Quelques Vins Espagnols
11 février 2011
Horizontale de Bordeaux 98
5 avril 2011

Vins du monde

Panorama hivernal “150 Vins du Monde »

Bueno, no tienes que estar cerca de una estación de servicio de transporte público para que utilice compra propecia web. Generic characteristically tadalafil and dapoxetine tablets are available online. In united states clomid online pharmacy canada is available online.

Some bacteria become rifampin resistant because of decreased susceptibility to rifampin. Good, useful review, which provides me with more confidence that this proscar preis turbulently book is worth reading. A prescription can only be for a single drug and the person for whom a prescription is issued must be in possession of the required certificate.

Club toulousain In Vino Veritas

Janvier-Mars 2011

 

Quelques commentaires de contexte :

Plusieurs rendez-vous ont été pris afin d’aborder une longue dégustation de vins étrangers : au total, il aura fallu 12 séances afin de goûter 150 vins du monde.

Déroulement de chaque rencontre :

– Un thème de vins étrangers proposé par Didier, Pierre, Laurent, Philippe Ricard en partie financé par les participants. Les vins sont dégustés à l’aveugle.

Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.

DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – LG Laurent Gibet – MS : Miguel Sennoun.

 

Les dégustations sont commentée par Laurent Gibet, Pierre Citerne et Philippe Ricard.

 

Le mercredi 19 janvier

Commentaires de Philippe Ricard. Bouteilles proposées par Pierre Citerne.

01. Californie : Chandon Estate – « Brut Cuvée »NM (j’ai cette bouteille depuis une dizaine d’années)

(75% chardonnay, 25% pinot noir – 66% Napa Valley, 34% Sonoma Valley)

DS15,5/16 – PC13,5 – LG14,5 – MS13,5/14. Note moyenne : 14,4

Robe jaune mat, reflets dorés, effervescence très éphémère.

Nez patiné, mûr, sur une belle et cohérente évolution : pomme, malt, résine, caramel, rancio.

Matière souple, ronde, assez gourmande (dosage sans doute assez généreux), mais présentée avec finesse et fermeté, la minéralité signant la finale. Ensemble salivant, sapide, savoureux.

 

02. Espagne : Rioja blanco – Domaine Benjamin Romeo « Que Bonito Cacareaba » 2005

(Viura, Grenache blanc, Malvoisie)

DS15 – PC15,5 – LG15 – MS16. Note moyenne : 15,4

Robe or, pointe d’orangé.

Odeurs « standardisées », sur un modèle de réduction bourguignonne très travaillé… Peau de poulet grillée, beurre légèrement rancioté, noisette, crème au lait. Maturité et richesse quand-même présentes, avec un semblant de passerillage, d’orange, de caramel, de guimauve.

Belle bouche, certes alcooleuse, puissante, grasse (caractère sudiste plus évident qu’au nez), mais avec de beaux amers, de la tension, un tactile caressant, fin, savoureux. Un sacré gaillard, mais non dépourvu d’élégance.

 

03. France : Pessac-Léognan – Domaine Clarence Dillon « Les Plantiers de Haut-Brion » 1999

(Sémillon très majoritaire, sauvignon)

DS15 – PC15,5 – LG15 – MS16. Note moyenne : 15,4

Robe jaune doré, très lumineuse, avec des reflets verts et fluo.

Joli végétal, profil variétal du sauvignon (bourgeon de cassis, pamplemousse, herbes infusées, zeste d’agrumes, acacia) mais sans excès, boisé lui aussi en mode mineur, pointe de nougat, de miel, de vanille…

Joli volume, une certaine largeur d’épaules, une pointe beurrée, grasse, mais une acidité sous-jacente qui sonne juste, bien intégrée, servant le vin sur un registre fin et salivant. Finale assez épanouie, saline, de fort belle longueur. Un Bordeaux assez aristocrate, plutôt (enfin) réussi.

 

04. Italie : Barolo – domaine Armando Parusso « Bussia Vigna Munie » 1998

(100% Nebbiolo)

DS16 – PC16,5 – LG16,5 – MS17. Note moyenne : 16,5

Robe grenat qui titille le tuilé, brillante, moyennement sombre.

Accueil « moderne », mûr, sur le Bourbon, la vanille, mais suite plus aérienne et fraîche, sur la merise, la confiture de fraise, le menthol, le laurier sauce, avec une pointe de cacao.

Vin précis, élégant, à l’alcool contenu (acidité très présente), bien encadré par des tanins fins, mais fermes (pointe « sauvage »), valorisant un fruit vivace. Très belle finale sur la griotte

 

05. France : Ermitage – Domaine Chapoutier « Les Greffieux » 2001

(100% Syrah)

DS16 – PC13 – LG14,5/15 – MS15. Note moyenne : 14,7

Robe grenat, sombre, avec des particules en suspension.

Accueil un peu lourd (goudron, cacao, moka, cola), puis signes distinctifs de la syrah (fumée, viande), des notes plus fruitées (cerise noire). Elevage trop présent : notes empyreumatiques, cèdre, résine, eucalyptus.

Attaque veloutée, grasse, viandée, juteuse ; corps peut-être plus marqué par l’élevage, avec des tanins légèrement poussiéreux, secs, une définition aromatique sans grande pureté, surtout quand on connait le pedigree…

 

06. Espagne : Rioja – La Rioja Alta « Gran Reserva 904 » 1995

(90% Tempranillo, 10% Grenache)

DS(14) – PC16 – LG15 – MS16. Note moyenne : 15,3

Robe tuilée, presque brunie, assez claire, avec quelques particules en suspension.

Parfum complexe, certes marqué par le fût (coco, caramel, café, aspect lactique), mais sans que le vin en soit écrasé… Fleurs séchées, fruits macérés (fraise, cerise, noyau, prune, orange sanguine), notes viandées, animales, épicées, donnent de la profondeur à l’ensemble.

Matière sans épate, sans volume impressionnant, mais s’imposant en persistance, sur une finesse et un fondu de tout premier ordre.

Je l’ai trouvé d’une délicatesse sublime… Un vin qui, comme son étiquette, affiche un charme désuet d’une autre époque, mais auquel je reste particulièrement sensible…

 

07. Portugal : Dao – Quinta dos Roques « Reserva » 2003

DS15 – PC15 – LG14 – MS14. Note moyenne : 14,5

(55% Touriga nacional, 15% Jaen, 15% Alfrocheiro, 10% Tinta Roriz, 5% Tinta Cao)

Robre prune, sombre, plutôt mate, encore jeune.

Germe de patate, terre humide, cassis, fraise écrasée, pointe de poivron, une autre d’alcool : registre terrien, sincère, avec du caractère, voire de l’originalité.

Bouche mûre, avec un grain tannique assez rustique, ferme, de la vigueur fruitée, de l’élan, une accroche fort sympathique, mais difficile à situer car partant sur différentes pistes, pas toujours cohérentes dans notre référentiel hexagonal (sensation de « fraîcheur exotique »).

 

Le mercredi 02 février

Commentaires (volontairement succincts) de Laurent Gibet. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

08. France : Chambolle-Musigny : Domaine Amiot-Servelle 2005

(100% Pinot Noir)

DS14 – PC12 – LG14,5 – MS12,5. Note moyenne : 13,3

Pinot noir un peu vague (peu caractérisé), boisé, un peu raide, que je situerai en Côte de Beaune.

09. Afrique du Sud : Robertson – Winery Robertson Pinotage 2009

(100% Pinotage)

DS13 – PC13 – LG13 – MS13,5. Note moyenne : 13,1

Un air capiteux de Priorat (mais en effet des notes empyreumatiques, certes faibles, pour signaler l’origine réelle).

10. France : Châteauneuf-du-Pape : Domaine Bosquet des Papes « A La Gloire de Mon Grand-Père » 2007

(100% Grenache)

DS15 – PC15 – LG15,5 – MS14. Note moyenne : 14,9

Pensé Cornas., pour une syrah septentrionale d’allure un peu solaire.

 

11. Autriche : Autriche : Kamptal – Bründlmayer – Grüner Veltiner Trocken « Alte Reben » 1998

(100% Grüner Veltiner)

DS14 – PC14,5 – LG14 – MS13,5. Note moyenne : 14

Pensé Riesling autrichien puis Pessac-Léognan.

12. France : Alsace Riesling Grand Cru Vorbourg : Clos Saint-Landelin 1998

(100% Riesling)

DS15,5 – PC15 – LG15 – MS14,5. Note moyenne : 15

Riesling autrichien, avec un penchant de richesse (mais nous sommes de fait sur Rouffach, en territoire chaud).

13. Autriche : Kamptal – Bründlmayer – Riesling Trocken « Zöbinger Heiligenstein » Alte Reben 1998

(100% Riesling)

DS15,5 – PC15 – LG15,5 – MS15. Note moyenne : 15,3

Riesling Sommerberg de Boxler ?

14. Autriche : Feiler-Artinger « Ruster Ausbruch  » 1995

(Weissburgunder, Welschriesling, Neuburger, Chardonnay)

DS16 – PC16 – LG16 – MS16. Note moyenne : 16

Autriche, Kracher, en TBA scheurebe pour la relative tonicité (j’ai exclu Tokaji pour autant mais le profil aromatique peut aussi y faire penser).

Le mercredi 9 février

Commentaires de Laurent Gibet. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

15. Espagne : Priorat – Clos Mogador 2008

(Grenache, Carignan, Cabernet-Sauvignon, Syrah.)

DS14,5 – PC12,5 – LG12 – MS14,5. Note moyenne : 13,4

Très hispanisant  avec son boisé peu gracieux et sa trame sans élégance. Crémeux et brutal/bridé, avec un alcool que je n’avais pas tout à fait senti en début de dégustation (je me voyais plus en Ribera). Quels étonnants/regrettables manques de fraîcheur et de séduction …

16. Italie : Vino Nobile di Montepulciano – Poliziano « Asinone » 2006

(100% Sangiovese)

DS15 – PC14 – LG14,5 – MS15. Note moyenne : 14,6

Expression assez transalpine, en mode moderne (anicroche boisée). Notes de quinquina, âpreté tannique et pour moi en Barolo chez Voerzio.

17. Espagne : Ribera del Duero – Pago de los Capellanes « Reserva » 2006

(90% Tempranillo, 10% Cabernet-Sauvignon)

DS12 – PC10 – LG12 – MS13. Note moyenne : 11,8

Très ibérique (boisé coco, clafoutis). Trame peu agréable, rustaude, ayant en effet plus la fraîcheur d’un tempranillo que celle d’un assemblage sur Priorat. Défauts comparables à celui de Mogador. Difficiles sont ces productions modernes espagnoles, peu naturelles, si peu rafraichissantes.

18. France : Volnay 1er Cru « Les Mitans »- Domaine de Montille 1999

(100% Pinot Noir)

DS15,5/16 – PC15 – LG15,5/16 – MS14,5/15 . Note moyenne : 15,3

Beau pinot solide, austère. Rectitude, touche racinaire (Montille Pézerolles 2004 ?). Meilleur mais où placer la barre de l’objectivité ? Préfère-t-on ce type de vin car on en est plus familier ? Et puis c’est un vin qui mérite un carafage (voir l’expérience du Printemps 2010).

19. Italie : Barbaresco – Azienda Agricola La Spinetta (Rivetti) « Vigneto Valeirano Vürsü » 1999

(100% Nebbiolo)

Echantillon bouchonné.

20. Australie : Brookmans Road – Clarendon Hills « Shiraz Liandra » 1997

(100% Shiraz)

DS13,5 – PC12 – LG12 – MS14. Note moyenne : 12,9

Une évolution aromatique (solaire, corsée, volatile) brouillant l’origine géographique (mais bravo à Miguel pour sa perspicacité). Vieux grenache ?, vieux cabernet ? (Musar ?, Penedes ?). Je proposerai un chianti, malgré une trace sucrée plus que palpable.

21. France : Hermitage – Tardieu-Laurent 1997

(100% Syrah)

DS15,5/16 – PC15,5 – LG15 – MS15,5. Note moyenne : 15,4

Même confusion que récemment au restaurant (Hermitage Bessards Delas 1990 imaginé en Bourgogne). Flacon évolué, intéressant en goûts et texture.

Le vendredi 11 février

Commentaires de Pierre Citerne. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

22. Géorgie : Teliani Valley – Tsinandali 2007 – 00°

(80% Rkatsiteli; 20% Mtsvane)

DS13,5 – PC14/14,5 – LG13,5 – MS13,5/14. Note moyenne : 13,8

Expression aromatique camphrée, mentholée, terpénique. Bouche grasse, impression “sudiste”, entre riesling (pour le caractère terpénique) et grenache blanc…

23. Espagne : Xeres – Manzanilla – La Guita NM – 00°

(100% Palomino Fino)

DS13 – PCED – LGED – MS13? . Note moyenne : 13? et ED

Comme éventé, impression de “sur-oxydation”…

24. Italie : Barolo – Roberto Voerzio « Brunate » 1997– 00°

(100% Nebbiolo)

DS17 – PC16,5 – LG16,5 – MS17. Note moyenne : 16,8

Robe dense, bordure orangée mais centre presque opaque. Nez typé, ample, puissant, marqué par le quinquina et le chatoiement des notes phénolées. Serrée, dense, de grande allonge, avec une forte tannicité et une vraie fraîcheur. Un vin tout en puissance, dont le fruit, s’il n’est pas aussi ciselé et floral que pourrait l’être celui du Barolo idéal, a semble-t-il (bien) digéré l’élevage en barrique.

25. Espagne : Ribera del Duero – Bodegas y Vinedos Alion « Reserva » 1995 – 00°

(100% Tempranillo)

DS15,5 – PC16 – LG15 – MS15,5/16. Note moyenne : 15,6

Robe évoluée, du dépôt. Très parfumé, boisé épicé, piquant, lactique, notes de champignons secs… expression qui, paradoxalement pour un vin se voulant d’essence “moderne” se rapproche du style des grandes reservas) Bouche svelte, très sapide, fondue, avec une finesse qui pourrait évoquer le pinot.

