Le domaine Charles Joguet à Chinon
22 mars 2013
Domaine de l’Arlot
7 juin 2013

Deuxieme Verticale du Clos Sainte-Hune

Verticale du Clos Sainte-Hune en 21 millésimes

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Entre idolâtrie et iconoclastie

Vendredi 29 mai 2013

Quelques rappels

Une dégustation assez complète du Clos Sainte-Hune (2005, 2004, 2003, 2002, 2001, 2000, 1999, 1998, 1997, 1996, 1992, 1990, 1988, 1985)  a été effectuée au club toulousain In Vino Veritas le 25 mai 2012. Son déroulement en 2 séances (cr. de l’après-midi par Philippe Ricard, cr. du soir par Pierre Citerne) est disponible sur le site Internet du club.

Cette dégustation nous avait confrontés à quelques empêcheurs de déguster en rond :

  • 4 vins plus ou moins oxydés (2002, 1998, 1997, 1996)
  • 3 vins plus ou moins pétrifiés (1990, 1988, 1985)

Suite à nos questionnements, le club IVV a été invité à venir redéguster au domaine, par l’intermédiaire de François Wilhelm, du domaine Trimbach.

Après de nombreuses défections de dernière minute, nous nous sommes retrouvés sur place en petit comité, lors d’un superbe voyage nous amenant de Wiltingen à Châteauneuf-du-Pape (à la rencontre de certains des plus grands vins du monde).

Presque un an jour pour jour après, nous avons donc eu le privilège d’une utile vérification au domaine, sur 21 millésimes.

La dégustation a eu lieu dans la salle de dégustation de la maison Trimbach, à Ribeauvillé.

Participants : Pierre Trimbach, Jean Trimbach, Franck Bonnet (vigneron dans les Graves), Pierre Citerne, Laurent Gibet.

Les bouteilles sont ouvertes puis dégustées à la volée (de 9h30 à 13h).

Le Rosacker est un ensemble de parcelles de sol marno-calcaire (calcaire coquillé ou muschelkalk) non encloses. Un peu plus de 1 hectare. 6000 bouteilles produites en moyenne.

Compte-rendu rédigé par Laurent Gibet.

Mise en bouche : Pinot Blanc 2010 : LG15/20

70% pinot blanc, 30% pinot auxerrois. Fruité, floral, charnu, dynamique. Un beau pinot blanc parfumé et alerte, sur un millésime superbement doté.


1. Clos Sainte-Hune 2010 : LG17,5/20++ – FB18 – PC18,5

Mis en bouteille au printemps 2011, 4 ans de garde au domaine, 13° d’alcool, 5 g de sucre résiduel.

Joli nez floral (lys), fumé, fruité (une belle palette d’agrumes très décidée).

Sensation minérale en bouche pour une matière bien née, pleine, riche, charpenté/tonique, épicée. Longue finale citronnée dans laquelle on devine un très gros potentiel.

Très abordable à ce stade, un vrai plaisir (le vin devrait se refermer pour quelque temps ensuite).

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : énorme extrait sec, énorme potentiel, prémices de grandes choses fumées et salines, longueur et équilibre.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club.

2. Clos Sainte-Hune 2009 : LG17/20 – FB16 – PC17,5/18

Le nez apparaît sans surprise particulièrement mûr sur des notes de fruits blancs, d’agrumes variés, d’herbes aromatiques, d’épices.

En bouche, l’attaque est assez solaire puis le dégustateur bénéficie d’un long développement corsé, sans lourdeur. Beaucoup de présence dans une finale tendue impliquant des évocations minérale et épicée (gingembre).

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : plus rond et précoce mais immense tenue.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club.

3. Clos Sainte-Hune 2008 : LG17/20 – FB16,5 – PC16

Changement de style avec une composition plus stricte/froide. Aromatiquement moins déluré, le vin exhale toutefois de beaux arômes de cassis (comme dans les belles expressions mosellanes croisées l’avant-veille et la veille, un arôme « rouge » pour un vin « blanc », pourquoi pas), de verveine citronnelle, de pastille Vichy, de bouquet de menthe fraîche, de pamplemousse. Matière fraîche, fine et élégante se terminant sur une longue finale austère qui titille gentiment la langue (le gingembre, de nouveau ; ou le galanga, pour les puristes). Vin de structure plus que d’arômes. Plutôt fermé à ce stade (il devait se goûter encore mieux le lendemain).

