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Verticale du château Palmer à Margaux

Club toulousain In Vino Veritas

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Le 07 Janvier 2011

Verticale du château Palmer à Margaux

En 31 millésimes…

 

La dégustation, préparée par Didier Sanchez, s’est déroulée sur deux journées.

L’ensemble est commenté par Pierre Simon pour la séance de l’après-midi et Maxime France pour celle du soir.

 

Quelques commentaires de contexte :

Tous les vins ont été achetés il y a plus de 1 an, très important pour le repos des vieux vins. Ils ont été mis en position verticale dès le 15 novembre 2010 afin d’obtenir une bonne décantation. Puis placés dans une cave de service, à température adaptée, 7 jours avant les rendez-vous.

La première journée de dégustation se déroule en deux séances : l’après-midi à 14h15 puis le soir à 19h30, la deuxième uniquement le soir en raison des vieux millésimes.

Ce compte-rendu détaille les impressions de chaque séance.

Entre autres causes, une aération de 5 heures (dans la bouteille rebouchée en position verticale) peut expliquer des variations dans les appréciations.

Les notes de Didier Sanchez, présent l’après-midi et le soir, reflètent ces fluctuations.

Les vins sont dégustés du plus jeune au plus vieux, sans présentation à l’aveugle.

Les verres utilisés sont les « Expert » de Spiegelau.

DS : Didier Sanchez – LG Laurent Gibet – MS : Miguel Sennoun – PM : Patrick Moulène – PC : Pierre Citerne – MF : Maxime France – PS : Pierre Simon.

 

1ère partie :

Vendredi 7 janvier 2011

 

Ordre de dégustation

(Nombre total de dégustateurs : 14)

 

1. Château Palmer 2001

(44% Merlot, 51% Cabernet-Sauvignon, 5% Petit Verdot)

L’après-midi : DS16 – PS15. Note moyenne AM : 15,5

Robe grenat. Disque tirant légèrement sur l’orange. Le nez se livre tout de suite avec des senteurs de fruits rouges et de cèdre ponctuées de notes légères de menthol. La bouche est fraîche, sapide, fruitée.  La finale est caressante et très belle. Belle bouteille prête à boire. Nous nous interrogeons tout de même sur la rapidité de son évolution.

Le soir : DS(15,5) – PC15 – LG15 – MS15,5/16 – PM16 – MF15,5. Note moyenne SOIR : 15,5

Robe dépouillée, arborant quelques reflets bruns sur le disque. Le nez, déjà assez nuancé et non dénué d’une certaine race, exhale des senteurs de cassis, de poivre et de cuir noble. La bouche s’exprime dans un registre léger, sur une fraîcheur empreinte de végétalité. Le vin divisera les dégustateurs entre les uns qui lui trouveront un équilibre et une finesse intéressants et les autres qui lui reprocheront un côté anguleux et dur dans sa structure tannique.

2. Château Palmer 2000

(47% Merlot, 53% Cabernet-Sauvignon)

L’après-midi : DS17 – PS16,5. Note moyenne AM : 16,8

Robe sombre au disque rouge violacé. Le nez est discret sur un registre de grande maturité (cuir, pruneau…). La bouche est en harmonie, mûre, portée par des tanins fins et caressants. Belle matière de grand cru. Le finale est délicieusement réglissée.

Le soir : DS16,5 – PC16 – LG16,5 – MS16,5 – PM17 – MF16,5. Note moyenne SOIR : 16,5

La robe se montre plus dense que celle de son cadet. Le nez reste plutôt en sourdine au départ dévoilant timidement des notes de fruits noirs bien mûrs, de goudron et de graphite. La bouche apparaît très mûre, certains parleront d’un profil “sudiste”, mais la matière est de qualité, juteuse et dense. Les arômes jouent dans un registre viandé pour finir sur une note cacaotée.

3. Château Palmer 1999

(46% Merlot, 48% Cabernet-Sauvignon, 6% Petit Verdot)

L’après-midi : DS15,5 – PS14,5. Note moyenne AM : 15

Robe sombre. Disque très légèrement violacé. Nez sauvage, discret, libérant des notes d’herbes sèches à l’aération. La bouche est tannique, un peu mince. Le vin est un brin dissocié et la finale un peu dure.