26. Portugal : Bairrada – Luis Pato « Vinha Barossa » 1997 – 00°

(100% Baga)

DS17,5 – PC17,5/18 – LG17 – MS17,5. Note moyenne : 17,4

Robe dense, relativement évoluée. Nez de grande puissance et de grand style, extravagant mais pourtant magnifique, enjôleur, appétissant… tabac, encens, épices, marc… et le fruit est bien là, au nez comme en bouche. Beaucoup de vitalité et de plénitude, et surtout cette originalité sereine, ce caractère sui generis, qui ne singe aucun modèle extérieur. Peut-être un poil de sécheresse en finale si l’on veut jouer les rabat-joie.

 

27. France : Pauillac – Château Pichon-Baron 1997 – 00°

(Cabernet-Sauvignon majoritaire, Merlot)

DS15 – PC14/14,5 – LG15 – MS15. Note moyenne : 14,8

Rubis clair, assez dépouillé. Joli nez de cabernet-franc de Loire, un peu voilé par des notes de sueur et de carton (cabernet-sauvignon pas très mûr…) Bouche élégante, fluide mais tenue, végétale.

Le mercredi 16 février

Commentaires de Laurent Gibet. Bouteilles proposées par Laurent Gibet.

28. France :  Bordeaux – Y de Yquem 2004

(50% Sauvignon, 50% Sémillon)

DS15 – PC15,5 – LG15 – MS15,5/16. Note moyenne : 15,3

Vin sensiblement boisé mais sans excès. Expression variétale de sauvignon possédant une certaine classe, de la douceur (l’apport du sémillon). Notes fruitées de pêche, de citron givré, de fruit de la passion, de noix de coco. Bouche grasse, peu acide, pour une sensation de peaux de raisins. Une certaine distinction dans une allure de puissance et de longueur moyennes.

29. Italie : VdT Toscana – Marchese Piero Antinori “Tignanello” 1999

(80% Sangiovese, 15% Cabernet-Sauvignon,  5% Cabernet-Franc )

DS16,5/17 – PC16/16,5 – LG16,5/17 – MS16,5. Note moyenne : 16,6

Expression organique pouvant initialement rappeler le cabernet-franc. Boisé encore manifeste laissant passer des senteurs un peu évoluées de cassis, d’herbes aromatiques, de viande rôtie, d’épices, de tabac, de réglisse (un air bordelais mais pas tout à fait, avec en particulier cette évocation transalpine de quinquina). On apprécie alors un beau jus, malgré une certaine empoigne tannique, très toscane en effet. Tonicité et finesse pour un beau vin de table plein de classe, pas tout à fait encore décidé à tout dévoiler.

30. Espagne :  Ribera del Duero – Vega Sicilia “Valbuena” 1998

(85% Tempranillo + 15% Merlot/Malbec)

DS(13?)-  PC(?) – LG(13) – MS(13). Note moyenne : (13)

Style Vega Sicilia dans une olfaction marquée par de la volatile entraînant des émanations lactiques pas vraiment emballantes de cassis, de clafoutis, de piment, de bourbon, de prune acide, de champignons.

Matière « froide » pour trop d’acidité et des tannins drus. Celle d’un vin “pote de prison” à la mâche astringente qui ne lâche rien, inamical (presque hostile), à défaut ? Ne semble pas pouvoir s’améliorer avec l’âge, malheureusement. Nouvelle déception (après Unico 1994, 1998 et une reserva especial).

31. Espagne :  Priorat Clos Mogador 2000

(35% Grenache, 35% Cabernet-Sauvignon, 20% Syrah, 10% Carignan)

DS17,5 – PC17,5 – LG16,5 – MS17. Note moyenne : 17,1

Olfaction ensoleillée, viandée, rappelant à la fois le grenache et le cabernet-sauvignon : amande grillée, cacao, épices, graphite, tuber melanosporum, fumée légère (due à la syrah). Matière extravertie restant tenue et fraîche (minérale ?) malgré l’alcool. Initialement assez virulente, elle s’affinera progressivement dans le verre pour délivrer un message sérieux, plutôt viril.

Rappel : Priorat – Isabelle i René Barbier – Clos Mogador 2000 : janvier 2004, vins catalans
Dégustation préparée par Pascal Perez, hébergée par le club Itinéraire des Vins et commentée par Laurent Gibet.
DS14 – PP13 – LG13,5. Note moyenne : 13,5 – Prix : 43 €
– RP95 – ST90.
— Nez profond, boisé, qui distille des notes de fruits (cerise confite, pruneau), d’épices fines (poivre, muscade, girofle). Nuances raisonnablement lactées, de vanille et d’entrailles.
– Bouche dotée d’un fruit encore vivace mais handicapée par une relative maigreur et (conséquemment ?) un alcool un peu envahissant associé à de la sécheresse. Finale torride pour ce vin de guingois, abrupt, à l’avenir incertain.

32. Espagne :  Penedes – Torres “Mas La Plana” 2000

(100% Cabernet-Sauvignon)

DS14 – PC11 – LG14,5 – MS13. Note moyenne : 13,1

Odeurs de cabernet-sauvignon dépaysé sous forme de gelée de cassis, de bourbon, de bouquet garni. Je lui trouve une honorable fermeté réglissée (pas de sucre résiduel, a priori), dans cette présentation simple et austère, encore jeune.

33. Australie : Terlato et Chapoutier lieu-dit Malakoff “Pyrénées” 2007

(100% Shiraz)

DS15,5 – PC(13) – LG15 – MS14,5. Note moyenne : 14,5

Portrait aromatique de syrah septentrionale (Côte-Rôtie ?) : olive noire, gelée de cassis, suie, fleurs. Matière sanguine, avec un poil d’exotisme et un rattrapage chaleureux en finale. Une assez bonne surprise (un vin qui se laisse boire), pour des parfums peu australiens (ni cola, ni bourbon, ni eucalyptus envahissants) et suffisamment de socle.

34. Italie : Barolo – Bartolo Mascarello 2005

(100% Nebbiolo)

DS17 – PC17 – LG17 – MS16,5/17. Note moyenne : 16,9

Robe moins teintée.
Expressivité de Barolo à l’ancienne, logiquement peu délivrée : fruit, quinquina, fleurs. Sincère, sans fioritures. Un vin de muscle, acide et tannique, serré, plein de ressource, typé, à attendre au moins 10 ans pour accords gastronomiques judicieux. Plus facile à cerner que le super-toscan (Tignanello 1999).

Le vendredi 18 février

Commentaires de Pierre Citerne. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

35.  Italie : Barolo – Roberto Voerzio « Cerequio » 1997

(100% Nebbiolo)

DS15,5 – PC14,5/15 – LG14,5 – MS15,5. Note moyenne : 15,1

Robe assez dense, centre bruni, bordure nettement tuilée. Nez reconnaissable, typé par ses odeurs de quinquina, de peau d’orange, de fenouil ou de carvi ; on trouve aussi des notes plus pâtissières, un peu vanillées, stigmates de l’élevage en fût qui étaient absents dans le Brunate 97 du même producteur goûté la semaine dernière. Fruit sucré, roboratif, dense ; matière chaleureuse, sérieuse, sans sécheresse mais manquant de fraîcheur et d’éclat, trop de notes de fruits cuits et de bouillon de volaille…

36. Chili : Puente Alto – Concha y Toro & Baron Philippe de Rothschild « Almaviva » 1997 (Cabernet-Sauvignon/Cabernet-Franc/Merlot)

Bouteille bouchonnée

37. Chili : Puente Alto – Concha y Toro & Baron Philippe de Rothschild « Almaviva » 1996 (Cabernet-Sauvignon/Cabernet-Franc/Merlot)

DS16 – PC16,5 – LG15,5 – MS16,5. Note moyenne : 16,1

Robe évoluée mais dense. Nez volubile, original, très fumé, organique, phénolé, tabac brun, presque violent mais finalement assez captivant… La bouche a du répondant, encore beaucoup de matière, une impression de sucrosité, peut-être un peu de sécheresse, mais suffisamment de tonicité. Même si on perçoit les cépages bordelais, l’expression est originale, intéressante. La forte odeur fumée et animale pourrait faire penser à l’Afrique du Sud.

38. Italie : Barolo – Luciano Sandrone « Cannubi Boschis » 1997

(100% Nebbiolo)

DS16 – PC16 – LG15 – MS16. Note moyenne : 15,8

Robe dépouillée, grenat orangé lumineux. Nez un peu poussiéreux au premier abord, qui s’ouvre avec subtilité, sur des notes assez « orientales » d’épices, d’encens, d’agrumes et de viandes séchées… Assez dense en bouche tout en restant fluide, délié. Malgré une grande suavité, un fruit aux accents de surmaturité, confituré, la saveur parvient à rester franche, encore assez jeune.

39. France : Pauillac – Château Pichon Comtesse de Lalande 1997

(Cabernet-Sauvignon majoritaire)

DS15 – PC14,5/15 – LG14,5 – MS15. Note moyenne : 14,8

Nez évoquant immédiatement le cabernet, camphré, herbacé, offrant de jolies nuances d’épices et de tabac. La bouche est très souple, moelleuse, presque sucrée, avec une jolie finale, de belles saveurs mais une matière limitée, un peu creuse par rapport aux autres vins de cette série.

Rappel : Pauillac – Château Pichon Comtesse de Lalande 1997 – 22/11/05 (PC)

DS16,5 – PC16,5 – MS17 – JP16 – CD16. Note moyenne : 16,4

Robe évoluée, d’intensité moyenne, translucide.

Nez articulé, nuancé, expressif et expansif ; le fruit est relevé de notes charmeuses, dans un style gentleman farmer : écurie, fumé, gibier à plume…

En bouche c’est un poids moyen qui possède beaucoup de classe, un beau moelleux, une finesse de grain remarquable, un bon goût de cabernet (plutôt de cabernet-Franc d’ailleurs…) ; il semble être à son maximum d’expression.

40. Hongrie : Tokaji – Szabó Dániel « Essencia Nektár » 1988 – 3°!!!

(100% Furmint)

DS(18) – PC(18). Note moyenne : (18)

« Aszu Wine Essence from Tokaj Sarospatak »

Une bouteille ouverte à Noël, un dé à coudre à déguster.

Aspect noir, vaseux, visqueux. Nez très net, jeune, malgré une petite note d’évent, évocation de fruits rouges ou noirs, gelée de mûre peut-être… Pratiquement pas d’alcool perceptible en bouche, comme un sirop mais très acide et très fruité (crème de cassis ?). Contact fugace mais impressionnant.

Le mercredi 23 février

Commentaires de Pierre Citerne. Bouteilles proposées par Pierre Citerne.

41. Espagne : Rias Baixas – Uvas Felices “El Jardin de Lucia” 2009

(100% Albariño)

DS15,5 – PC15 – LG15,5 – MS15. Note moyenne : 15,3

Robe pâle, mais assez grasse. Début d’olfaction timide, évocation d’amande, avec peut-être quelques notes marines – plus de fruit à l’aération. Bouche pleine, sapide, propre, large en attaque, plus aiguë en finale, relevée par une pointe saline. J’y vois un caractère « atlantique », une ressemblance avec un muscadet, en plus fruité et plus gras.

42. Espagne : Rueda – Uvas Felices “El Perro Verde” 2009

(100% Verdejo)

DS15 – PC14,5 – LG14,5 – MS14,5. Note moyenne : 14,6

Teinte peut-être un peu plus soutenue que celle du vin précédent. Beaucoup de fruit au nez, très primaire, impression presque violente de fruit de la passion… Bouche propre et nette, savoureuse, assez vive, large, avec des arômes exotiques et herbacés évoquant le sauvignon, un peu d’amertume en finale.

41 et 42 : deux vins de cuve, deux expressions intenses, franches, directes, plaisantes.

43. France : Saint-Julien – Château Beychevelle 2002

(54% Cabernet-Sauvignon, 30% Merlot, 9% Cabernet-Franc, 4% Petit Verdot)

DS17 – PC16 – LG16,5 – MS16. Note moyenne : 16,4

Robe relativement dense, bordure déjà vieux rose. Derrière un petit voile de moka s’affirme une très belle expression médocaine, fondue, nuancée et cohérente, où l’on peut s’amuser à chercher des suggestions de cuir, de mine de crayon, de terre battue (de poulailler ?), de poivron plus ou moins vert ou rouge… Tendu, sapide et distingué en bouche, accusant peut-être un léger creux en milieu de dégustation, ce vin semble en tout cas correspondre à ce qui est attendu d’un cru classé de Saint-Julien (à l’aveugle, on m’a proposé Léoville-Barton 2001 et Ducru-Beaucaillou 2000).

44. Espagne : Rioja – Finca Allende “Pago del Calvario” 2004

(90% Tempranillo, 8% Grenache, 2% Graciano)

DS15,5 – PC15,5/16 – LG15,5 – MS16. Note moyenne : 15,7

Robe très intense, encore jeune, mate. Joli nez, ample et « pulpeux », soutenu par une acidité volatile sans agressivité, du tabac, des épices douces, du goudron, un fruit très noir… Dense, suave, très concentré, à la fois moelleux et tannique en bouche, légèrement lactique ; la raideur du tempranillo semble presque gommée, mais resurgit en finale.

Rappel : Finca Allende « Calvario »  2004 – 14/12/2007 (série de vins de la Rioja)

L’après-midi : DS14,5 – PR14,5 – CD14,5. Note moyenne AM : 14,5 (PR)

Robe très brillante, relativement épaisse, noire, violine sur les bords du disque.