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : tranchant, austère, un peu trop d’amertume pour moi (comme souvent dans les rieslings 2008)

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club.

4. Clos Sainte-Hune 2007 : LG17,5/20 – FB17 – PC17/17,5

Expressif avec ses senteurs mêlées de prunes, d’agrumes, d’anis, de bonbon des Vosges, de verveine, de fleurs.

Beau tracé ample, séveux, pour une expression plus prête à boire (que celle du 2008), caractérisée par une fin de bouche nerveuse et corsée qui commence à s’évaser. La finale saline renforce cette impression minérale des vins du domaine.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : allonge et netteté, rappelle le 2009 stylistiquement.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club.

5. Clos Sainte-Hune 2006 : LG16/20 – FB15 – PC14,5/15

L’année fut très difficile et la récolte a impliqué 25% de botrytis (cf. la robe nettement plus dorée).

On aborde donc ici une sorte de trublion dans la série, vraiment à part, dans un style hédoniste, tranchant nettement avec celui de la maison (ici, le sucre résiduel est plutôt traqué, sauf sur quelques cuvées rarissimes en VT voire SGN).

Les arômes, plus affriolants, évoquent la confiture de mirabelle, le miel, l’écorce d’orange, les champignons.

La bouche sauve les meubles à l’aide de son moelleux fruité et épicé, extraverti. Elle est plus souple, plus simple aussi, moins prégnante. Jean Trimbach lui donne rendez-vous dans 15 ans.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : très champignon… intéressant mais manque de direction.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club.

 

6. Clos Sainte-Hune 2005 : LG17,5/18 – FB18 – PC17,5

On renoue ici avec la profondeur pour un vin mûr consentant à ce stade des notes encore bien pâles/réservées : eau de vie de mirabelle, panier d’agrumes, fleurs de pommier. Discrets apports balsamique et terpénique.

La bouche est large mais structurée par une acidité traçante ; ses saveurs sont longues, cristallines (ce côté eau de roche des grands vins blancs secs), portées par de beaux amers.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : complet, classique, belle acidité traçante.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : de nouveau, un vin pur, complet, d’avenir, en amplitude et en finesse, introverti à ce stade, à oublier en cave.

 

7. Clos Sainte-Hune 2004 : LG17/20 – FB17,5 – PC16

Bonne diversité de parfums : corbeille d’agrumes (mandarine dominante), tisane (un mélange de verveine, camomille, tilleul), fruits exotiques,  mirabelle, sève de pin/miel, eau de vie de prune et infime soupçon de gentiane (peu vu le millésime, généralement racinaire). Le tout paraît à la fois riche et sans tapage.

Matière ample et longue, en place, sans heurts, avec une sensation presque tannique en fin de bouche (et de concert une pointe de sucre résiduel et du gingembre).

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : gentiane, début d’évolution, agréable, paraît assez tendre.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : jugement cohérent, pour un vin rectiligne que l’on mâche.

8. Clos Sainte-Hune 2003 : LG18/20 – FB15,5 – PC17/17,5

Millésime oblige, on tombe ici sur un nez expressif nettement plus pétulant, baroque : pomelo, melon confit, pastille Vichy, fruits tropicaux, épices. Il prend au passage un caractère plus sudiste avec des inflexions rhodaniennes (réglisse, amande, guimauve …) qui peuvent faire penser à un Hermitage ou au remarquable et sous-estimé château Grillet.

Bouche de fort tempérament, hédoniste de nouveau, généreuse/plantureuse, onctueuse, probablement moins acide mais parfaitement cohérente, sans lourdeur. Très belle finale enlevée, corsée. L’alcool paraît plus sensible que dans le 2005.

Et je repense ici au succulent Clos Sainte-Hune 2003 bu lors d’un déjeuner à l’Astrance (inoubliables accords tourbillonnants sur le « miso de homard, soja, citronnelle, gingembre » et aussi sur la « sole meunière saveurs thaï, tartare citronnelle, mangue, papaye »). On essaiera donc si possible ces plats avec ce Clos Sainte-Hune 2003, ou un Hermitage de Chave, un Grillet, un Rayas blanc du même millésime …

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : méditerranéen, moins acide, mais très bon !

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : jugement cohérent pour un vin de millésime solaire mais parfaitement dirigé.

