hyper profond, possédant une énorme classe racée avec ses notes de graphite, de truffe noire, de champignon, de Havane. Equilibre magistral (gros millésime comme à Barolo ?).
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16 – AA16,5 -– HLP16 – EA17
Nez plus éthéré que celui de Viviani. Un certain fond (chocolat, cerise confite, épices) mais le vin reste austère/acide, manquant un peu de pulpe et de complexité.
A l’ouverture : DS17
Après 5 heures d’aération : DS17 – LG16,5 – AA17 -– HLP17 – EA17
Le vieillissement propose ici une sympathique trajectoire aromatique, pour un langage fruité et discrètement évolué : groseille, framboise, épices, sous-bois. Intense, bon équilibre d’ensemble et colonne acide compensant une sensible sucrosité.
A l’ouverture : DS16
Après 5 heures d’aération : DS16 – LG16,5 – AA17 -– HLP16,5 – EA16,5
Joliment évolué pour des notes tertiaires (mais sans soja désobligeant) de cèpes, de truffe, de graphite, pouvant rappeler un Pauillac (qui serait onctueux en bouche). Bouche constituée, originale.
A l’ouverture : DS17,5
Après 5 heures d’aération : DS17,5+ – LG17,5+ – AA17,5 -– HLP18+ – EA17,5
16,5° d’alcool. Le vin est un gros jus puissant, sanguin, comprimé, pugnace mais fin. Il se déroule sur des goûts déterminés mais plaisants de framboise, de figue, de noix de coco (légère sensation boisée).
A l’ouverture : DS16,5 – CDC16,5
Après 5 heures d’aération : DS16,5 – LG16,5 – MS16 – AA17,5 – GM16 – NC15,5 – EA15,5
Profil parfaitement réussi. Jolies senteurs : cerise confite, fleurs capiteuses, raisins soumis à la dessiccation, réglisse… Matière pure et équilibrée (ce n’est pas toujours le cas sur ce mode de vinification), veloutée et en même temps tenue par une belle acidité (on ne devine guère les 16,5° d’alcool).
A l’ouverture : DS17
Après 5 heures d’aération : DS17 – LG16,5 – AA17 -– HLP16,5 – EA17
Odeurs frétillantes, acidulées, évoquant principalement la groseille. Belle attaque sucrée précédant un milieu de bouche énergique, soutenu par un soupçon de volatile.
A l’ouverture : DS18
Après 5 heures d’aération : DS18 – LG18 – AA18 -– HLP18 – EA17,5
Un vin bien en place, intense, “minéral”, pour des goûts de cassis, d’épices, de terre battue. Belle trace en bouche (sucre parfaitement intégré) restant toutefois en registre austère (ne pas confondre avec un Fondillon à base de monastrell).
Nous avons sans surprise trouvé des expressions très variées (une grande diversité d’expressions, du poids plume au poids lourd).
On note la présence de certaines stars de l’appellation (manquait toutefois Allegrini, Masi ou encore Speri, pour ne citer qu’eux).
Les meilleurs vins sont à la fois alcoolisés et acides.
Dal Forno se montre sans surprise monumental.
Notes : appellations possibles :
Wikipedia oublie pour autant : Recioto Amarone della Valpolicella classico superiore (cas de l’increvable Bertani 1962).