Identification immédiate du style de la Finca Allende où le profil olfactif de l’Aurus se voit ici dédoublé : grande richesse de fruits noirs, épices, boisé travaillé (chocolat, menthol), avec toutefois une pointe d’alcool que n’avait pas son compagnon d’écurie.

Bouche large et concentrée où le sucre et l’alcool flattent une texture arrondie, juteuse, mais où le raffinement est moins sensible que la musculature de l’ensemble. Vin moderne, un peu lassant, alourdi par son identité solaire.

Le soir : DS15,5/16 – PC16 – MS15. Note moyenne SOIR : 15,6 (PC)

Robe très dense, noire, mince bordure pourpre. Nez simple mais pénétrant et pur, assez comparable à celui du vin de Benjamin Romeo, avec une enivrante floralité musquée (iris ?), presque écoeurante, qui peut faire penser à un vin blanc. Toucher de bouche caressant, sans lourdeur, les tannins restent frais et le fruit, bien que très en avant, ne manque pas de finesse ; la marque du fût est encore assez présente mais l’ensemble paraît profond et droit, beaucoup moins empâté/emprunté que le surmûr « Aurus » de la même bodega. Il sera intéressant de suivre son évolution.

45. Espagne : Vinos de Madrid – Bodega Licinia  2008

(40% Syrah, 30% Tempranillo, 30% Cabernet-Sauvignon)

DS14,5 – PC(13) – LG15 – MS14. Note moyenne : 14,1

Présentation opaque, violacée. Nez « chaud » de fruit confituré et de bois brûlé, un peu plus de fraîcheur à l’aération, avec des notes framboisées, un écho floral de syrah. Rond et chaleureux en bouche, dense, sérieux, trame tannique relativement harmonieuse, mais la saveur est marquée par un boisé lactique collant. Qu’il vienne de Madrid ou d’ailleurs… l’impression est celle de déjà goûté.

46. IGT Toscana : Castello di Fonterutoli “Siepi” 1999

(50% Sangiovese, 50% Merlot)

DS16,5/17 – PC16,5 – LG16,5 – MS17. Note moyenne : 16,7

Robe dense, évoluée, un peu de brun dans la teinte grenat. Nez tertiaire, disert, puissant, plus typé par le sangiovese (ou par le terroir du Chianti) que par le merlot : châtaigne, goudron, écorce d’orange, beaucoup d’herbes aromatiques… Matière supérieurement dense et veloutée, confortable, savoureuse, chaleureuse mais équilibrée, suffisamment tendue ; une expression toscane « moderne » mais sans vulgarité ni banalisation par le bois, qui reste ancrée dans son territoire.

47. Espagne : Malaga – Jorge Ordoñez “Seleccion Especial n°1”  2007

(100% Muscat d’Alexandrie)

DS16,5 – PC16,5/17 – LG17 – MS16. Note moyenne : 16,6

Teinte dorée très pâle. Magnifiques senteurs de miel et de fleur d’oranger, grande fraîcheur aromatique, avec des notes de lavande et de thym de plus en plus affirmées à l’aération. Vif et aérien en bouche, même si l’acidité reste modérée ; impression de fruit frais, alcool discret (13°), liqueur discrète et grande séduction… Ce type de vin consacre la supériorité des muscats non mutés.

Le vendredi 25 février

Commentaires de Laurent Gibet. Bouteilles proposées par Didier Sanchez et Philippe Ricard

48 Canada : Ontario – VqA Niagara Peninsula – Domaine Inniskillin – Icewine 2006

(100% Vidal)

L’après-midi : DS17 – PR17,5. Note moyenne AM : 17,3

Robe or éclatante, très alléchante…

Parfum aérien, virevoltant, entamant par une déclinaison d’agrumes (mandarine, kumquat, orange, pamplemousse rose), passant ensuite sur la poire pochée, la mangue, l’angélique, pour finir enfin sur le raisin muscat, le thym, la lavande… Les pistes changent : riesling, chenin et enfin muscat (Vin de Constance ?).

Liqueur étincelante, ultra fine, au sucre copieux mais à l’acidité proportionnelle : équilibre en grand écart, où tout semble néanmoins évident… Impression de délicatesse mais surtout de pureté et de fraîcheur de fruits phénoménales, avec une longueur qui s’impose pourtant sans puissance, uniquement par son parfum. Génial !

Le soir : DS16,5 – PC15,5 – LG16,5 – MS16. Note moyenne SOIR : 16,1

Nez instantané, pimpant (agrum. Ces, sucre d’orge), que j’associerai par erreur (à l’instar de Miguel) à celui d’une SGN de Riesling alsacien.
Bouche acidulée, au fruit sympathique, évoluant de plus en plus sur la pomme (cidre de glace).

49. Autriche : Mittelburgenland – Feiler-Artinger « Ruster Ausbruch Essenz » 1995

(50% de Pinot Blanc et 50% de Welschriesling)

L’après-midi : DS17,5 – PR17 . Note moyenne AM : 17,3

Belle couleur ambre : un vin à mettre en bague…

Fini la dentelle, voici du botrytis concentré, rôti, jouant sur un registre confit, avec la datte, la figue, l’abricot sec, le pain d’épices, l’encaustique, une pointe de champignon sec, de jus de viande, le tout « allégé » par une touche de volatile très à propos.

Une première approche où la liqueur impressionne, épaisse, d’une densité vraiment peu commune… Puis le sucre s’affine, l’acidité reprenant du mordant, faisant saliver, déliant le vin, lui donnant un toucher voluptueux, soyeux, l’allongeant avec élégance. C’est une grande leçon de botrytis où la fraîcheur des arômes finit par rejaillir en bouche (davantage qu’au nez), où la puissance, bien réelle, n’écrase jamais la délicatesse du vin…

Le soir : DS17,5  – PC16,5 – LG16,5 – MS16,5. Note moyenne SOIR : 16,8

Notes plus rentrées mais diversifiées de zeste d’orange, de quinquina, de banane déshydratée, d’abricot, de figue, de pâte de coing (alors pourquoi pas une SGN de chenin, avec une certaine volatile ? d’autres penseront plutôt Sauternes vieilli). Matière fruitée, épaisse, plaisante.

Rappel : Autriche : Feiler-Artinger Ruster Ausbruch Essenz 1995 : 5/5/2005 (PC)

DS17 – PC17/17,5 – CD16 – VM17,5. Note moyenne : 17

Robe ambrée profonde, brillante, visqueuse.

Nez très riche, jaillissant. Expression exclusive du botrytis, d’une pureté remarquable, mêlant des notes de rôti, de miel, de confiture d’abricot, de mangue confite, de malt…

L’alcool (8°) s’efface devant l’imposante liqueur, extrêmement veloutée, intense, ample, relevée par une belle acidité. Les arômes sont nets et précis. Un très bel exercice de suavité, d’un hédonisme abouti, même s’il est difficile de déceler des accents véritablement originaux, ou la marque personnelle d’un terroir, dans l’expression de ce grand botrytis.

50. Hongrie : Tokaji – Château de Sarospatak « Aszu Eszencia » 1988

(100% Furmint)

L’après-midi : DS16 – PR(15) . Note moyenne AM : 15,5

Parure assez imposante, plus sombre, où l’ambre commence à titiller l’acajou…

Parfum de caramel, d’Adelscott, de vieil Armagnac, de grillé pour un accueil empyreumatique ; virage vers l’orange, le zeste et, seulement 10 minutes plus tard, un profil soudain plus oxydatif, typé Xéres, sur le rancio, le brou de noix… Impression néanmoins de bois sans noblesse particulière (vieille futaille, paille sèche) qui pollue la pureté des arômes.

Matière moins « extrême » que ces prédécesseurs, au sucre plus « raisonnable », au support acide mieux intégré : le vin en paraîtrait presque fluide. Erreur de contraste sans doute, car il n’en reste pas moins puissant, suave, particulièrement long. Mais moins harmonieux…

Le soir : DS15,5 – PC(15,5) – LG16 – MS15,5. Note moyenne SOIR : 15,6

Parfums et matière de qualité,  très hongrois : rancio (un peu andalou ou de Madère mais ce vin n’est pas muté) mélangeant des notes de raisin de Corinthe, de fumée, d’abricot, de citron vert, de kumquat. Silhouette svelte et sans lourdeur (pour l’équivalent d’un 8 puttonyos). Digeste, typée et cohérente, du moins.

51. Hongrie : Tokaji – Szabó Dániel « Essencia Nektár » 1988 – 3°!!!

(100% Furmint)

Ce vin, c’est en fait une petite histoire…

La bouteille fut ouverte le 25 décembre 2010, sérieusement entamée pour ces festivités avant d’être simplement refermée avec son bouchon d’origine.

Attila, heureux propriétaire (hongrois d’origine) du flacon en question, me confia le tiers restant le 5 février dernier, au cours d’un repas où un certain nombre de personnes eut droit à un fond de verre (pour la plupart, parfaits incultes en matière de vin, une « expérience ultime » peu appréciée…).

Jamais je n’avais vu un tel vin, brun, parfaitement opaque, visqueux, évoquant le marc de café.

Je n’ai plus de souvenirs détaillés des arômes, mais ces odeurs m’avaient semblé sans fin (je m’étais fait la réflexion que chacun pouvait y trouver de tout…) : déclinaison complète de fruits secs (figue, datte, pruneau, abricot, raisin, banane…), d’agrumes, de fruits en coulis (rouges, noirs, jaunes : ça partait dans tous les sens), de miel de sapin, de résine, de camphre, de pain d’épices… et j’en ai déjà beaucoup oublié…

Mais c’est la matière qui m’avait paru d’un autre monde, avec un sucre dément (le sirop parait dilué à côté…) et une acidité qui l’était encore davantage (c’est d’ailleurs elle qui marque le plus mon souvenir) ! Des sensations qui pulvérisent tout ce que mon expérience avait de repères jusqu’alors…

Un équilibre quasi irrationnel !

J’en suis resté scotché…

Le 18 février, je laissais le fond de bouteille à Didier, qui partagea ce dé à coudre avec Pierre : « Contact fugace mais impressionnant »…

Le 25 février, Didier me rendait la bouteille vide (pour ma collection de cadavres…)… Vide ? Pas tout à fait car je réussis à en extraire quelques ultimes gouttes (immortalisées par mon appareil photo), lesquelles gardaient encore suffisamment de vie pour donner un aperçu toujours aussi spectaculaire à deux autres chanceux qui purent s’en humecter les lèvres… avec toujours ces sensations extrêmes…

Le vin des rois, parait-il…

Non : le roi des vins !

Ma note ne veut plus dire grand-chose… Disons, en toute simplicité, que ça valait bien 21/20…

52. France : Côtes du Jura – Vin de Paille – Domaine Hubert Clavelin 1990

(Chardonnay, Poulsard, Trousseau, Savagnin)

Uniquement le soir : DS14,5 – PC14,5 – LG14,5 – MS14,5. Note moyenne SOIR : 14,5

Un important taux de soufre floute ici des senteurs de rhum/raisin, de pruneaux à l’Armagnac.

Bouche simple, linéaire, manquent un peu de “réverbération”.

53. Espagne Cava : Recaredo Brut de Brut Gran Reserva Brut Nature 2003

(64% Macabeo, 34% Xarel·lo)

L’après-midi : DS12 – PR10. Note moyenne AM : 11

Changement de monde brutal avec cette teinte pâle, très lumineuse, légèrement teintée de gris et de vert.

Registre fermentaire peu agréable (aigrelet), simpliste : levure, pâte à pain, brioche, touche lactique.

Bulle aussi grossière que fugace, corps fade, sec, amer et pataud, sans aucun intérêt. Je dirais même… dégueulasse !

Le soir : DS12 – PC14/14,5 – LG12 – MS13. Note moyenne SOIR : 12,8

Arômes de lierre, d’agrumes, de résine, de fenouil (la marque anisée du maccabeu ? on tentera de le vérifier sur les cuvées issues d’assemblages alternatifs). Mousse peu champenoise, ne trimballant certes pas de sucre inutile mais envahissante et amère. Comme le dit Pierre, à ajuster sur des sardines grillées, à l’endroit et en compagnie propices, pour valoriser à table cette production.

54. France : Champagne – Pierre Gimonnet Brut « Spécial Club  1er cru » 2000

(100 % de chardonnay). 48 % Cramant grand cru (une dizaine de vieilles vignes dont 50 % ont plus de 40 ans ; les deux doyennes ont 80 ans). 35 % Chouilly grand cru (30 % Mont Aigu planté en 1951. 5 % Ronds Buissons), 17 % Cuis premier cru)

L’après-midi : DS15 – PR15. Note moyenne AM : 15

Parure paille jaunie, nuancée de vert, de doré, brillante, avec des bulles assez grosses.

Noisette, amande, poire, pomme, petite trace herbacée, impression crayeuse : sobre, net, bien typé blanc de blancs champenois.

Bulle assez mousseuse, mais le reste est plus noble : matière droite, serrée, acide, pas vraiment jouissive mais d’une rigueur implacable. Finale minérale, collante, racée, laissant une bouche parfaitement propre.

Le soir : DS15,5 – PC14,5 – LG14,5 – MS14,5. Note moyenne SOIR : 14,8

Nez exprimant le chardonnay réduit, pour des notes de végétal et de citron. Bouche crayeuse, austère, amère. L’effervescence, initialement gauche, s’assagira lentement.

Rappels :

a) Champagne : Pierre Gimonnet Brut « Spécial Club 1er cru » Brut 2000 – 20/01/10 (DS)

DS15,5+ – PC15 – LG15 – MS14,5 – TL14,5. Note moyenne : 14,9

Robe très claire, aux reflets verts.

Nez de levure, pomme reinette, impression de vivacité, amande. A l’aération, du végétal style Chablis, puis pain, brioche, fruits secs.