 

 

9. Clos Sainte-Hune 2002 : LG(16/20) – FB14,5 – PCED

Robe un peu plus colorée qu’attendu. Nez de Sainte-Hune (herbes infusées, réglisse) accompagné de tonalités « anormales » de noix, de raisin de Corinthe, de pomme verte.

La mise en bouche confirmera nos soupçons sur ce genre de goûts malencontreux, le développement, plus fade, tout en austérité (acide, exempt de sucre résiduel), ne lâchant a contrario rien et s’avérant plutôt dynamique (mais la netteté gustative n’est pas au rendez-vous). Ce cas me rappelle les différences de vues apparues lors de la dégustation au club du Scharzhoberger auslese d’Egon Müller 1999 lot 28 (le 27 avril 2012 … ainsi va la vie des clubs de dégustation).

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : anormalement évolué, oxydé (échantillon défectueux).

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : la suspicion d’oxydation est confirmée mais la charpente du vin semble moins affectée ; j’avoue pour ma part ne pas avoir été dérangé par cet aspect oxydé lors de la dégustation au club, ayant trouvé une trame de caractère, moins aboutie que celle du 2001, mais puissante et encore jeune, peut-être un peu iodée mais suffisamment grasse (donc sans aller jusqu’à l’excès de l’efflanqué 1996, qui a certes vieilli 6 ans de plus).

 

10. Clos Sainte-Hune 2001 : LG18/18,5 – FB17 – PC17,5

La comparaison avec le 2002 est instructive, en termes de pureté et de jeunesse de senteurs qui commencent à se patiner (pour le 2002, plus flou, manquant de fruit, il y a donc quelque chose qui ne colle pas). Fondues, elles expriment le citron confit, les fruits très mûrs (poire, pêche), la cannelle. Impact du botrytis.

En bouche, on se régale d’une matière élégante, cristalline, évoluant harmonieusement (fruits frais encore très préservés). Force, précision et longueur pour un vin de belle stature, qui devrait durer longtemps.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : belle matière riche, pointe de botrytis, grande tenue.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : jugement cohérent pour une remarquable puissance de feu.

11. Clos Sainte-Hune 2000 : LG17/17,5 – FB15 – PC16

Ce vin à la couleur soutenue, zesté et épicé (on pense inévitablement à une orange cloutée au clou de girofle), évoquant la cire, prend lui aussi l’allure d’une eau de roche.

Peu expansif (peu souriant), campé sur une colonne acide intraitable (nettement moins d’embonpoint que le 2001), strict et svelte, il exprime savoureusement et longuement à sa manière le registre exigeant des vins du domaine. Moins riche/complet que le 2001.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : couleur soutenue, matière réservée, expression aromatique exubérante ; pas facile à comprendre…


En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : cette bouteille de 2000 semble moins fantasque (comme l’a écrit Pierre), nettement moins huileuse/replète que celle bue au club.

12. Clos Sainte-Hune 1999 : LG17,5/18 – FB16 – PC17/17,5

Expression aromatique généreuse sur les agrumes (dont le kumquat ou l’orange confite), l’encaustique, les hydrocarbures. Moins évolué que le 2000, plus charnu également, ce vin magnifiquement assemblé possède une admirable tenue (densité, fraîcheur, allonge). Finale corsée (gingembre) avec une évocation très fraîche d’orange pressée. L’ensemble est donc à la fois très plaisant/sérieux/digeste, austère (ce quant-à-soi des vins de la maison), construit pour la garde. Jean Trimbach nous dit préférer le 2000. Mais moi, je lui préfère je crois (de peu) le 2001, plus sensuel, d’une grande beauté formelle. Nous sommes quoiqu’il en soit dans le registre des grands vins … (cette tâche qui consiste à tenter de les discriminer – exercice d’> Analyse sensorielle oblige –  reste bien délicate …).

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : encore très jeune, réservé, concentré, grande stabilité.


En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : diagnostic cohérent pour un vin mûr, fuselé, très représentatif du style de cette cuvée.

 

13. Clos Sainte-Hune 1998 : LG(15/20) – FB14 – PCED

Notes de peaux d’agrumes, de pâtisserie (baba au rhum). Ce vin longiligne garde un certain prolongement mais il y a cette fâcheuse déviation aromatique qui limite cruellement la portée du message délivré.

Une bouteille de 1998 fut très appréciée en avril 2008 dans un match avec le non moins satisfaisant Geisberg 1998 de Kientzler.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : oxydé (échantillon défectueux).