Le soir : DS14,5 – PC14,5/15 – LG15 – MS15 – PM15 – MF15. Note moyenne SOIR : 14,9

Le nez s’ouvre avec un fort caractère volatil qui s’estompera à l’aération. Il dévoilera ensuite des senteurs montrant les premiers signes d’évolution avec des notes de sous-bois naissantes, de poivre mais aussi de cassis et de menthol. En bouche le vin s’exprime essentiellement sur les amers et la réglisse. Il se montre quelque peu monolithique, pas suffisamment nuancé, et surtout, plus rustique et plus sec que les précédents. De l’avis de certains: “il passerait certainement bien à table, accompagné d’une viande grillée, mais il est bien difficile en l’état !”

4. Château Palmer 1998

(52% Merlot, 43% Cabernet-Sauvignon, 5% Petit Verdot)

L’après-midi : DS18,5/19 – PS18. Note moyenne AM : 18,4

Robe grenat tirant sur l’orange en bordure. Magnifique nez de cèdre, de gibier, évoluant sur la truffe. Bouche puissante, large, tendue par des tanins ronds et veloutés. La finale est énorme. Chapeau bas messieurs….un ange passe.

Le soir : DS18,5/19 – PC17 – LG17,5 – MS17,5 – PM17,5 – MF17,5. Note moyenne SOIR : 17,6

L’élégant bouquet nous livre des fragrances variées de mûre mûre (!), d’estragon, de graphite et de viande. En bouche la matière est de grande qualité, de niveau 1er cru classé pour certains, fine, soyeuse, elle se montre aussi extrêmement savoureuse et dotée d’un grand velouté de tanins. Un vin complet, une superbe bouteille! A noter cependant que le fond de bouteille regoûté en fin de soirée se montrait assez sec, ayant perdu en chemin une bonne partie de sa suavité…

5. Château Palmer 1997

(42% Merlot, 55% Cabernet-Sauvignon, 3% Petit Verdot)

L’après-midi : DS14 – PS14. Note moyenne AM : 14

Robe très (trop?) évoluée. Nez végétal dominé par le poivron. Bouche mince courte. Il faut le boire, vite. Ce vin confirme la qualité médiocre du millésime avec une interrogation : fallait-il le déclasser?

Le soir : DS14,5 – PC12,5/13 – LG14,5 – MS13 – PM15,5 – MF14. Note moyenne SOIR : 14

La robe commence à tuiler très légèrement sur le disque. Le nez se montre éteint, terne et manquant de profondeur, il exprime des notes rappelant le Viandox, la terre et le poivron. En bouche le vin se montre fatigué, certains le jugeront “mort”, d’autres montreront plus de clémence à son égard sans toutefois parvenir à se laisser réellement convaincre par cette bouteille à la finale métallique.

Rappel : château Palmer 1997 – 22/11/05 (PC)

DS16,5/17 – PC16,5/17 – MS17,5 – JP16,5 – CD16,5. Note moyenne : 16,8

Centre du disque sombre, bordure franchement évoluée.

Nez classiquement médocain, réservé, précis et racé : cassis, noix, suie, pain grillé…

Matière pleine, très fraîche, saveur ample et élégante. Très bel équilibre et remarquable finale, persistante et précise.

6. Château Palmer 1996

(40% Merlot, Cabernet-Sauvignon, 4% Cabernet-Franc, 1% Petit Verdot)

L’après-midi : DS17 – PS16,5 + . Note moyenne AM : 16,8

Robe présentant des signes classiques d’évolution. Nez est fermé et ne s’ouvrira guère laissant échapper de rares notes un peu anisées. L’attaque est fraîche. La bouche serrée. La matière est là mais le vin est austère. Il faut l’attendre.

Le soir : DS(15,5+) – PC(15) – LG(15) – MS(15) – PM? – MF(15). Note moyenne SOIR : (15,1)

Le nez ne se livre pour ainsi dire pas du tout, il apparaît totalement mutique, renfrogné, laissant échapper quelques timides senteurs de cuir et de fruits noirs. La bouche est à l’unisson, complètement muette et dissociée, au point que certains suspecteront un problème de bouteille en évoquant les TCA.

7. Château Palmer 1995

(51% Merlot, 40% Cabernet-Sauvignon, 9% Cabernet-Franc)

L’après-midi : DS16 – PS16. Note moyenne AM : 16

Robe un peu terne au disque évoluant sur l’orange. Très joli nez de cèdre, de fourrure et de fruits frais. La bouche est fraîche et appétente mais à cette heure ses composants sont un peu dissociés. La finale est asséchante. Ici aussi, il faut attendre.