Bouche à la bulle fine, tranchante, raide, acide, minérale, assez citrique. A l’aération, elle se cadenasse de plus en plus sur l’austérité. Etrange pour un millésime « mou ».

b) France : Champagne Premier Cru – Pierre Gimonnet & Fils Chardonnay « Spécial Club » 2000 – 6/10/09 (PC)

DS15,5 – PC15 – LG16 – MS15. Note moyenne : 15,4

Matière bien mûre, sérieuse, propre, pas très vive mais peu dosée, avec une minéralité crayeuse intéressante en fin de bouche, gamme aromatique sur les fruits jaunes et la croute de pain

55. Espagne : Rueda –  Belondrade y Lurton  2008

(100% Verdejo)

L’après-midi : DS13 – PR12. Note moyenne AM : 12,5

Aspect paille, légèrement jauni, avec des reflets verts prononcés.

Un nez qui nous en fera voir de toutes les … odeurs ! Initialement végétal (asperge et bourgeon de cassis), agrumes (pamplemousse blanc, zeste), pour une signature très sauvignon ; puis pomme, noisette, beurre, grillé pour rendre évident le chardonnay boisé ! Et pour corser le tout, des verres qui redeviennent sauvignon en se vidant alors que les verres pleins, au même moment, restent chardonnay…

Attaque large mais finale courte, alcool mais végétal, boisé ambitieux mais corps fluet, on a là tous les ingrédients d’un vin ambitieux … parfaitement creux et ennuyeux ! Bref, un cache-misère qui cache tout … sauf sa misère…

Le soir : DS13,5 – PC13/13,5 – LG13,5 – MS13,5. Note moyenne SOIR : 13,4

Senteurs douces, avec des traces d’élevage, rappelant l’Alsace (parfums fruités) et un peu plus le sauvignon (buis, passion) avec toutefois moins de démonstrativité que dans le cas du vin bu quelques jours plus tôt (Rueda – Uvas Felices “El Perro Verde” 2009). Trame acidulée mais tendre, plutôt placide, gentillette.

56. Espagne : Rías Baixas – Terras Gauda O Rosal 2009

(Albariño, Branco, Loureira)

L’après-midi : DS15 – PR14,5. Note moyenne AM : 14,8

Robe claire, paille, aux nuances grises et vertes.

Style profondément réducteur (pétard, poudre, pierre à briquet), austère, associé à des odeurs d’anis, de menthol, de coquille, qui évoque inévitablement le Muscadet (même type d’élevage sur lies).

Matière très grasse, collante, résolument sudiste, volumineuse mais peu bavarde, austère, aux inflexions iodées.

C’est pas un gai-luron !

Le soir : DS15 – PC15 – LG14,5 – MS15. Note moyenne SOIR : 14,9

Robe drôlement pâle.
Expression littorale, marine, saline, de puissance moyenne. On y retrouve l’amertume des agrumes, un peu comme dans le cas d’un muscadet.

57. Espagne : Valdeorras – La Tapada Guitian Godello Sobre Lías – (millésime sur la capsule) 2009

(100% Godello)

L’après-midi : DS14 – PR14,5. Note moyenne AM : 14,3

Teinte jaune clair aux reflets verts et dorés.

Message aromatique : pamplemousse, agrumes, fruits exotiques, muscat, nougat, amande, fleurs blanches.

Pas vraiment ce qu’on appelle une « grosse bouche » (matière mesurée), mais avec une expression sympathique, guillerette, fruitée, assez originale par son exotisme. Ronde sans être trop grasse, joliment tenue, fraîche, avec une pointe d’amertume, une finale épicée sur le gingembre et le poivre blanc. Une sorte de vermentino extraverti.

Le soir : DS14 – PC15 – LG14 – MS14,5. Note moyenne SOIR : 14,4

Nez fort expressif, un peu à la manière d’un viognier ou d’une roussanne. Pronostics démentis au palais par une belle acidité, escortant des goûts agréables extravertis de poire, de miel, de fruit de la passion.

58. Californie : Central Coast – Mondavi Private Selection 2005

(100% Chardonnay)

L’après-midi : DS13 – PR12. Note moyenne AM : 12,5

Aspect flatteur, doré, avec à peine un filet de vert.

Le nez « dégouline » un peu avec son profil lourdingue : tatin oubliée au four, beurre bruni, compote de pommes, caramel, notes bletties oxydatives…

Attaque suave, toucher assez fin, mais manque cruel de squelette : vin avachi, flasque, sucraillon, absolument vide de tout intérêt. Pire : l’intérêt, c’est de le fuir…

Le soir : DS12 – PC12 – LG12 – MS12,5. Note moyenne SOIR : 12,1

Nez de chardonnay surboisé, caramélisé, au premier abord assez repoussant  (la grande bourgogne n’en est pas exempte, et parfois au prix fort pour l’acheteur),  d’autant que ces scories sont de plus complétées par de l’oxydation (pomme et asperge).

Bouche bancale, avec du sucre et une finale citronnée. Bref, du régressif pas bien folichon.

59. Espagne : Somontano – Bodega Enate « Uno » 2006

(100% Chardonnay)

L’après-midi : DS(06) – PR(8) . Note moyenne AM : 7

Costume cousu d’or, épais, presque fluo (pour être bien visible…).

Si le précédent était déjà « chargé », là, on a sans aucun doute un potentiel de champion du monde ! Boisé à mort (vanille, coco, beurre, dulce de lecce), poires en boîte, compote de pêches, crème aux œufs, frangipane, le tout flambé à l’alcool…

Concentré de tout, mais surtout de sucre, bois, alcool et gras : l’antithèse parfaite de la subtilité. Pour amateur de crise de foie, si ça existe…

Le soir : DS(06) – PC(14) – LG13 – MS(13,5). Note moyenne SOIR : (11,6)

Un boisé qui semble vous narguer (chardonnay australien pour Miguel). Style excessif, dans l’enflure (surmûr, boisé en diable), aux accents exotiques. Livraison peu ragoûtante, sucrée, lourde (alcool), langoureuse de bout en bout. Spectaculaire (et marchande ?). Polémique, à tout le moins.

Rappel :  Somontano : Bodega Enate « Uno » 2006 – 15,5° – 11/2/2011

L’après-midi : DS(13) – PR?. Note moyenne AM : (13) et ? (PR)

Ce jeune chardonnay affiche la couleur : de l’or, de l’or, de l’or…

Archétype du vin richement travaillé, au boisé rococo, dégoulinant d’arômes : pâte d’amande, nougat, pêche jaune, poire pochée, fruits qui titillent le confit, jaune d’œuf, vanille, crème renversée, alcool…

Opulence qui vire au délire baroque, avec trop de tout, dans une concentration et une exubérance extrêmes : huileux, sucré, richissime, hyper long, c’est un vin qui envahit la bouche !

Un exercice un peu « délirant » que mon voisin qualifiera de « Castafiore » du chardonnay.

A un tarif inavouable qui distance certains de nos Montrachets…

Le soir : DS(12) – PC13/14 – LG14 – MS13,5. Note moyenne SOIR : 13,3 (PC)

Robe jaune d’or, impressionnante de viscosité ! Nez particulièrement saturé, caramel et dominante lactique, acidité volatile. Bouche collante, lactique toujours, très chaleureuse (15,5° – le vin est sec, bravo aux levures finisseuses). Grasse… à souhait ? Sans malice, sans nuance, sans terroir apparent. Manifestement l’intention est ici bien davantage californienne que bourguignonne.

60. Nouvelle-Zélande : Waipara Valley – Donaldson Family « Pegasus Bay » Chardonnay 2007

(100% Chardonnay)

L’après-midi : DS(8?) – PR02. Note moyenne AM : 5

Couleur paille jauni, très marquée de vert.

Passer ce verre sous le nez est un voyage garanti au dessus de la Soufrandière avec cette odeur soufrée qui vire à l’œuf pourri, ces relents d’ammoniaque qui vous désinfectent les sinus… Ça pique sévère !

La brûlure continue en bouche avec une intensité rare, bloquant toute approche analytique. Si je suis stupéfait que ce genre de vin se vende, je le serais encore plus si j’apprenais qu’il se boive…

Heu, là, franchement, j’espère qu’on a touché le fond… sinon, je m’en vais…

Le soir : DS(08?) – PC(?) – LG? – MS?. Note moyenne SOIR : ?

Vin indéchiffrable en raison d’un taux de soufre à tuer un boeuf. Bouche mutique, acidulée (celle d’un vin vert ou d’un sauvignon ?).

61. Espagne : Bierzo – Dominio de Tares Cepas Viejas 2007

(100% Mencia)

L’après-midi : DS14,5 – PR14,5/15. Note moyenne AM : 14,6

Heureusement, on change de ton… nous revoici dans l’utra-violine, sombre, terne au centre, mais de toute première jeunesse.

Cassis, germe de pomme de terre, feuille de tomate, terre battue, pointe organique (je sens le boudin noir) : comme sur les autres mencias, on se croirait en cabernet-Franc…

Jolie matière, mâcheuse, avec la caractéristique tannique du cépage, un poil de rusticité, mais un ensemble qui reste juteux, plein, avec une franchise aromatique au registre « paysan » qui appelle le lard au chou. Il me rappelle la cuvée Vieilles Vignes du domaine Alliet, la fraîcheur septentrionale en moins… Sacré vin diou : ça c’est du bon bestiau !

Le soir : DS14,5 – PC13,5/14 – LG13 – MS14. Note moyenne SOIR : 13,7

Boisé espagnol pour une olfaction herbacée, sur le cassis, la menthe, acide du début à la fin.
Monotonie d’un vin produit en Ribera ?

62. Espagne : Priorat – Bodegas Mas Alta « Artigas » 2006

(Grenache, Carignan, Cabernet-Sauvignon)

L’après-midi : DS15,5 – PR15,5/16. Note moyenne AM : 15,6

Robe prune, assez sombre, très brillante.

Senteurs charmeuses mêlant la maturité (le côté confit et VDN des Priorat sur la cerise noire, la mûre, la prune chaude, une once de cacao), la fraîcheur (fraise poivrée, menthol) et ces notes caractéristiques de pierre chaude.

Bouche charnue, généreuse, valorisant le fruit, avec une sève soyeuse, peut-être légèrement sucrée, mais sans déséquilibre : malgré sa richesse, le vin garde une structure minérale solide, ferme, sans relâchement.

Le soir : DS15,5 – PC15 – LG14,5 – MS15. Note moyenne SOIR : 15

Nez trahissant le grenache (figue, fraises à l’alcool, épices)

Bouche capiteuse mais pas molle, malgré pas mal de sucre résiduel. Espagnole ou roussillonnaise (Roussillon/Collioure ou Priorat ? On verra un peu plus tard le cas particulier du château des Tours 2007, sucré mais aérien). Il faut laisser le temps à ces notes schisteuses de VDN de se déployer.

Encore une fois, l’appellation tire son épingle du jeu avec une production valable offrant une certaine personnalité (voir les propos de Pierre dans le compte-rendu de dégustation des vins espagnols : “… cette générosité et cette liberté des plus réussis des vins du Priorat, salutaires dans le paysage globalement linéaire et dur que proposent les vins issus du tempranillo)”.

63. Espagne : Rioja – Roda « Reserva » 2006

(97% Tempranillo, 3% Graciano)

L’après-midi : DS14 – PR16. Note moyenne AM : 15

Aspect mat, sombre, prune.

Nez un peu sauvage, fermé, à l’approche difficile, laissant entrevoir la cerise, la prune, le thym, le grillé ; boisé « espagnol » en mode mineur (Bourbon, vieille futaille), en voie d’intégration mais pour le moment sans grande noblesse.

Matière nettement plus subtile, avec les caractéristiques des meilleurs Rioja, à savoir la finesse de tanins, l’acidité bien présente, cette signature « calcaire » qui cisèle la fin de bouche. Ensemble remarquablement élégant et équilibré qui donne envie de passer à table…

Le soir : DS13 – PC12 – LG13 – MS13. Note moyenne SOIR : 12,8

Encore un tempranillo en berne, boisé (coco), sucré, à l’équilibre interlope (triangle acidité, sucre, alcool un peu dur à avaler).

64. Espagne : Ribera del Duero – Bodegas Protos « Reserva » 2005

(100% Tempranillo)

L’après-midi : DS13,5 – PR14. Note moyenne AM : 13,8

Un physique impressionnant, violine, très sombre, mat, encore de première jeunesse.

Profil assez original pour un Ribera, sur un registre confit, sentant la cerise noire, la fraise écrasée, les raisins mûrs, le chocolat, l’encre, une pointe organique, le tout pouvant faire partir sur des pistes Priorat ou grenache majoritaire.

Bouche par contre plus classique, avec une attaque large, légèrement sucrée, reprise de façon virile, sur les tanins, l’acidité, une mâche sauvage, rugueuse, sans pitié pour les dents. Un vin de caractère, rustique, franc mais pas facilement buvable…

Le soir : DS? – PC(ED) – LGED – MSED. Note moyenne SOIR : ? et ED

On va dire que ce vin (éventé ?) est énigmatique : il avance de guingois, éventé, rêche, capiteux et sucré.

65. Espagne : Montsant – Portal del Montsant « Santbru » 2007

(48% Grenache, 50% Carignan, 2% Merlot)

L’après-midi : DS14,5 – PR14 . Note moyenne AM : 14,3

Look de Madiran ou de Cahors, très violine, très sombre et brillant.

Joli fruit devant (cassis, cerise noire, fraise poivrée), avec une pointe de violette, de réglisse, de végétal, et cette petite coquetterie ibérique sur le Bourbon.