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : défaut confirmé mais nettement moins accentué (le vin se boit, celui de la dégustation au club était totalement plat et affecté de faux-goûts – vaseux – prononcés, repoussants).

14. Clos Sainte-Hune 1997 : LG17,5/20 – FB17,5 – PC17,5/18

Senteurs de pamplemousse, de surmaturité (rillettes, lait de coco), d’ananas Victoria, de miel, de fougère.

Le volume est très bon pour ce vin séveux qui claque en bouche, un peu à l’image d’un Chablis (genre Clos de Dauvissat), minéral/calcaire. Jeunesse, vitalité, pureté pour cette très belle bouteille, étincelante.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : ma meilleure expérience avec ce vin, bu 5 ou 6 fois. Complet, pâle, tendu, organique, presque chablisien !

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : le défaut n’est pas confirmé (à l’instar de ce que nous eûmes lors de 2 dégustations précédentes au moins).

15. Clos Sainte-Hune 1996 : LG(15/20) – FB15,5 – PC(15)

Raisin de Corinthe, encaustique, fruit des îles (fruit de la passion, citron vert, mangue), citron confit, pomme cuite. La touche alliacée/truffée complémentaire peut vraiment faire dériver vers Jurançon.

Un vin cinglant, très rude, débordé par son acidité (malique ?), oxydé (il fait bien plus vieux que le 1997, gustativement parlant). Comme dans le cas de certains Bourgognes blancs ou Champagnes 1996 (un faux grand millésime à l’évolution potentiellement intempestive ?), on s’interroge sur son avenir (en escomptant sur un tel vin de moins de vingt ans un supplément de chair et des arômes plus conformes à ceux d’un Riesling).

La bouteille de 1996, croisée en juillet 2004, s’était montrée prometteuse, dans le style autoritaire du millésime.

 

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : dureté décevante, évolution aromatique flamboyante mais corps acide et raide, manque de sérénité.

 

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : même perplexité pour un vin difficile, très acide, précaire.

16. Clos Sainte-Hune 1995 : LG17,5/20 – FB16,5 – PC17

Notes de tisane, de miel, de pétrole, de raisins séchés, d’orange sanguine, d’épices.

Vin en puissance, bien charpenté, tonique, à l’acidité parfaitement intégrée (contrairement au 1996), déclinant des jolis goûts d’agrumes (kumquat). En gestation.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : évolution marquée mais sereine, très belle longueur, pureté de la matière.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club.

17. Clos Sainte-Hune 1992 : LG17,5/18 – FB17,5 – PC17

Un nez agréable, encore frais, dominé par les agrumes, dont le citron confit et le citron vert. Menthe, fumée, épices, verveine citronnelle et un petit air de chardonnay (sur la colline de Corton ?).

La matière, nullement tonitruante, est d’intensité moyenne mais superbement dimensionnée. Savoureuse et véloce, elle a bien résisté aux effets du vieillissement. Goûts discrets mais épanouis, purs et prolongés. C’est le vin – apaisant – qu’il faut boire aujourd’hui, si on a la chance d’en posséder en cave.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : précis, fin, délicat, très belle réussite.


En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : même analyse le soir (mais le vin, certes non aéré, a été cloué au pilori l’après-midi, ce qui ne fut peut-être pas sans conséquence pour la suite de la dégustation, après-midi et soir confondus).

18. Clos Sainte-Hune 1990 : LG18,5/19 – FB19 – PC18,5

Première bouteille bouchonnée (on songe au pauvre amateur faisant ce constat cruel suite à un achat coup de cœur !).

Seconde bouteille parfaite, haletante, lumineuse. On démarre par beaucoup d’arômes évolués (mais pas vieux), des exhalaisons complexes, balsamiques, minérales/terpéniques, caractéristiques du bouquet d’un grand Riesling … citons par exemple, en fonction des repères de chacun, les fruits tropicaux, la Reine-Claude, le pain d’épices (dont l’anis), la verveine, la cire, un mélange subtil d’agrumes … tout cela en profil changeant au fur et à mesure des gorgées.

Ce vin bien mûr, en phase de croisière, apparaît encore jeune, sapide, concentré et aérien ; il remplit la bouche avec bonheur. Très grande longueur rehaussée par les amers, les épices. Interminable et incrachable, il semble qu’il puisse encore se maintenir ainsi pendant fort longtemps.