Le soir : DS15,5+/16 – PC15,5 – LG16 – MS16 – PM16 – MF16. Note moyenne SOIR : 15,9

Bouquet profond, “sombre”, rappelant le goudron, le cigare ainsi qu’une pointe animale. En bouche le vin s’exprime en mode “rigide”, bâti sur une matière de qualité, à la densité intéressante mais aux tanins quelque peu “grenus” et “poussiéreux” qui ne permettent pas d’aimer totalement ce vin. On est, dans tous les cas, bien loin de “l’élégance” légendaire que nombre d’observateurs attribuent habituellement au cru.

8. Château Palmer 1994

(47% Merlot, 50% Cabernet-Sauvignon, 1% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

L’après-midi : DS15,5 – PS15. Note moyenne AM : 15,3

Belle robe claire avec des traces d’évolution. Nez réglissé, évoluant sur les épices, la girofle, l’orange. La bouche est un peu mince mais très équilibrée. Contrairement aux deux précédents, ce vin se livre et nous a semblé très plaisant. Profitons-en aujourd’hui.

Le soir : DS15 – PC13 – LG15 – MS13,5 – PM15 – MF14,5. Note moyenne SOIR : 14,3

Le nez ne se montre pas très complexe, évoluant essentiellement sur des notes de sous-bois et de café. Bien qu’un peu malingre et monolithique, la bouche se montre plutôt sous une belle fraîcheur et n’apparaît pas trop mal réussie pour le millésime.

Rappel : château Palmer 1994 – 23/03/07 (PR)

DS AM16,5/17 – DS SOIR14,5 – PC17 – MS14 – PR16,5.

Note moyenne AM : 16,8 et SOIR : 14,3

Robe brillante, assez sombre, plus marquée par les notes grenat, mais toujours relevée d’impressions rougeâtres !

Sublime nez au fruit mûr jaillissant, frais, parfaitement expressif, relevé d’épices et d’un léger fumé ! D’apparente simplicité, c’est en fait un nez racé, d’une grande finesse, absolument pas parasité par le bois.

La bouche est au diapason : fraîche, équilibrée, très agréable, elle s’articule sur ce fruit éclatant, les notes fumées, presque tourbées, le menthol. Rien d’exubérant ni de spectaculaire : pas de gras, mais de la finesse (tanins imperceptibles) et une vraie franchise qui perdurent jusque dans une finale distinguée, d’une jolie longueur.

Bravo !

Cette subtilité nous avait fait penser, à tort, à un Pomerol (Pétrus était sur le bord des lèvres) : on avait oublié l’élégance, la finesse et le profil féminin que peuvent avoir certains Margaux.

Par contre, le vin s’écroule un peu le soir, nous indiquant son manque de résistance à l’aération.

Mais quel régal à l’ouverture !

9. Château Palmer 1993

(52% Merlot, 41% Cabernet-Sauvignon, 7% Cabernet-Franc)

L’après-midi : DS13,5 – PS13. Note moyenne AM : 13,3

La robe claire signe sans doute un manque de matière. Le nez est un peu réglissé avec tout à la fois des notes de confit (orange) et de végétaux. La bouche est mince, acide manquant ostensiblement de structure. Les tanins sont un peu crayeux et guère dignes d’un cru classé. Ici aussi se pose la question de son déclassement.

Le soir : DS13 – PC13,5 – LG13,5 – MS13,5 – PM15 – MF13,5. Note moyenne SOIR : 13,7

Le nez revêt un caractère peu agréable rappelant le nuoc-mam et le cuir mouillé. En bouche le vin se montre maigre, étriqué et termine sur une finale dure et décharnée. Autant le 94 se sauvait dans le  contexte du millésime, autant ce 93 semble avoir vécu, ou plutôt, n’avoir jamais réellement existé !

Rappel : Château Palmer 1993 – 21/11/06 (LG)

DS13 – PC12 – LG12 – MS14 – CD14 – BLG15. Note moyenne : 13,3.

Robe dense, peu évoluée.

Nez curieux : camphre, liqueur de cassis, forêt noire (on se croirait en Australie, presque).

Bouche concentrée (sans la suavité de pulpe trouvée dans VCC), acide. Un paradoxe qui rend le vin vraiment peu plaisant.