Jus sérieux, tannique, avec l’apport de fraîcheur du carignan, mais une générosité sudiste trop gaillarde : sucré, confit, le vin a du mal à trouver son équilibre et n’invite pas à la consommation…

Le soir : DS15 – PC15 – LG13,5/14 – MS15. Note moyenne SOIR : 14,7

Juvénile, massif, campé sur sa raideur acide, avec un enrobage de bourbon. Je voyais plus un tempranillo (Ribera pour l’alcool) qu’un grenache, les notes « schisteuses » étant peut-être ici moins marquées qu’en Priorat ?

66. France : Châteauneuf-du-Pape – Clos du Mont-Olivet « Cuvée du Papet » 2005

(60% Grenache, 20% Syrah, 20% Mourvèdre)

L’après-midi : DS17 – PR17,5+ . Note moyenne AM : 17,3

Parure rubis, assez claire, très brillante.

Fraise, groseille, framboise, cerise, c’est une véritable grappe de fruits rouges à la pureté étincelante, saupoudrée d’épices douces, de pétales séchés, pour un parfum d’ensemble à l’élégance rare, dans l’esprit de Château Rayas.

Matière bien en phase, certes concentrée (le millésime…), mais sans trace d’embonpoint, de sucre ou d’alcool : tout n’est que raffinement, fraîcheur aromatique, équilibre et toucher de bouche de grande classe. Une œuvre taillée dans le taffetas, limpide, évidente, comme une leçon de maîtrise…

Après presque 3 dégustations dédiées au « modernisme » espagnol, cette « french touch » des plus « classiques » est une véritable bouffée d’air pur, démonstration qu’il n’est nul besoin de chercher l’exotisme, le clinquant, les richesses extrêmes (de constitution et de prix…) pour s’imposer avec respect.

Plus qu’une leçon, une évidence !

Le soir : DS16,5 – PC15,5/16 – LG15,5 – MS15,5/16. Note moyenne SOIR : 15,9

Profil odorant corsé (marc, rafle, fruits à l’eau de vie, genièvre, poivres, fleurs, olive noire).

Bouche capiteuse, douce et fine, légèrement sucrée. Obnubilé par la syrah (cette tapenade), je me fourvoierai sur une syrah australienne.

67. Espagne : Campo de Borja – Bodegas Aragonesas – Coto de Hayas « Oxia » 2004

(100% Grenache)

L’après-midi : DS14,5 – PR14,5/15 . Note moyenne AM : 14,6

Couleur rubis, sombre, brillante.

Un 2004 qui, comme en France, nous gratifie d’une belle soupe de légumes (quelle végétalité ! Asperge, feuille de tomate, laurier frais…). Je pense même humer du vin blanc jusqu’à deviner la fraise écrasée, la marinade pour Bourguignon…

Equilibre assez improbable entre cette ambiance « verte » et la chair solaire du grenache, avec un fruit mûr et le chocolat associés au végétal, l’alcool et la pointe de sécheresse en finale… Impression malgré tout sympathique (un caractère pour le moins original).

Le soir : DS14,5 – PC14,5 – LG15 – MS14,5. Note moyenne SOIR : 14,6

Un flacon dont l’origine intrigue car le nez est bien mûr et la bouche acide, presque rugueuse (origine transalpine, en Toscane ?, Rioja ?).

68. Portugal : Douro – Quinta da Colmaça 2005

(40% Touriga Francesa, 30% Tinta Roriz, 20% Tinta Barroca, 10% Touriga Nacional )

Uniquement le soir : DS15,5 – PC15,5 – LG15,5 – MS14,5. Note moyenne SOIR : 1

Une bouteille pas facile à cerner, de nouveau, avec à la fois un aspect sudiste (syrah ou grenache pour la rose ?) et un marquage atlantique (une relative fraîcheur tannique de cabernet-sauvignon ou de tempranillo ?)
Elle se livre sans retenue, en tout cas, en raison d’une honorable tenue fruitée (des vins à boire jeunes ?).

69. Afrique du Sud : Wine Of Origin Simonsberg Stellenbosch – Kanonkop « Paul Sauer » 2005

(70% Cabernet-Sauvignon, 15% Cabernet-Franc, 15% Merlot)

L’après-midi : DS15 – PR15,5. Note moyenne AM : 15,3

Aspect prune sombre, terne.

Très joli nez, imprégné de cabernet (poivron, cassis), aux senteurs de cerise, de fumée, d’élevage discret et à propos : fraîcheur presque « atlantique » qu’on pourrait parfaitement situer en Rive Gauche.

La matière confirme ce sérieux de constitution, avec « tout ce qu’il faut » (poids, densité, structure, sève, finesse) mais avec cette maturité « nouveau monde », légèrement sucrée, cette suavité « exotique » dans laquelle on ne retrouve pas la fraîcheur et l’équilibre que le nez semblait promettre. C’est un bien joli vin, mais qui ne « pénètre » pas les dégustateurs que nous sommes, semblant « glisser » sur nous…

Le soir : DS14,5 – PC(14) – LG14 – MS14,5/15. Note moyenne SOIR : 14,3

On dirait ici un vin de Pessac-Léognan, empyreumatique mais à la sucrosité un peu suante.
Cabernet-sauvignon du nouveau monde, et plus spécialement d’Afrique du Sud (ce fort caractère fumé) me paraît assez probable.

Rappel :  Afrique du Sud : Kanonkop « Paul Sauer » (Wine Of Origin Simonsberg Stellenbosch) 2005 – septembre 2009 (LG)
(70% Cabernet-Sauvignon, 15% Cabernet-Franc, 15% Merlot)
DS14 – PC14 – LG14 – PR13,5 – MF13,5 – MS14,5 – EG13,5. Note moyenne : 13,9
Robe dense, un poil d’évolution. Très joli nez, évoquant un bordeaux mûr et particulièrement épicé, beaucoup de cèdre aussi… La

bouche semble plus limitée, chaleureuse, (trop) sucrée, de vigueur moyenne, manquant de dynamisme et de relief.

70. France : Haut-Médoc – Château Sociando-Mallet 2005

(55% Cabernet-Sauvignon, 40% Merlot, 5% Cabernet-Franc)

L’après-midi : DS16,5/17 – PR16,5/17+. Note moyenne AM : 16,8

Robe prune, sombre, brillante.

Après un premier jet de goudron, brûlé, on aperçoit le cabernet (plutôt franc sur Chinon avec la terre battue, les odeurs de cave à tuffeau) et le merlot (cerise burlat, réglisse, menthe), avec une pointe de fumée persistante.

Bouche encore masculine, un brin sauvage, avec beaucoup de matière pour ce gaillard tannique, à la fraîcheur exceptionnelle (l’acidité des 2005 est vraiment remarquable), doté d’une sève à la mesure de son caractère. C’est de l’extrait de cabernet, sans aucun doute un futur très beau vin, mais qui mettra du temps à se laisser dompter…

Le soir : DS16+ – PC15 – LG15,5+ – MS15. Note moyenne SOIR : 15,4

Présentation minérale, dense, mûre, pleine et tannique, particulièrement recroquevillée. Impression de cabernet-franc de Loire au départ, et pourquoi pas de mencia (Bierzo, en gros calibre). A absolument attendre en cave, au moins 5 ans, je pense (il  n’est pas anormal de constater, une fois ce cru dévoilé, que la variété aromatique et la sérénité de structure ne soient  pas encore accomplies).

Rappels : (non dégusté en 2009)

a. Haut-Médoc : Château Sociando-Mallet 2005 – 04/03/08 (LG)

DS15,5+(Le lendemain, après aération 16,5/17) – LG14,5/15.

Très mûr, épicé, liqueur de fruits, moka, pain d’épices, réglisse.

Bouche encore encombrée de bois, pour une matière un peu déficiente et d’aspect un poil râpeux. Dans mes quelques repères (Montrose, notamment), je pense Médoc 2003 (mais la robe est très jeune, plus violacée que celle du vin proposé dans le second verre).

b. Haut-Médoc : Château Sociando-Mallet 2005 – 22/11/07 (LG)

DS17+ – PC16 – LG(15) – PR(Non noté) – Prix : 32 €

Sève atlantique, réglissée. Relative opulence et maturité (bonne acidité compagnonne). De la mâche. Peut rappeler un Cahors.

71. Espagne : Somontano – Bodega Enate « Reserva Especial » 2005

(70% Cabernet-Sauvignon, 30% Merlot)

L’après-midi : DS14,5 – PR14 . Note moyenne AM : 14,3

Teinte rouge sang, terne, sombre.

Relativement peu expansif, compact, délivrant progressivement quelques odeurs de prune, de cerise noire, de poivron rouge rôti, de menthol ; assemblage  clairement cabernet/merlot au boisé plus ibérique que bordelais par ses impressions « sucrées » et cette marque caractéristique de Bourbon (un sacré mystère que cet arôme récurrent pour signer l’élevage de ces vins, d’autant plus que le chêne utilisé n’est pas toujours américain…).

On retrouve avec une certaine lassitude la copieuse recette sucre/alcool/tanins à la signature solaire ici un peu trop pesante, cette suavité lascive ennuyeuse. C’est pourtant bien fait, avec des soins évidents, mais au style trop stéréotypé, modérément digeste.

Le soir : DS14,5 – PC(14) – LG15 – MS(13). Note moyenne SOIR : (14,1)

Approche moderne (fort recours à l’élevage), beaucoup d’astringence, pour composer un substrat âpre et fort, acide et tannique (je l’ai noté comme un jeune sangiovese). Comme dans le cas de Sociando-Mallet, j’ai tendance à lui accorder quelque crédit à l’évolution, cette expression farouchement retorse, carrément guerrière (on se rappelle de la cuvée de chardonnay, très farfelue, qui elle nous vampait en amazone) pouvant peut-être s’amadouer avec l’âge.

Rapppel : Somontano : Bodega Enate « Reserva Especial » 2005 – 14° – 11/2/2011

L’après-midi : DS14,5  – PR14,5 . Note moyenne AM : 14,5 (PR)

Un peu plus de rouge, plus exactement de prune, uniquement en bordure de disque, car pour le reste, c’est si sombre que le noir s’impose…

L’élevage écrase le premier nez, avec ses notes de Bourbon, de futaille, de menthol ; le fruit s’échappe lentement, pointant le cassis, la cerise, la fraise, avec une touche poivronnante, le tout en écho bordelais.

Attaque crémeuse, avec la rondeur de l’alcool, puis reprise acide particulièrement vigoureuse (presque acidulée) pour un équilibre étonnant, un peu pointu. Les tanins sont bien intégrés, même s’ils ont tendance à ressortir en finale, laquelle d’ailleurs déroule fort longuement, sur la fraîcheur du menthol.

Le soir : DS14 – PC14 – LG14 – MS14. Note moyenne SOIR : 14 (PC)

Robe dense, relativement évoluée. Expression aromatique portée par l’acidité volatile, très mûre, épicée, confiturée, goudronneuse – entre grenache et merlot surmûr de la Rive Droite bordelaise…  Bouche moins moelleuse que prévu, extraite, riche, avec de la saveur mais aussi une impression globale de sécheresse.

72. Afrique du Sud : Hamilton Russell Vineyards (Wine Of Origin Hemel-En-Arrde Valley – Hermanus Cape) “Pinot Noir” 2007

(100% Pinot Noir)

L’après-midi : DS15,5 – PR15 . Note moyenne AM : 15,3

Un peu de poésie dans ce monde de brutes par la clarté de cette robe, rubis, brillante.

Elevage encore présent mais qualitatif (si ce n’est quelques notes de paille sèche) encadrant bien le fruit du pinot : cerise, rose fanée, terre battue, noyau, fumée, petit trait de vert, grillé, camphre, café, menthe.

Un vin légèrement « doux » et suave (maturité, pointe de sucre), mais qui a su rester fin, juteux et équilibré pour respecter l’élégance du pinot. Peut-être loin de la magie que peut offrir parfois « notre » Bourgogne, mais déjà fort joliment fait.

Le soir : DS14 – PC13,5 – LG14 – MS14. Note moyenne SOIR : 13,9

On revient avec bonheur vers plus de douceur pour un pinot noir dépaysé, exotique, sensiblement sucré, de bonne acidité.
Pensé Pinot noir néo-zélandais mais il est vrai que la fumée est bel et bien là pour rester au sud de l’Afrique (pinot voire pinotage ?).

Rappel : Afrique du Sud : Hamilton Russell Vineyards (Wine Of Origin Hemel-En-Arrde Valley- Hermanus Cape) 2007 – septembre 2009 (LG)
(100% Pinot Noir)
DS13 – PC13 – LG13,5 – PR12,5 – MF13 – MS13 – EG13. Note moyenne : 13
Pâle d’aspect ; nez d’abord réduit (poisson ?…), puis variétal, un peu fumé. Bouche linéaire, pénalisée par un excès d’alcool, saveur variétale propre.

73. France : Chambolle-Musigny 1er cru « Les Fuées » – Ghislaine Barthod 2004

(100% Pinot Noir)

L’après-midi : DS13? – PR13,5. Note moyenne AM : 13,3

J’aime toujours autant la clarté et l’éclat de ces robes translucides qui semblent s’offrir sans pudeur : joli rubis, légèrement saumoné en bordure, brillant.

Cerise, fraise, pointe terreuse propre à la Côte de Nuits et cette étiquette végétale qui colle au millésime : asperge, cosse de petit pois, herbe coupée.

Bouche aérienne, délicate, séveuse, très « Chambolle », avec une pulpe féminine en diable, malheureusement desservie par cette empreinte végétale disgracieuse, comme déphasée par rapport à l’élégance de la matière. Quel dommage !

Le soir : DS11? – PC(11)? – LG11 – MS13. Note moyenne SOIR : 11,5?

Penchant végétal invraisemblablement accentué; on connaît ces symptômes désobligeants sur certains bourgognes 2004 (racines, germe de pomme de terre, géranium) mais là tout de même, le curseur est placé haut….