Puisque ce vin est très volubile (et hors norme), j’ai ensuite repris quelques notes, lors de nos échanges avec nos hôtes, en revenant longuement sur son caractère voluptueux : saveurs en vagues de fruits jeunes (mirabelle, poire, pêche), de miel, sur un festival d’agrumes et d’épices, de nuances résinées et terpéniques. Message salin, interminable … celui d’un immense Riesling sec, en apogée (pour un certain temps je crois), conjuguant la fougue de la jeunesse et les vertus de l’âge.

Difficile de ne pas imaginer une comparaison avec une autre explosion de riesling, comme par exemple celle d’un auslese Goldkapsel d’Egon Müller (les vertus comparés du Rosacker et du Scharzhofberg, pour 2 styles de vins très différents) ou encore d’un Grosses Gewächs allemand bien choisi, de la Moselle ou du Rhin.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : opulent mais tendu, immense présence, grand vin sûr de lui.


En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : le jour et la nuit … de la polémique au consensus … d’un vin terne à un vin impérial (et nous avons bien récemment croisé un Rayas 1990 un peu confit/lourd qui n’était pas à la hauteur des meilleures bouteilles possibles).

19. Clos Sainte-Hune 1988 : LG17/17,5 – FB17,5 – PC17,5

Difficile évidemment de succéder au 1990. On démarre ici par des odeurs terpéniques et balsamiques renouvelées, de la verveine, de la banane séchée (un  peu comme dans le magistral Clos Joliette 2001 bu quelques jours plus tôt, qui débordait lui de fruit). Le spectre aromatique est plus gris/étroit.
Les arômes sont donc très stricts, la structure solide, droite, rigide, résolument acide/austère. Le vin, si taiseux, est aux antipodes de l’exceptionnel 1990 et présente un profil un peu réduit/iodé (comme Grillet parfois ? ou un Vouvray de Foreau ?). Densité et fraîcheur sont au rendez-vous nonobstant. J’avais noté pour ma part chez IVV : «fumé et cireux, beurré, arcbouté sur une grosse matière, particulièrement inamicale ».

Un vin qui ne cherche pas à plaire à tout prix, à l’évidence. Il lui faudrait peut-être quelques Gillardeau bien charnues pour l’amadouer …


> Analyse synthétique de Pierre Citerne : dense, net, encore un peu rétif, grande allonge et sensation de minéralité.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : le vin est austère mais paraît moins rébarbatif que lors de la dégustation au club. Il fut aussi très correctement apprécié en mai 2003 (Pierre Citerne décrivant alors une matière tranchante, précise, longue).

 

 

20. Clos Sainte-Hune 1985 : LG16/16,5 – FB18 – PC(16)

Le millésime montre bien l’évolution de maturité dans les vins depuis plusieurs décennies. Ce 1985 qui ne fait pas dans la dentelle reste donc férocement austère, presque tannique, un peu amer, ne pouvant dissimuler des traces de verdeur (Pierre Trimbach nous rappelle qu’il est toujours ainsi apparu, campé sur une acidité un peu hostile … un vin qui ne s’est jamais détendu). On voit bien ici l’image qu’avait utilisée Pierre Citerne pour l’acariâtre 1990 (tel qu’apparu au club) : « Silhouette parfaite, comme certaines vieilles demoiselles sportives à la bouche pincée et aux gestes coupants ». Pas très engageant … et l’envie de passer son chemin face à ce vin incontestablement structuré mais vraiment rabat-joie.

Comme dans le cas de la rencontre avec certains vins de J.J. Prüm ou de François Cotat, il faut rester prudent sur cette impression corsetée, réduite, mettant clairement le dégustateur à distance. Elle n’est pas forcément directement liée à un excès de protection soufrée. En l’occurrence, je ne ressens pas non plus de brûlure ce matin (j’avais noté dépité dans le contexte IVV du soir : « hibernatus, carré, le contraire même de la volupté »). Cela dit, le plaisir procuré reste très limité (et on accepterait volontiers la présence finalement réconfortante des poignées d’amour d’une jeune femme gourmande et pas bégueule ayant renoncé au sport). J’y reviendrai dans les conclusions. Oubliez l’apéritif et partez sur du copieux avec par exemple un poisson de rivière en sauce crémée …

On note que si Franck fut peu sensible aux charmes lascifs atypiques du 2003, il apprécie particulièrement la « colonne acide bien intégrée » du 1985 (question de goût personnel).