10. Château Palmer 1992

(43% Merlot, 50% Cabernet-Sauvignon, 5% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

L’après-midi : DS12 – PS13. Note moyenne AM : 12,5

Robe claire, très évoluée. Nez intéressant de cigare et de fruits frais. Mais la bouche ne suit pas, elle reste mince, un peu brouillonne. Pour moi qui l’ai noté un point de plus que Didier, c’est un vin agréable mais sans ambitions.

Le soir : DS12 – PC11/12 – LG13 – MS12 – PM15 – MF12,5. Note moyenne SOIR : 12,7

Nez peu disert de vin sur le déclin livrant de pauvres inflexions métalliques et de viandox. En bouche il n’a pas (plus?) grand chose à offrir non plus, il apparaît fatigué et bien difficile à apprécier tant il se montre famélique …

11. Château Palmer 1991

(38% Merlot, 58% Cabernet-Sauvignon, 4% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

L’après-midi : DS14,5 – PS14. Note moyenne AM : 14,3

Robe plus concentrée que la précédente. Nez animal sur le Viandox. Bouche douce, très mûre, évoquant même le grenache pour certains.. La finale est même un peu sucrée.

La discussion s’engage sur ce vin qui correspond à la gelée terrible d’avril 91. Une hypothèse : la chaptalisation, censée structurer une vendange qui tardait à mûrir, aurait laissé des traces qui tirent ce vin sur des arômes de vieux grenache.

Le soir : DS15,5 – PC15,5 – LG15,5/16 – MS15,5 – PM17 – MF15,5. Note moyenne SOIR : 15,8

Au départ, le bouquet de ce 91 revêt un fort caractère organique avec des odeurs de poulailler et de Viandox; il s’épurera à l’aération pour laisser place à des senteurs plus nobles de café, de cuir et de Havane. En bouche, la matière se montre intéressante, juteuse, pour un vin qui fait mieux que tirer son épingle du jeu d’un millésime à la réputation exécrable pour le commun des dégustateurs! Il a été apprécié par l’assemblée du soir, certains le portant même au pinacle comme le vin de la soirée! Personnellement, il a constitué une bonne surprise…

Pirate :

12. Château Marquis de Terme 1990

Le soir : DS18,5 – PC18 – LG17,5 – MS18 – PM17,5 – MF18. Note moyenne SOIR : 17,9

Le bouquet de ce “flibustier” nous livre de profonds et complexes effluves de cuir, de Havane, de brique chaude et de viande fumée. En bouche il se montre juteux, dense et empreint d’une grande vitalité et de beaucoup de fraîcheur. Pour la première fois de la soirée nous insisterons sur la finesse et l’élégance et penserons à un autre Marquis, d’Aligre celui-là, qui nous régale régulièrement…Nous évoquerons aussi la classe d’un premier cru, imaginerons Margaux… bref, cette bouteille aura fait son effet au nez et à la barbe de son prestigieux voisin!

13. Château Palmer 1990

(37% Merlot, 54% Cabernet-Sauvignon, 7% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

L’après-midi : DS15,5/16 – PS14,5. Note moyenne AM : 15,1

Robe claire, évoluée. Nez de cigare, d’épices douces, de pruneaux à l’eau de vie. En bouche, beaucoup de douceur, presque sucrée. On sent une vendange mûre. La finale est de longueur intéressante, sans plus. Est-ce en raison des attentes excessives de la première bouteille des trois glorieuses de Bordeaux que je la note assez sévèrement ?

Le soir : DS15 – PC15 – LG15,5 – MS16 – PM17,5 – MF16. Note moyenne SOIR : 15,8

Le nez dévoile des senteurs animales, viandées, d’épices et de café, dans une gamme aromatique assez proche de celle du 91. L’attaque se fait plutôt massive mais le vin semble montrer une certaine faiblesse en milieu de bouche ainsi qu’un profil tannique un peu abrupt, à la limite de la sécheresse. L’ensemble ne se montre pas transcendant en raison, notamment, d’un manque de subtilité…

14. Château Palmer 1989

(41% Merlot, 2% 5Cabernet-Sauvignon, 1% Cabernet-Franc, 6% Petit Verdot)

L’après-midi : DS16,5 – PS16 . Note moyenne AM : 16,3

Belle robe brillante et très dense. L’oeil déjà soupçonne la matière. Le nez animal avec des touches de cigare est beau. La bouche est vineuse. Ici tout est en place et la finale est à l’avenant. Il semble pourtant que cette bouteille n’ait pas encore lâché la bride et que les années qui viennent vont participer à sa libération.