74. Italie : Amarone della Valpolicella Classico : Masi « Costasera » 2006

(Corvina majoritaire, Rondinella, Molinara)

L’après-midi : DS15,5 – PR15,5. Note moyenne AM : 15,5

Parure mi rouge mi prune, très sombre, brillante.

Fruit assez libre, spontané et frais comme peut l’être le gamay, par exemple, sur un délicat coulis de cassis et de cerise noire.

Attaque souple, légèrement sucrée, toutefois sans mollesse : matière voluptueuse, caressante, indéniablement mûre, mais avec suffisamment de ressource acide pour maintenir un équilibre frais et digeste. Une douceur très convaincante…

Le soir : DS(15) – PC(14) – LG13 – MS13,5. Note moyenne SOIR : 13,9

Curieusement, ce soir, cette cuvée se présente sous forme très chilienne, avec des goûts sucrés,  lénifiants (le gras de l’alcool), de cabernet-sauvignon et de carmenere (domination du cassis).

Rappel : Italie : Amarone della Valpolicella Classico – Masi « Costasera » 2006 – août 2010 (LG)

DS15,5 – PC15,5 – LG15,5 – MS15,5. Note moyenne : 15,5

Olfaction de belle composition mêlant de la cerise grillée, du raisin sec, du kirsch, de la châtaigne, de l’amande : très Amarone pour le coup.

La bouche tient la route, avec un retour d’alcool net en fin de bouche. Beau volume (sans énorme puissance) pour cette cuvée d’un domaine classique de Vénétie. L’un des meilleurs vins de cette série pédagogique.

75. France : Côtes-du-Rhône – Château des Tours “Réserve”  2007

(65% Grenache, 20% Syrah, 15% Cinsault)

Uniquement le soir : DS16 – PC16 – LG16 – MS15,5/16. Note moyenne SOIR : 15,9

Signé par ce diable d’Emmanuel Reynaud (les bienfaits de la rafle, pour l’élégance, la  fraîcheur). Etonnant reste de sucre (on le pointe parfois du doigt sur des cuvées en provenance du nouveau monde), pour un  millésime certes extrême, qui ne parvient tout de même pas à plomber ce vin si caractéristique, joliment figué et parfaitement fin. Du terroir (l’homme et ses lieux) … Comment se présentera Rayas 2007 ?

76. France : Gevrey-Chambertin : Geantet-Pansiot “Vieilles Vignes” 1995

(100% Pinot Noir)

Uniquement le soir : DS15 – PC15 – LG15 – MS15. Note moyenne SOIR : 15

Beau pinot bourguignon, évolué, bien en place dans ses arômes et dans ses saveurs.

77. France : Cidre – Eric Bordelet « Sydre Argelette » Brut (Sur le bouchon : 2008)

(100% Pommes – Autour de 27 variétés)

Uniquement le soir : DS15 – LG14,5/15. Note moyenne SOIR : 14,9

Un cidre agréable, fin et frais, pas rustique pour un sou, parfait sur les pommes au four agrémentées de cannelle de la maman de Philippe Escapat (et apaisant avant d’aller rejoindre les bras de Morphée).

Rappels : France : Cidre (Normandie) – Eric Bordelet “Sydre Argelette” Brut (2008 sur le bouchon) – 11/09/10 (LG

Très bon, peu sucré. Pour montrer aussi que le vin n’est pas le seul compagnon bienveillant des mets (et pour multiplier les plaisirs).

Le mercredi 02 mars

Commentaires de Pierre Citerne. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

Spécial blancs d’Espagne :

78. Espagne : Cava – Agustí Torelló Mata « Gran Reserva Brut Nature » 2006

(39% Macabeo, 31% Parellada, 30% Xarel·Lo)

DS15 – PC14/14,5 – LG15 – MS15. Note moyenne : 14,8

Pomme cuite et anis au nez, assez vif en bouche, droit, bulle présente mais ordonnée. Ressemble assez à un champagne…

79. Espagne : Catalunya – Ca N’estruc « Idoia » Blanc 2009

(Maccabeu, Xarel-Lo, Muscat et Chardonnay)

DS13 – PC11 – LG14 – MS13. Note moyenne : 12,8

Expression aromatique dominée par le bois, exotique, lactique, banane… Bouche assez collante, à cause de l’élevage, avec un réel support acide et une amertume marquée en finale.

80. Espagne : Rioja – Benjamin Romeo « Predicador » 2009

(78% Viura, 11% Malvasía, 11% Grenache blanc)

DS12 – PC11 – LG13 – MS12,5. Note moyenne : 12,1

Un autre type de boisé… très caramel, beurre salé, petit-beurre… Gras en bouche, au final assez plat – le vin évoque un chardonnay pour un certain nombre d’entre nous.

81 Espagne : Montsant – Portal del Montsant « Santbru » 2009

(85% Grenache blanc, 15% Grenache gris)

DS14 – PC15/15,5 – LG13,5 – MS15,5. Note moyenne : 14,6

Robe très pâle. Nez anisé, herbacé, réglissé, typé, évoquant le Roussillon… Bouche « sudiste », capiteuse, mais sapide, fine et persuasive dans sa progression.

82. Espagne : Priorat – Clos Figueras « Font de la Figuera » 2009

(Viognier 85 %, Grenache blanc 10 % et Chenin blanc 5 %)

DS14,5 – PC15 – LG14,5/15 – MS14,5. Note moyenne : 14,6

Fruité exubérant, abricoté, presque muscaté. Très parfumé, variétal, avec un volume certain et un retour acide intéressant en finale. Très différent d’un condrieu ?…

83. Espagne : Valdeorras – Avanthia Godello 2009

(100% Godello)

DS14 – PC14/14,5 – LG14 – MS13. Note moyenne : 13,8

Robe dorée. Nez boisé au premier abord, un peu confit, surmûr… Bouche légèrement sucrée, presque moelleuse, saveur propre évoquant pomme ou poire, chenin ou chardonnay…

84. Espagne : Rueda – Uvas Felices – « El Perro Verde » 2009

(100% Verdejo)

DS14,5 – PC13,5 – LG14 – MS14. Note moyenne : 14

Toujours aussi fruit de la passion !

Rappel : Espagne : Rueda – Uvas Felices “El Perro Verde” 2009 – 25/02/11 (PC)

DS15 – PC14,5 – LG14,5 – MS14,5. Note moyenne : 14,6

Teinte peut-être un peu plus soutenue que celle du vin précédent. Beaucoup de fruit au nez, très primaire, impression presque violente de fruit de la passion… Bouche propre et nette, savoureuse, assez vive, large, avec des arômes exotiques et herbacés évoquant le sauvignon, un peu d’amertume en finale.

85. Espagne : Rías Baixas – Bodega Pazo Señorans 2009

(100% Albarino)

DS14,5 – PC15 – LG14,5 – MS14,5. Note moyenne : 14,6

Beaucoup d’agrumes au nez, fruit puissant, expansif, mais relevé par des notes fumées et/ou minérales. Légèrement perlant, vif, savoureux, très « atlantique ».

86. Italie : Primitivo Salento –  Morella “Old Vines” 2007

(100% Primitivo)

DS13 – PC11 – LG12,5 – MS12. Note moyenne : 12,1

Cadeau d’Alexandra.

Robe très soutenue. Expression massive de fruits compotés, enrobés dans un boisage vanillé collant. Style volontairement apatride ?

87. Crimée (Ukraine) : Massandra « Weingut des Zaren » – « Zarskaya Datscha Muskabel » (Années 90)

(100% Muscat à Petits Grains)

DS15,5 – PC15,5 – LG16,5 – MS16. Note moyenne : 15,9

Cadeau de Cécile.

Robe ambrée, trouble, beaucoup de dépôt. Joli nez de vieux muscat, très balsamique, thym, lavande… Liqueur riche, mutage un peu violent, mais l’ensemble reste généreux et savoureux jusqu’en finale.

Le mercredi 09 mars

Commentaires de Laurent Gibet. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

88. Espagne : Rueda – Anares Tera Nova 2009

(100% Verdejo)

DS13,5 – LG13,5 – MS13,5. Note moyenne : 13,5

Cadeau de Laurent. Claires senteurs rappelant le sauvignon, avec une acidité raisonnable, pour une finale amère sur le pamplemousse. Assez typé, sans outrance variétale comme dans le cas de la cuvée Perro Verde de Uvas Felices.

89. Espagne : Cava – Albet i Noya Brut NM

(Xarel·lo, Parellada, chardonnay)

DS12 – LG12 – MS12. Note moyenne : 12

Cadeau de Laurent. Mousse excluant la Champagne, a priori. Goût amer (on pourrait ainsi penser au macabeu mais il n’y en a pas dans cet assemblage effervescent) axé sur l’amande. Pas terrible, cette entrée de gamme.

90. Nouvelle-Zélande : Marlborough – Saint Clair Family Sauvignon Blanc 2008

(100% Sauvignon)

DS13 – LG12,5/13 – MS13,5. Note moyenne : 13,1

Evidents effluves du cépage sauvignon, avec une tendance à la verdeur (passion, agrumes, note d’asperge prononcée). Acidité prononcée, très néo-zélandaise en effet. Arômes simplets mais un vin de cuve dynamique du moins.

91. Espagne : Rueda : Bodegas Naia « Naia » 2009

(100% Verdejo)

DS14 – LG13,5/14 – MS13. Note moyenne : 13,6

Exotique : fruit de la passion, ananas, buis. Sauvignon de nouveau, en senteurs caractéristiques égrenées, avec plus de rondeurs que dans le vin de Nouvelle-Zélande.  Rueda est probable.

92. Espagne : Rueda : Bodegas Veracruz « Ermita » Verdejo 2009

(100% Verdejo)

DS14 – LG14 – MS14. Note moyenne : 14

Impression d’Albarino, en raison d’un profil marin/salin sensible. Expression “pâle” (fruits blancs, iode ?). Matière charnue pour une finale sur un filet de citron. Assez trompeur, de fait (même si en effet, avec le temps – et surtout en le sachant – la griffe du sauvignon apparaîtra plus clairement).

93. Afrique du Sud : Robertson – Winery Robertson Pinotage 2009

(100% Pinotage)

DS13 – LG13 – MS12. Note moyenne : 12,7

Pas trop d’intensité colorante.

Nez au boisé un peu moche, exprimant le caramel, la confiture de cassis, l’olive (un peu syrah au début) puis de plus en plus la griotte, le kirsch, les fleurs (le pinot, en quelque sorte), avec un net profil empyreumatique.

L’impression un peu veloutée en bouche complètera le tableau nous fera ainsi proposer un pinotage sud-africain.

Rappel :  09. Afrique du Sud : Robertson – Winery Robertson Pinotage 2009 (LG)

DS13 – PC13 – LG13 – MS13,5. Note moyenne : 13,1

Un air capiteux de Priorat (mais en effet des notes empyreumatiques, certes faibles, pour signaler l’origine réelle).

94. Espagne : Rioja – Finca Allende « Allende » 2005

(100% Tempranillo)

DS13 – LG12,5 – MS12,5. Note moyenne : 12,7

Robe soutenue. Moderne, foxé avec un boisé bourbon ibérique plaqué sur une matière un peu rustaude. Moelleux (mais relativement frais) et tannique, à la manière du (relativement) raide Calvario 2004 décrit plus haut. Très Ribera.

95. Espagne : Campo de Borja : Bodegas Aragonesas Coto de Hayas « Oxia » Garnacha 2004

(100% Grenache)

DS14 – LG14,5 – MS15. Note moyenne : 14,5

Dévoilement surprenant car le vin se goûte vraiment comme un rioja : boisé lactique (lait de coco), cassis, piment, notes viandées et épicées pour les parfums. Grain fin, avec certes un peu de douceur en milieu de bouche mais aussi l’acidité d’un tempranillo quant à la structure. Une confirmation, en rappel.

Rappel : 67. Espagne : Campo de Borja Bodegas Aragonesas Coto de Hayas « Oxia » Garnacha  2004 – 25/2/2011

L’après-midi : DS14,5 – PR14,5/15 . Note moyenne AM : 14,6 (PR)

Couleur rubis, sombre, brillante.

Un 2004 qui, comme en France, nous gratifie d’une belle soupe de légumes (quelle végétalité ! Asperge, feuille de tomate, laurier frais…). Je pense même humer du vin blanc jusqu’à deviner la fraise écrasée, la marinade pour Bourguignon…

Equilibre assez improbable entre cette ambiance « verte » et la chair solaire du grenache, avec un fruit mûr et le chocolat associés au végétal, l’alcool et la pointe de sécheresse en finale… Impression malgré tout sympathique (un caractère pour le moins original).

Le soir : DS14,5 – PC14,5 – LG15 – MS14,5. Note moyenne SOIR : 14,6 (LG)

Un flacon dont l’origine intrigue car le nez est bien mûr et la bouche acide, presque rugueuse (origine transalpine, en Toscane ?, Rioja ?).

 

Le vendredi 11 mars

Commentaires de Laurent Gibet. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

96. Espagne : Cava – Giro Ribot Ab Origine Brut NM

(50% Macabeo, 30% Xarel·lo, 20% Parellada)

DS13 – PC13,5 – LG14 – MS13. Note moyenne : 13,4

Cadeau de Laurent. Une effervescence qui ne fait pas Champagne pour un sou. Inflexions anisées, finale amère et un certain dosage.

97. Espagne : Rías Baixas – Bodegas Martin Codax « Burgans » Albarino 2009

(100% Albarino)

DS13,5 – PC13 – LG14 – MS13. Note moyenne : 13,4

Cadeau de Laurent. Résolument muscaté, avec des fruits exotiques et de la pomme verte, pour confondre avec du verdejo (sans compter que la fin de bouche, impliquant des goûts de pamplemousse, s’étire en douceur).