 

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : austère, serré, grande matière mais peu amène.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : le vin est particulièrement austère mais paraît bien moins agressif que lors de la dégustation au club.

21. Clos Sainte-Hune 1983 : LG18,5/20 – FB18,5 – PC18

Après des 1988 et 1985 très septentrionaux (très « porte de prison »), on revient ici avec grand plaisir à un registre plus charnel. La générosité rappelle un peu celle du 1990.

Grande plénitude en bouche pour clore cette dégustation vertigineuse, sur des flaveurs tertiaires très réussies composant un beau fumet de Riesling : beaucoup d’agrumes confits, de cire, de fruits exotiques, d’épices (curcuma, cannelle), de thym, de bonbon des Vosges. Un vin qui envoie du lourd, avec peut-être un peu d’alcool.

Et un magnifique potentiel constaté, sur ce beau millésime alsacien (souvenir aussi  du très grand 1981, total, comme évident, noté 19,5/20 à 2 reprises). Décrire le vin avec précision devient peut-être un peu moins crucial, le plaisir en bouche étant suffisant à ce stade de la dégustation.

Un vin de gastronomie … bouclant merveilleusement la boucle initiée avec le 2010 (à 27 ans d’intervalle). A boire avant le 1990, si vous en avez en cave.

> Analyse synthétique de Pierre Citerne : remarquable sapidité et harmonie, complet, intense, expressif.

En comparaison du vin goûté lors de la verticale au club : pas goûté lors de la verticale au club (un 1983 idéal pour terminer de manière gourmande ce formidable parcours).

 

 

Conclusions

Le Clos Sainte-Hune est apparu comme un grand vin blanc sec (i. e. pas ou peu de sucre résiduel), consistant, frais, persistant, de garde (se bonifiant avec l’âge).

C’est un vin de repas, propice à l’envolée de saveurs sur une nourriture idoine (la nourriture alsacienne, par exemple).

Un vin tempérant, jamais saturé, austère plus que sensuel, sans esbroufe, en self-contrôle.

Sapide, désaltérant, il développe des flaveurs récurrentes de végétaux, de fruits et de fleurs soutenues pas des accents salins, minéraux, balsamiques, terpéniques, épicés.

Nous avons noté avec intérêt des personnalités très différentes d’un millésime à l’autre (la cuvée est comme il se doit réactive au millésime), sur ce type de parcours de haut niveau très rythmé qui signe les grands vins.

Quelle gamme d’expressions du scintillant et affable 1990 (gras, tendu) au sévère 1988 (très pincé).

Du fougueux 2008 au serein et friand 1983.

Du déjà relâché 2003 (replet, les faveurs du millésime permettant d’oser un peu de saturation aromatique, une inhabituelle chatoyance) au coriace 1985 (filiforme, si prude). Globalement, la maturité augmente après le millésime 2000 (une trace tangible de changement climatique ?).

Les derniers millésimes (je m’étais pour ma part arrêté au 2005, apporté par François Wilhelm au restaurant « Laurent » à Paris lors d’une session du Grand Jury Européen) ont montré une verve et une tenue remarquables.

Sur l’oxydation :

Des traces d’oxydation ont été confirmées sur 2002 et 1998

1996, acide, étrange, fruste, fatigué semble mal évoluer (quel est son futur ?)

1997 s’est en revanche montré de nouveau satisfaisant cette fois-ci, plus frais, plus alerte

Pierre Trimbach déplore que son travail soit trop souvent gâché par un bouchage défaillant. Un recours à des bouchons Diam ou au verre est-il la solution ?

Sur la rigidité excessive de certains vins :

La herse de réduction sulftique évoquée au club pour expliquer des vins anormalement raides ne semble pas une hypothèse satisfaisante (crédible ?).

Le 1990 s’est avéré sublime (il était attendu comme tel, par réputation).

Le 1988 et surtout le 1985 sont restés particulièrement fermes/austères mais pas aussi rigidifiés/imbuvables que lors de la dégustation au club.

Un 1990 défaillant lors de la dégustation au club leur a aussi été probablement fatal (une disgrâce renforcée, par effet domino, la fatigue s’installant et la grogne – liée à une légitime déception – se renforçant en cercle vicieux).