Le soir : DS15,5/16 – PC15 – LG15 – MS16 – PM17,5 – MF16,5. Note moyenne SOIR : 16

Le nez apparaît clairement marqué par les accents solaires du millésime avec des notes de pruneaux, de cacao et de havane, il est par ailleurs fortement marqué par  l’acidité volatile à la façon de certains autres millésimes très chaud comme 1947. En bouche le vin ne renie pas ce caractère riche avec des arômes de fruits très mûrs, presque compotés. L’équilibre d’ensemble n’apparaît pas du tout irréprochable, certains le qualifieront même de “précaire”, entre une grosse maturité et une finale un peu étriquée…Un vin qui divisera à nouveau…

Rappels :

a. Château Palmer 1989 – 05/06/05 (PC)

DS17 – PC17 – CD17 – VM17. Note moyenne : 17

Beau grenat profond, très brillant.

Nez très mûr, puissant, un peu monolithique au premier abord (crème de mûre). L’aération libère des notes profondes et racées de poulailler, de pansement, de sirop pharmaceutique, de goudron ; notes que j’associe volontiers aux plus grands vins du Médoc.

Beaucoup de vigueur en bouche, un fruit très dense, encore un peu brutal dans son expression ; de superbes tannins ronds et une bonne trame acide assurent la cohérence de cet ensemble puissant et velouté. Beaucoup moins prêt que le Pomerol, il devrait vieillir longtemps.

b. Château Palmer 1989 (LG)

JP17 – LG16,5 – PP17

*Robe intense, vraiment peu usée.

Exhalaisons moyennement complexes de minéral, de cèdre, de cassis, de réglisse, de cuir et de truffe, très « Pauillac ».

Bouche plutôt austère et droite, sans trop de concession à la tendresse et à la complexité (cela dit, elle est encore jeune). Elle se livre dans un registre viril (encore plus si l’on tient compte de l’appellation et du millésime), pas trop chantant (dans une sorte de service minimum un peu hors champ margalien tout de même).

Jacques trouve lui une bouche fondue, ouverte, sans brutalité. Bel accord avec la chair blanche et ferme du volatile. Pascal décrit un vin fin, mi-sérieux, mi-charmant, aux tannins assurément distingués.

c. Palmer 1989 : 17,5/18 – 16/7/08 (LG)

Plus rive droite (le merlot 50%) : truffe, cacao, menthe.

Ample, mûr, onctueux.

Un peu plus langoureux que Las Cases 1990 (le millésime 1989) mais l’alcool est bien intégré (nulle lourdeur sur un millésime parfois piégeux).

15. Château Palmer 1988

(39% Merlot, 51% Cabernet-Sauvignon, 8% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

L’après-midi : DS17 – PS17. Note moyenne AM : 17

Belle robe sombre et profonde. Le nez est magnifique de complexité. Les parfums tournent dans le verre au gré des minutes. Floraux, il évoluent vers des senteurs de terre humide et de poivrons grillés. Par moment, une touche subtile de coquille. L’attaque est fraîche, très droite. La bouche est très équilibrée, belle finesse de tanins mûrs. La finale achève d’emporter mon adhésion. Belle bouteille dans un grand millésime classique.

Le soir : DS16,5/17 – PC15,5 – LG16,5 – MS16,5 – PM17 – MF17. Note moyenne SOIR : 16,5

Le bouquet profond et complexe libère de belles fragrances de poivron bien mûr, de piment d’Espelette, de cuir et de boîte à cigares. La bouche revêt un profil frais et un équilibre de qualité. Elle se montre juteuse, plutôt en finesse et non dénuée d’une certaine élégance. Seule réserve : le grain tannique ne se montre pas des plus subtils! Ce 88 reste toutefois, à mon goût, dans les trois meilleurs vins de la soirée.

Rappel : Château Palmer 1988 – 6/12/2002 (PC)

LG16 – PP17 – DS17 – PC17. Note moyenne : 17

Toujours une robe dense avec des bords tuilés assez minces.