De la gueule, une petite touche saline/marine peut-être pour aider à rectifier le tir (du dégustateur préoccupé par les enjeux du test à l’aveugle).

98. Espagne : Rioja – Bodegas Ondarre fermentado en barrica 2009

(98% Viura)

DS12 – PC(10) – LG13 – MS12. Note moyenne : 11,8

Cadeau de Laurent. Robe grisâtre. Nez riche sur la pomme, l’anis (pour Pierre, sensible tonalité de boisé espagnol, sous forme de bourbon). Bouche plate et relativement acide (sous-maturité ?)

99. Espagne : Cava – Ramon Nadal Giró Gran Reserva Brut 2004

(Xarel·lo, Parellada)

DS14,5 – PC14,5 – LG15,5 – MS15. Note moyenne : 14,9

Je sentirai d’emblée beaucoup de beurre (dans un nez animal) pour penser à une dominante de chardonnay en Champagne.

Bouche sérieuse, fine, élégante, citronnée, crayeuse même, de bel équilibre (millésime mûr comme 2000 ?). A l’instar de la cuvée « Gran Reserva Brut Nature » 2006 d’Agusti Torello, l’esprit est champenois.

100. France : Champagne Edmond Barnaut Grand Cru 2000

(Pinot Noir 50 %, Chardonnay 50 %)

DS13 – PC12 – LG13 – MS(13). Note moyenne : 12,8

Senteurs insolites, caramélisées (boisées ? pas d’élevage selon les informations du domaine, malgré cette nette impression de pain grillé). En complément : pomme cuite et épices, fruits jaune, un peu d’âge, de l’oxydation, de la nonchalance aussi. Je resterai en pinot noir champenois (on peut également penser à un assemblage classique champenois aux USA).

101. Italie : Franciacorta – Bellavista Gran Cuvée Brut 2005

(Chardonnay, Pinot Bianco, Pinot Nero)

DS14,5 – PC14 – LG14 – MS15. Note moyenne : 14,4

Olfaction lactée, anisée. Bouche à la bulle plus grossière, un peu sucrée un peu amère. Celle d’un cava ? Ou celle d’un trouble-fête lombard ?

102. Espagne : Bierzo – Peique « Viñedos Viejos » 2006

(100% Mencia)

DS13,5 – PC13 – LG13 – MS13,5. Note moyenne : 13,3

Accueil fortement boisé, cachant un fruit particulièrement mûr. Viandé, fumé, avec des senteurs de gelée de cassis, de terre, de goudron même.

Trame corsée, alcoolisée, balourde, avec un socle tannique conséquent. Pas facile à situer (entre cabernet-sauvignon d’Afrique du Sud et grenache ?, Montepulciano d’Abruzzo ?). Pas atlantique en tout cas.

103. Espagne : Priorat – Alvaro Palacios « Les Terrasses » Velles Vinyes 2008

(Cariñena, Grenache, Cabernet-Sauvignon, Syrah)

DS14,5 – PC14 – LG13,5 – MS14. Note moyenne : 14

Fraise, cerise, épices et la dose d’alcool qui convient pour parfaire la signature du grenache. Reste assez frais pour l’appellation, peu farouche/minéral (macération carbonique ?).

104. Espagne : Vinos de Madrid – Bernabeleva Garnacha de Viña Bonita 2007

(100% Grenache)

DS08 – PC(08)? – LG10 – MS(12). Note moyenne : (9,5)

Nez déjanté exprimant la pomme de terre, le camphre, la terre fraîchement retournée, le pansement usagé (on pourrait penser à un pinot de la Côte de Beaune sur 2004 dévalué par une verdeur exagérée).

Bouche étrange, peu amicale (tannique et alcooleuse à la fois). Contestable (craignos et cahin-caha). Finale au goût désobligeant. De nouveau un grenache bizarre (voir  le Campo de Borja : Bodegas Aragonesas Coto de Hayas « Oxia » Garnacha 2004, en mieux heureusement, qui lui, par son acidité, faisait tempranillo).

105. France : Châteauneuf-du-Pape – Domaine Font de Michelle 2007

(70% Grenache, 10% Syrah, 10% Mourvèdre et 10% de cépages variés tel le cinsault, la counoise, le terret ou le muscardin)

DS15 – PC14,5 – LG15 – MS15. Note moyenne : 14,9

Grenache rhodanien (fruits confiturés, épices). Bouche soyeuse, sucrée, assez ardente (le millésime). Ressemble au torride Château Les Cailloux 2007 de Brunel dégusté mercredi dernier.

106. Espagne : Rioja – Finca Allende « Pago del Calvario » 2005

(90% Tempranillo, 8% Grenache, 2% Graciano)

DS13,5 – PC(11) – LG13 – MS(13). Note moyenne : (12,6)

Elevage espagnol (ce bourbon) pour des odeurs de cassis, de fumée (attention, on le verra plus tard aussi – dans l’autre sens, sur la Côte-Rôtie de Bonnefond, à ne pas confondre avec de la syrah). Travail moderne, en maturité exacerbée,  un peu moelleux (milieu de bouche) mais avec une reprise acide en fin de bouche (d’où mon choix erroné de syrah de Nouvelle-Zélande).

107. Espagne : Ribera del Duero – Hacienda Monasterio 2007

(90% Tinto Fino + Cabernet-Sauvignon, Merlot, Malbec)

DS13,5 – PC12,5 – LG13 – MS13,5. Note moyenne : 13,1

Un air de famille avec Calvario 2005 (cassis, fumée, acidité). Le même cépage en socle pour un aspect velouté mais avec la conservation d’une certaine raideur tannique. Ribera ou Toro (pour Pierre) ?

108. Espagne : Vino de la Tierra de Castilla y Leon (Rueda) – Ossian 2008

(100% Verdejo préphylloxérique en pied franc)

DS13,5 – PC(13) – LG14 – MS14. Note moyenne : 13,6

On retrouve ici le même esprit bourguignon que dans Ossian 2007 : grillé intense, acidité citronné et on peut alors raisonnablement penser à un meursault de la Côte de Beaune (chez Boisson-Vadot par exemple, sur 2007 ou 2008).

109. Espagne : Rías Baixas – Lusco Albarino 2008

(100% Albarino)

DS14 – PC14 – LG14 – MS14,5. Note moyenne : 14,1

Trompeur cet albarino fruité, avec une incursion boisée, évoquant le sauvignon (il en fut de même pour Burgans 2009), avec du gras, donc le verdejo.

110. Espagne : Priorat – Clos Mogador « Nelin » 2009

(50% Grenache blanc, 35% Viognier, 5% Pinot noir, 5% Marsanne, 5% Maccabeu)

DS12 – PC(12) – LG13 – MS13,5. Note moyenne : 12,6

Robe légèrement grise. Anis, pomme douce, gingembre pour une matière ample, chaude, un peu amère. Plus d’alcool, peut-être, que sur un Rioja blanc.

111. Espagne : Rías Baixas – Francisco Alfonso « Pedralonga » 2008

(100% Albarino)

DS16 – PC15,5 – LG15,5 – MS15,5/16. Note moyenne : 15,7

Il semble que l’on soit ici en présence d’un albarino haute couture.

Il y a quelque chose d’alsacien dans un nez gracieux, parfaitement défini, alliant des notes de fumée, d’agrumes, de muscat.

Matière bien en place, savoureuse, cajoleuse, mûre et fraîche, littorale (embruns). Un régal.

112. USA : Californie – Ridge « Santa Cruz Mountains » 2004

(51% Cabernet-Sauvignon, 47% Merlot, 1% Petit Verdot, 1% Cabernet-Franc)

DS14,5 – PC14 – LG14,5 – MS14. Note moyenne : 14,3

Notes herbacées, exotiques (coco, cola – ajoutera Pierre). Ce vin prend l’allure d’une caberrnet-sauvignon nouveau monde (sans outrance toutefois), jeune, encore bien boisé, avec en même temps de l’âpreté et une douceur sucrée.

113. France : Pessac-Léognan – Château Haut-Bailly 2004

(Cabernet-Sauvignon 50/Merlot 45/Cabernet-Franc 5 soit Cabernets 55%/Merlot 45%)

DS16 – PC16 – LG15,5/16 – MS16. Note moyenne : 15,9

Moka, herbes aromatiques, graphite, cassis, pour une présentation plus bordelaise, un peu organique, assez suave, sans marque empyreumatique flagrante. Un classique de la rive gauche ? sur St-Julien ou Pauillac ?sur 2005 ou 2004 ?

114. Nouvelle-Zélande : Hawkes Bay – Gimblett Gravels « Craggy Range Block 14 » 2006

(100% Syrah)

DS13,5 – PC(13) – LG11 – MS13,5. Note moyenne : 12,8

Cassis et énorme poivre précédant une matière acide, rugueuse, peu plaisante. Pensé syrah de Nouvelle-Zélande.

109. France : Côte Rôtie – Bonnefond « Côte Rozier » 2006

(100% Syrah) Terroir : schistes, micaschistes. En provenance du lieu-dit Côte Rozier de 5 ares.

DS14,5 – PC(13) – LG14 – MS13,5/14. Note moyenne : 13,8

Odeurs de fumée, cassis, crayon noir. Ici aussi, syrah mais sur la fameuse colline  de Tain, avec un boisé gâchant l’ensemble. Un peu d’alcool (Chapoutier ?) et aussi un côté rêche. Une certaine maltraitance est palpable (ce bois niant le fruit caractéristique de l’AOC).

115. Afrique du Sud : Wine of Origin Simonsberg Stellenbosch – Kanonkop « Pinotage » 2000

(100% Pinotage)

DS15,5 – PC17 – LG15 – MS16. Note moyenne : 15,9

Profil diaboliquement fumé : encens, bouse, truffe, sauce de soja, graphite. Très particulier, de fait (mais pas désagréable).

Matière bien équilibrée, fine, au milieu de bouche suave mais sans relâchement en finale. Style assumé.

Pensé à un cabernet de ce pays, car je distinguais pas vraiment les notes kirschées du cépage (cf winerey Robertson pinotage 2009).

Rappel : Kanonkop “Pinotage” (Wine Of Origin Stellenbosch) 2000 – Mai 2008

L’après-midi : DS14,5 – PR14 – LG14 – CD15. Note moyenne AM : 14,4 (PR)

Robe bordeaux très sombre, quasiment pas évoluée.

Signature aromatique forte, typée : animal, civette, fourrure, puis laurier, camphre, caouctchouc, réglisse, fraise poivrée. L’évolution est ici plus nette ! On évoque instantanément un carignan languedocien.

La matière est plus sobre, sans une mâche énorme, mais avec du peps, des tanins intégrés, à la fois souples et fins. C’est bien tenu, bien fait, avec un relief aromatique indéniable.

Dans cette série de rouges, c’est le vin le plus « ancien » (tiré de ma cave personnelle).

Je me souviens d’une dégustation de ce vin au domaine – décembre 2001 – où l’élevage était plus présent (la jeunesse…), mais où la matière m’avait donné confiance.

C’est une très bonne indication que de voir ce bois parfaitement assimilé avec le temps.

Il montre de plus une belle évolution, cohérente, à la manière de certains Corbières (référence à la Voulte-Gasparets).

Petite précision : le pinotage est un cépage hybride exclusivement sud-africain (pinot noir + cinsault).

Le soir : DS15,5 – PC16 – MS15,5. Note moyenne SOIR : 15,7 (PC)

Belle robe dense, encore jeune. Nez d’abord discret, réduit, très animal, qui s’ouvre sur une expression empyreumatique très personnelle, goudron, fumée, fruits noirs, avec aussi du chêne, mais du chêne pour une fois intéressant… balsamique, intégré au bouquet du vin, un peu comme sur une reserva à l’ancienne de la Rioja. Matière pleine, très fumée, avec un fruit vif, sanguin, sapide et une finale cohérente, grenue et tonique. Un vin plein de caractère et de ressource, sans mollesse ni chaleur alcoolique excessive.

116. France : Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos Saint-Jacques – Sylvie Esmonin 2001

(100% Pinot Noir)

DS15,5 – PC15 – LG14 – MS14.  Note moyenne : 14,6

Evolué, kirsché, épicé, fumé, viandé, terrien et acide comme un Pommard. Peu souriant mais solidité assurée.

117. Italie : Brunello di Montalcino – Castello Banfi 2002

(100% sangiovese)

DSED – PC(ED) – LG? – MSED . Note moyenne :ED

Rancioté, tannique, viandox. Flingué.

118. Espagne : Ribera del Duero – Bodegas y Vinedos « Alion » Reserva 1996

(100% Tempranillo)

DS14,5 – PC14,5 – LG14,5 – MS14,5. Note moyenne : 14,5

Lactique, sanguin, avec un peu de volatile. Boisé encore présent pour un jus un peu râpeux (sangiovese ?).

Mais Pierre me rappelle que le boisé est plutôt ibérique.

119. Espagne : Getariako Txakolina – Domaine Txomin Etxaniz  “Uydi” Txakolin Berantiarra 2006

(90% Hondarrabi Zuri/10% Hondarrabi Beltza)

DS15 – PC14,5 – LG15 – MS15. Note moyenne : 14,9

Cadeau de Philippe Escapat. Impression passerillée, avec du fruit exotique et une acidité suffisante. Pas trop de sucre. Fin, frais, pur, friand.

Pensé Jurançon. Mes partenaires partiront tous en chenin (Aubance de Richou ?).

120. Portugal : Porto – Quinta da Colmaça 2003

(50% Tinta Roriz, 20% Touriga Francesa, 20% Barroca, 10% Touriga Nacional)

DS17 – PC17 – LG15 – MS15. Note moyenne : 16

Vintage lusitanien assez classique, un peu refermé au niveau du fruit. Schiste, camphre, girofle et finale ardente, comme il se doit.