Sur le protocole de dégustation IVV :

Nous avons déjà abordé chez IVV les limites de son protocole en 2 séances. Je sais pour ma part que je déguste probablement mieux le matin (puis en fin de journée), plutôt qu’en début d’après-midi, sur la digestion. Je considère aussi qu’à quelques exceptions près, un grand vin a besoin d’âge et d’air pour pleinement s’exprimer.

Rappelons que les dégustations des vins de J.J. Prüm (avril 2012) puis François Cotat (juin 2012) ont aussi amené de longs et houleux débats sur des vins (des bouteilles, pour être plus juste) parfois difficiles à boire. Sont-ils trop soufrés ?

Ou bien est-ce autre chose qui gêne la dégustation (en filigrane, ce qui vaut pour le Riesling à Wehlen vaut-il pour le sauvignon à Chavignol) ?

Le débat reste ouvert et c’est tant mieux car le monde du vin s’accommode mal de certitudes …

Chaque dégustation est une photo instantanée, fragile, on le sait. Il y a le dégustateur, le vin dégusté, l’interaction très subtile entre les 2.

Le contexte joue à plein : les bouteilles, les participants, les conditions de dégustation, …

Le monde du vin, de plus en plus commenté sur Internet, étant parcouru de signes multiples.

On est inévitablement influencé par les personnes avec lesquelles on déguste. Goûter en vase clos n’est pour autant pas très folichon (le vin, c’est le partage).

Frédéric Brochet a bien montré dans sa thèse l’importance des effets cognitifs de la dégustation, l’influence de l’étiquette par exemple. Ces aspects vont bien au-delà de ceux abordés par la science œnologique.

Un groupe réunit des dégustateurs variés, plus ou moins proches des vins, en fonction de leurs expériences, de leurs seuils physiologiques, de leurs repères respectifs, de leurs goûts personnels (un concept très intime), de leurs attentes aussi (voir aussi comment deux extrémités de table peuvent poser des avis divergents sur un même vin).

Ces enjeux complexes et incontournables de l’analyse sensorielle rendent précisément l’aliment vin si passionnant à décrire et à boire (contrairement à ce que certaines sources laissent croire, le vin ne se laisse pas facilement circonscrire, ne se met pas en équation, n’est pas « décidable »).

Ainsi, la présentation ingrate des millésimes 1992 puis 1990 a peut-être conditionné le groupe de l’après-midi en l’amenant à poser une analyse implacable sur les rigoureux 1988 et surtout 1985 (seul Didier Sanchez, qui avait par ailleurs rejeté certaines cuvées de J.J. Prüm pour excès de soufre le mois plus tôt, peut témoigner sur les phénomènes rencontrés lors des 2 séances au club IVV).

Le 1992 méritait sûrement de l’air, il se montra brutal à l’ouverture (« guindé, sulfureux, piquant, brûlant » furent les termes employés par Philippe Ricard), mais vraiment excellent le soir (cette fois-ci à l’unanimité).

Avec un 1990 malheureusement pas à la hauteur, un effet pernicieux de contexte (plus ou moins subliminal) a-t-il affecté le groupe du soir dans son appréciation des trois derniers millésimes ?

Est-ce un groupe vespéral tétanisé par je ne sais quel enjeu qui a conséquemment imaginé des vins vitrifiés par le soufre ?

Alors bien sûr, les amateurs goûtant régulièrement de vieux vins savent aussi combien la provenance des bouteilles est un facteur important (on l’a vu pour les sublimes 1947 de Bel Air Marquis d’Aligre, dégustés chez IVV et directement envoyés par M. Boyer).

Déguster des vins issus des caves du domaine est un atout, en diminuant fortement la probabilité d’échantillons défectueux.

Déguster au domaine peut aussi a contrario rendre plus subjectif mais je crois que la concertation avec la famille Trimbach fut très fructueuse. Nos lecteurs jugeront …

Pour finir :

Le Clos Sainte-Hune n’est certes pas pour toutes les bourses. C’est la cuvée emblématique d’une maison qui produit un très grand nombre de bouteilles (6000 bouteilles de Sainte-Hune, c’est moins de 1% du nombre de bouteilles produites par le domaine – c’est aussi le nombre de bouteilles de Romanée-Conti disponibles pour le marché international, à prix d’or). Les prestigieux et dispendieux Lafite-Rothschild ou Dom Pérignon sont par exemple bien moins rares.

Chacun évaluera avec ses filtres personnels le prix de la qualité et de la rareté.