Nez ample et racé, équilibre souverain entre le fruit et les notes tertiaires : poivron noble, gibier, suie…

Matière concentrée, dense, droite, savoureuse, à la fois vive et moelleuse, juteuse et tonique.

16. Château Palmer 1987

(48% Merlot, 45% Cabernet-Sauvignon, 5% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

L’après-midi : DS15 – PS16 Note moyenne AM : 15,5

Ce qui nous intrigue ici c’est le nez de cabernet-franc : le bourgeon de cassis invite le menthol… J’aime mais l’on peut se demander si nous sommes toujours à Bordeaux. L’attaque est pleine de franchise et la bouche très sapide me plaît beaucoup. Une bouteille exotique et controversée. Je lui suis peut-être un peu reconnaissant de m’avoir intrigué et sorti de la monotonie suscitée par certaines de ses soeurs…

Le soir : DS15 – PC15,5 – LG15 – MS15,5 – PM15 – MF15 . Note moyenne SOIR : 15,2

Le profil du nez se montre ligérien dans l’âme avec des senteurs végétales de germe de pomme de terre, de poivron et de sol de cave. La bouche surprend par sa très belle finesse de grain, ses arômes de cassis frais et sa fraîcheur qui nous feront penser, unanimement, à un beau Chinon. Une bouteille intéressante dans un millésime dont nous n’attendions pas grand chose!

17. Château Palmer 1986

(48% Merlot, 41% Cabernet-Sauvignon, 4% Cabernet-Franc, 7% Petit Verdot)

L’après-midi : DS15,5 – PS14,5  . Note moyenne AM : 15

La robe est ici franchement évoluée. Le nez est assez simple sur les fruits compotés (pruneaux…) La matière est honnête et la finale assez simple elle aussi avec un côté légèrement sec.

Le soir : DS15,5/16 – PC15,5 – LG16 – MS16 – PM16 – MF15,5. Note moyenne SOIR : 15,8

Le nez apparaît plutôt frais avec des odeurs de menthol, de réglisse, de café et d’épices. En bouche la matière est plutôt dense et fraîche mais une nouvelle fois les tannins se montrent par trop acérés, agressifs, conférant à la finale un caractère sec. Le vin se montre bien difficile à aborder pour lui-même, il devrait mieux se comporter à table accompagné d’une viande un peu grasse pour lui “arrondir les angles”!

Rappel : Château Palmer 86 – Horizontale Bordeaux 1986 – 3/12/2001 (DS)

Note : 16 vers 15,5

Robe assez claire, légèrement évoluée.

Nez intense, complexe et classique de prune, torréfaction, café, rose séchée, fleurs. Très classe !

Bouche intense de finesse, de jus de fruit, mais la finale est un peu desséchante, manquant de surcroît d’un peu de chair.

Conclusion de l’après-midi

Hétérogène. Voilà pour moi le maître mot de cette dégustation. Avec des notes qui s’échelonnent de 13 à 18. Bien sûr, dans le lot, deux somptueuses bouteilles (magnifique 98 talonné par un 88 de grande classe.) Mais aussi, des bouteilles qui m’ont semblé indignes de leur rang (et de leur prix bien sûr- 92-93 et même 97 et 91). Entre les deux ….du plaisir certes, un travail juste pour que le bois soit l’accompagnateur discret de la matière. Sept bouteilles à 16 et 16+. On est en droit d’attendre un peu plus de ces vins. Et surtout, hormis les deux bouteilles citées, bien peu d’émotions. J’étais revenu, en 2010, des deux horizontales de Bel Air Marquis d’Aligre avec des étoiles plein les yeux. J’y repense encore aujourd’hui. Je ne pense pas rêver de Palmer. Sévérité ? Peut-être tout simplement petite déception face à des attentes excessives. Amateurs, ne m’en voulez pas.

Conclusion du soir

Cette première partie de dégustation aura plutôt déçu. Nous nous attendions à approcher un must en matière de finesse et d’élégance, nous n’en avons quasiment jamais parlé…Nous nous attendions à retrouver la proverbiale féminité margalaise… personnellement je préfère les filles aux formes un peu moins acérées que celles de Palmer! Nous pensions retrouver la magie des dégustations de Vieux-Château-Certan ou de Bel Air Marquis d’Aligre, nous en fûmes bien loin….Quasiment tous les vins présentaient un profil tannique sec, poussiéreux, les rendant difficiles à boire pour eux-mêmes. A part le 98, aucun vin n’a réellement réussi à susciter l’enthousiasme général.