121. Espagne : Xeres – Emilio Lustau « Tintilla de Rota » NM

(100% Tintilla de Rota)

DS14,5 – PC14,5 – LG14,5 – MS15. Note moyenne : 14,6

Robe brune avec des reflets verts sur les bords (comme à Madère).

Olfaction puissante, décadente, sans retenue, mêlant des parfums très « épais » et brûlés de figue rôtie, de cannelle, de sirop d’érable (ou de mélasse ?), de banane flambée au rhum, de cachou.

Manque d’élégance par rapport à certains PX, de fruit aussi (cette framboise absente). De fraîcheur aussi. Finale un peu amère pour parachever ce tableau d’embonpoint. Une rencontre précédente fut plus fructueuse.

Rappels :

a. Emilio Lustau – Tintilla de Rota : 9/6/2002 (PC)

PC : 17 DS : 16,5 VM : 17 RT : 15-15,5 EF : 16 GL 17. Note moyenne : 16,5

Robe noire comme du mazout, même les larmes sur les parois du verre sont colorées. Nez étonnamment frais, pur et vibrant, floral, chocolat, framboise, caramel… Très, très riche, superbement dense et long, saveur propre, nette, acidité salvatrice.

b. Jerez – Lustau – Tintilla de Rota : 8/8/2005 (Pascal Perez)

PP18 – LG18,5

– Effluves baroques et enivrants de prune noire, de figue fraîche, d’orange confite, de cacao, de café, de tabac, de caramel, de torréfaction, …..

– La magie de cette cuvée opère encore une fois. Elle réside dans le mariage abouti et toujours renouvelé d’une énorme richesse (en matière et en sucre) et d’une fraîcheur étonnante. Fraîcheur et élégance aussi. Et complexité bien sûr. Quelques éléments permettant d’apprécier cette dernière : café, prune, kumquat confit, réglisse, sucre muscovado, vanille et pointe de cannelle. La finale est d’une grande rémanence.

 

Le mercredi 16 mars

Commentaires de Pierre Citerne. Bouteilles proposées par Didier Sanchez.

122. Allemagne : Pfalz – Weingut Müller-Catoir – Riesling Burgergarten Spätlese Feinfruchtig Trocken 2007

(100% Riesling)

DS16 – PC15-  LG15,5 – MS15,5. Note moyenne : 15,5

Expressif et variétal, très agrumes, équilibre satisfaisant entre le sucre résiduel, un alcool discret et des saveurs puissantes. Nez plutôt alsacien mais équilibre allemand..

.

123. Espagne : Cava – Freixenet « Casa Sala Gran Reserva » 2004

(40% Macabeo, 40% Xarel·lo, 20% Parellada)

DS14,5 – PC13,5 – LG13,5 – MS13,5. Note moyenne : 13,8

Nez sudiste, fenouil, beurre et mie de pain. Bulle envahissante, dosage sensible, amertume. Très cava…

124. France : Champagne – Roederer « Cristal » 2002

(55% de Pinot noir – 45% de Chardonnay)

DS15,5/16 – PC14,5 – LG(15,5) – MS15,5/16. Note moyenne : 15,4

Robe un peu plus verte que celles des deux autres effervescents. Nez fortement réduit, matière tendue, acide, dense, austère.

125. Espagne : Cava – Mestres « Mas Via » +++ Gran Reserva Familiar 1997

(Macabeo, Xarel·Lo, Parellada)

DS15,5 – PC14,5/15 – LG(14,5) – MS15. Note moyenne : 14,9

Nez oxydatif, truffé, rancioté ; peu d’acidité et forte amertume en finale. Sorte de jerez gazeux, pas inintéressant, ni désagréable…

126. Espagne : Rueda – Bodegas Terna « V3 Viñas Viejas » Verdejo 2008

(100% Verdejo)

DS14 – PC13 – LG13,5 – MS13,5/14. Note moyenne : 13,6

Expression typée, exotique (fruit de la passion…) et légèrement herbacée, soulignée par un boisé apatride ; bouche ronde, finale amère.

127. Espagne : Rías Baixas – Francisco Alfonso « Pedralonga » 2009

(100% Albariño)

DS15,5/16 – PC16 – LG15 – MS15 Note moyenne : 15,4

Très aromatique, libre, guilleret mais non sans aplomb, nuancé, “pointu” – assez réjouissant.

128. Espagne : Valdeorras : Rafael Palacios  » As Sortes » Val do Bibei  2009

(100% Godello)

DS14,5 – PC14 – LG14 – MS14. Note moyenne : 14,1

Boisé mesuré, qui confère à l’ensemble une allure très bourguignonne, des arômes de poire, de vanille, du gras, mais aussi de la tonicité. Difficile à caractériser ce godello…

129. France : Meursault « Chevalières » : Domaine Germain 2006

(100% Chardonnay)

DS14,5/15 – PC15,5 – LG14,5 – MS15,5. Note moyenne : 15,1

Riche, exubérant, presque rhodanien avec ses arômes de fruits secs. Bouche à la fois riche et fraîche, bien en place, qui évite la lourdeur malgré une rondeur certaine.

130. Espagne : Riax Baixas : Bodega Zarate « El Palomar » Albariño 2009

(100% Albariño)

DS15/15,5 – PC15,5 – LG15 – MS14,5. Note moyenne : 15,1

Aromatique, porté par une acidité volatile espiègle. Vif, gras et sapide, avec un réel caractère, acidulé, un peu sauvage, mais séducteur.

131. France : Condrieu – Georges Vernay « Coteaux de Vernon » 2007

(100% Viognier)

DS15 – PC15,5 – LG15 – MS15,5. Note moyenne : 15,3

Doré soutenu. Nez exubérant, musqué, abricoté, camphré, très riche, typé viognier. Alcool très présent, grande concentration, plein de caractère, mais quelque peu saturant.

132. France : Hermitage – Domaine J.L Chave 2006

(80% Marsanne, 20% Roussanne)

DS17+ – PC18 – LG16,5+ – MS17. Note moyenne : 17,1

Nez ample, cire, largeur lactique, pointe animale fumée… Bouche souveraine, très grasse, riche, capiteuse, visqueuse. Grand hermitage blanc, encore très jeune, maître vin.

133. France : Châteauneuf-du-Pape : Château de Beaucastel « Roussanne Vieilles Vignes » 2005

(100% Roussanne)

DS? puis 16,5/17 – PC(17 ou ED)? – LG? – MS(ED?). Note moyenne : ?

Là aussi, beaucoup de gras, d’alcool, d’ampleur et de tenue. On devine un grand châteauneuf, mais au travers du message fruité, assez exotique, s’attardent des notes suspectes, liégeuses, terreuses, phénolées.

134. Espagne : Bierzo – Paixar – Selected by Aurelio Cabastrero 2007

(100% Mencia)

DS14 – PC14,5 – LG13,5 – MS14. Note moyenne : 14

Aspect jeune et saturé. Nez fruité et torréfié, bouche très acide, grain fin. Ressemblerait un peu à une barbera piémontaise…

135. Nouvelle-Zélande : Waipara Valley – Donaldson Family « Pegasus Bay » Pinot Noir 2007

(100% Pinot Noir)

DS14,5 – PC15,5 – LG14 – MS15,5. Note moyenne : 14,9

Jolie expression de pinot “exogène”, directe, sapide, franche, un peu anguleuse et douceâtre à la fois, acide, pas du tout bourguignonne.

136. Usa : Californie – Sonoma County – Ridge « Geyserville » 2005

(77% Zinfandel, 17% Carignane, 6% Petite Syrah)

DS14,5/15 – PC15,5 – LG14 – MS16. Note moyenne : 15,1

Fruit généreux, largement épicé, confituré mais nuancé et propre. Matière pulpeuse, solaire, restant précise, s’accommodant bien du boisé américain (cèdre, épices douces…)

137. Espagne : Priorat – Ester Nin “Nit de Nin” 2008

(Grenache et Carignan)

DS14,5 – PC(?) – LG14,5 – MS14. Note moyenne : 14,3

Aspect très dense, bordure violacée. Nez floral, forte acidité volatile, fruits noirs, agrumes, très épicé (cannelle), comme un vin chaud…  Très acide en bouche, on en oublie la charge alcoolique, trame dense et fine ; Priorat certes très frais, mais agressif, étonnant.

138. Italie : Toscane IGT – Antinori “Tignanello” 2007

(85% Sangiovese, 10% Cabernet-Sauvignon, 5% Cabernet-Franc)

DS15,5+ – PC16/16,5 – LG15+ – MS16. Note moyenne : 15,7

Robe mate. Nez lactique, herbacé, tabac, très cabernet… Même impression en bouche, riche, beaucoup d’alcool, de tannins, de jus, le tout en bon ordre bien qu’un poil bourru.

139. Espagne : Rioja – Bodegas Muga « Torre Muga » 2005

(75% Tempranillo, 15% Mazuelo, 10% Graciano)

DSED – PCED – LGED – MSED. Note moyenne : ED

Bouchonné.

140. Australie : Barossa Valley – Torbreck « The Steading » 2006

(60% Grenache, 20% Mataro et 20% Shiraz)

DS15 – PC16 – LG(13) – MS16. Note moyenne : 15

Robe tendre. Fortement mentholé, eucalyptus, goudron… très souple en bouche, généreux, belle sapidité.

141. Afrique du Sud : Stellenbosch – Anwilka 2006

(66% de Cabernet-Sauvignon et 29% de Syrah, 5% Merlot)

DS15,5/16 – PC16,5/17 – LG15,5 – MS16,5/17. Note moyenne : 16,1

Très dense d’aspect. Beau nez typé cabernet, très mûr mais précis et attirant : mine de crayon, étable, tabac, fumée… Riche et velouté en bouche, convaincant, pulpeux et un peu douceâtre mais structuré par des tannins suffisamment austères.

142. Espagne : Ribera del Duero – Carmelo Rodero « Reserva » 2005

(Tempranillo, Cabernet-Sauvignon)

DS14,5 – PC14,5 – LG13 – MS13,5. Note moyenne : 13,9

Parfaitement typé, lactique, torréfie, épicé… Disert et sapide, réussi dans le style boisé et roboratif de la Ribera del Duero.

143. France : Clos des Lambrays – Domaine des Lambrays 2002

(100% Pinot Noir)

DS15,5/16 – PC16 – LG15,5/16 – MS16,5. Note moyenne : 16

Pinot expressif dans ses arômes, délié, fin, déjà assez évolué. Plus solide, dense et vif en bouche, sérieux, typé vendange entière. La classe d’un grand cru dans un grand millésime ne saute toutefois pas au nez, ni à la gorge…

144. Italie : Barolo – Elio Altare 2004

(100% Nebbiolo)

DS18 – PC16,5/17 – LG15,5+ – MS17. Note moyenne : 16,8

Robe dense, légère évolution. Très parfumé, épicé, camphré, goudron, fruits confits, quinquina… Richement doté en bouche, alcool et grande structure tannique, très sérieux, reste harmonieux. Modernité intelligente.

145. France : Châteauneuf-du-Pape – Domaine du Vieux Télégraphe 2001

(Grenache 65/Mourvèdre 15/Syrah15)

DSED – PCED – LGED – MSED. Note moyenne : ED

Passé, cuit…

146. France : Saint-Julien – Léoville-Poyferré 1998

(58% Cabernet-Sauvignon/31 % Merlot/9% Petit Verdot/2% Cabernet-Franc

DS17 – PC17 – LG16,5/17 – MS17. Note moyenne : 16,9

Aspect plein, modérément évolué. Expression aromatique distinguée, cohérente, précise, organique et épicée. Bouche harmonieuse, tendue mais amène, fraîche, structurée – beau classique médocain.

147. Espagne : Ribera del Duero – Vega Sicilia « Unico » 1998

(80% Tempranillo, 20% Cabernet-Sauvignon)

DS(12?) – PC17 – LG(14) – MS14?. Note moyenne : (14,3?)

Robe mate, profonde. Expression boisée caractéristique : beurre rance et bois de santal, forte acidité volatile, vieux bois, presque moisi (roquefort ?…) Lactique en bouche aussi, mais vif, tranchant même, très long, tonique, serré ; saveur piquante, pimentée. Abord difficile mais à mon avis grand potentiel, dans les lignée des millésimes classiques de cette cuvée, ou pas loin (70, 74, 81, 87…).

Rappel : Vega Sicilia Unico 1998 : (15/20) – 28/3/09 (LG)

Senteurs assez délurées de mandarine, d’orange sanguine, de bois exotique (le bourbon sera plus net une fois le vin dévoilé), de fraise, de menthe, de coco.

Bouche difficile à cerner (personne n’est parti directement en Espagne), pour un vin qu’il convient encore d’attendre en cave.

148. France : Hermitage – Domaine JL Chave 1998

(100% Syrah)

DS17,5 – PC17 – LG16+ – MS17,5. Note moyenne : 17

Robe nettement évoluée. Organique, camphrée, suie et gibier : expression aromatique accomplie et représentative, racée. Matière ferme, fumée, sapide, tendue, plutôt froide, paraissant à point.

149. Espagne : Lanzarote – El Grifo “Malvasia Dulce” 2007

(100% Malvoisie)

DS14 – PC14,5 – LG14,5 – MS15. Note moyenne : 14,5

Pomme cuite, tilleul, orange : avenant nez de passerillage. Liqueur sympathique, sans lourdeur ni excès d’alcool, presque muscatée.

150. Portugal : Madère – Cossart Gordon Boal 15 anys NM

(100% Boal)

DS15,5 – PC15 – LG16,5 – MS15,5. Note moyenne : 15,6

Robe ambrée, centre évoquant le brou de noix. Beau nez rancioté, fruits secs et huître fumée… Riche, tendu, brûlant mais savoureux, relativement doux, avec des tonalités oxydatives plaisantes mais assez simples. Joli madère pour débutant, pas extrémiste.