Peut-être en attendions-nous trop? Peut-être étaient-ils trop jeunes? Autant de questions qui se posent ce soir mais qui nous amènent également à nous demander si, finalement, la réputation du cru ne serait pas un peu surfaite…Au vu des bouteilles dégustées ce soir, cela semble être le cas !

En revanche,  il semble que les vins de Palmer aient leurs “aficionados”, leurs inconditionnels, car certains autour de la table ce soir ont quand-même pris beaucoup plus de plaisir que je n’ai pu en prendre…

2ème partie :

Vendredi 04 février 2011

 

Ordre de dégustation

(Nombre total de dégustateurs : 11)

 

17. Château Palmer 1985

(33% Merlot, 57% Cabernet-Sauvignon, 4% Cabernet-Franc, 6% Petit Verdot)

DS16,5 – PC15,5/16 – LG16,5 – MS16 – PM17 – MF16,5+. Note moyenne : 16,4

Le nez exhale des senteurs intéressantes de bouillon de viande, de havane et de cuir noble. En bouche la matière se montre soyeuse, dans un style plutôt souple mais très homogène, sans creux. Une bouteille à point, prête à boire et qui procure aujourd’hui un plaisir certain.

18. Château Palmer 1984

(27% Merlot, 65% Cabernet-Sauvignon, 6% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

DS11 – PC10 – LG12 – MS12 – PM14 – MF11. Note moyenne : 11,7

Le nez ne se montre pas très causant même à l’aération. Il livre timidement une pointe viandée ainsi qu’une touche végétale mentholée. La bouche se montre mince, courte, dotée d’une forte acidité et d’un caractère aqueux qui vient renforcer l’impression de dilution. Un vin clairement déclinant, exsangue, décharné…

19. Château Palmer 1983

(41% Merlot, 53% Cabernet-Sauvignon, 4% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

DS(ED) – PC(ED) – LGED – MS(ED) – PM(ED) – MF(ED). Note moyenne : (ED)

Le nez ne se montre pas très net, peu disert.  La bouche laisse apparaître plus clairement le côté liégeux que nous soupçonnions initialement ainsi qu’un caractère sec et étriqué. Dommage car la matière semblait bien être au rendez-vous…

20. Château Palmer 1982

(42% Merlot, 48% Cabernet-Sauvignon, 7% Cabernet-Franc, 3% Petit Verdot)

DS(14,5) – PC12,5 – LG(13) – M(13,5) – PM15,5 – MF(15). Note moyenne : (14)

La robe apparaît évoluée arborant des reflets orangés sur le disque. Le nez montre aussi des signes d’évolution (prématurée?) avec des senteurs de viandox, de café et de tabac. La bouche déçoit, peu structurée et chaleureuse en finale, elle semble manquer de coffre et de vitalité. La persistance est moyenne et l’ensemble, très monocorde, manque cruellement de race et d’harmonie. Nous n’écartons pas l’hypothèse d’un problème de conservation de bouteille tant le vin se montre aujourd’hui déclinant.

21. Château Palmer 1981

(37% Merlot, 54% Cabernet-Sauvignon,  2%Cabernet-Franc, 7% Petit Verdot)

DS13 – PC13 – LG13,5 – MS13,5 – PM15 – MF13,5. Note moyenne : 13,6

Olfaction timorée laissant échapper quelques effluves de café et de jus de viande. La bouche est un peu “maigrichonne” et repose exclusivement sur un support acide qui confère une certaine fraîcheur à l’ensemble. Le vin semble moins “passé” que le 82 mais apparaît tout de même déclinant lui aussi.

A aucun moment il ne parvient réellement à apporter  du plaisir…

22. Château Palmer 1980

DS13 – PC13 – LG12,5 – MS13,5 – PM14,5  – MF13. Note moyenne : 13,3

Une nouvelle fois le nez se montre des plus timides, on y décèle cependant une pointe mentholée qui confère un caractère végétal à ce triste bouquet… En bouche, le vin se montre décharné, à la limite de l’indigence. On y retrouve les accents mentholés et végétaux pressentis au nez pour un vin lui aussi en bout de course et avec lequel il est difficile de “dialoguer” tant il a peu de choses à dire…

23. Château Palmer 1979

(36% Merlot, 58% Cabernet-Sauvignon, 2% Cabernet-Franc, 4% Petit Verdot)

DS15,5 – PC15 – LG14,5 – MS14,5/15 – PM16,5 – MF15,5. Note moyenne : 15,3

La robe paraît très jeune, brillante, soutenue. Enfin un bouquet profond et doté d’une belle race évoquant de fraîches senteurs de cassis, de cèdre et de menthol. La bouche encore jeune se montre tannique, presque rustique en finale. Néanmoins le vin est bien là, dense, un peu monolithique certes, mais toujours vivant et fougueux!!

24. Château Palmer 1978

(40% Merlot, 53% Cabernet-Sauvignon, 5% Cabernet-Franc, 2% Petit Verdot)

DS16,5 – PC16 – LG16 – MS16,5 – PM17+ – MF16,5/17. Note moyenne : 16,5

Le nez évoque très fortement la syrah à certains avec ses notes fumées et un côté sanguin. La bouche est encore jeune, plus sophistiquée et au grain tannique plus subtil que celui du 79. Le vin montre une belle finesse et de très beaux arômes d’évolution. On pourra lui reprocher un certain manque de longueur mais l’ensemble se montre tout de même de fort belle qualité.

25. Château Palmer 1975

(40% Merlot, 47% Cabernet-Sauvignon, 5% Cabernet-Franc, 8% Petit Verdot)

DS15,5/16 – PC15 – LG15,5+ – MS14,5 – PM15,5 – MF15,5. Note moyenne : 15,3

Le bouquet exprime des senteurs de cuir, de café, ainsi qu’une pointe animale; l’aération lui fera prendre des nuances plus mûres ainsi que des notes rappelant le brou de noix. La bouche apparaît raide, tannique, fermée comme “une porte de prison” diront certains… Le vin ne se montre pas hédoniste pour un sou dans ce millésime qui semble ne jamais devoir s’ouvrir, alors comme souvent dans pareils cas on se dit: “peut-être à table…”.  Il est à noter que l’aération lui a fait du bien, lui permettant de s’assouplir un peu et de commencer à se livrer.

26. Château Palmer 1970

(44% Merlot, 31% Cabernet-Sauvignon, 9% Cabernet-Franc, 16% Petit Verdot)

DS16,5+ – PC16 – LG16 – MS16,5 – PM17,5/18 – MF17. Note moyenne : 16,6

Très joli bouquet, aux fragrances de havane, de suie, de cèdre et de cuir noble. La bouche se présente sur la fraîcheur mais dotée d’une matière virile et encore tannique. Le vin fait l’unanimité par son caractère savoureux et séveux à la fois, la persistance des goûts est, par ailleurs, très honorable. Il déclinera quelque peu à l’aération ce qui l’empêchera d’atteindre réellement les sommets…

27. Château Palmer 1967

DS16,5 + – PC16 – LG15 – MS16 – PM16,5 – MF16,5/17. Note moyenne : 16,1

Le nez laisse échapper de discrets mais complexes effluves de champignons, de cuir et d’écorce d’orange, ainsi qu’une touche giboyeuse. En bouche le vin possède une belle présence mais montre une rigueur tannique et une acidité qui le rendent plutôt difficile d’accès. L’expression aromatique sur l’orange et le quinquina reste intéressante et suscite l’intérêt du dégustateur, plus en tous cas que nombre de millésimes plus récents…

28. Château Palmer 1966

(50% Merlot, 22% Cabernet-Sauvignon, 12% Cabernet-Franc, 16% Petit Verdot)

DS17 – PC16 – LG16,5/17 – MS17 – PM17,5 – MF17. Note moyenne : 16,9

Le nez développe des arômes de cuir, de fumée, de suie, de cèdre et de havane. En bouche, la matière, de qualité, se montre savoureuse, juteuse et très dense. L’ensemble apparaît harmonieux, la seule limite serait peut-être un léger manque de fraîcheur.

29. Château Palmer 1962

DS17,5+ – PC17 – LG15,5/16 – MS17,5/18 – PM17,5 – MF17,5+. Note moyenne : 17,2

Le bouquet de ce 62 est magnifique de complexité avec ses notes de suie, de truffe noire, de boîte à cigares et d’épices. En bouche le vin apparaît séveux, gourmand, à la texture veloutée. Son profil est tendre mais très équilibré, nous apprécions un très beau vin d’une grande douceur, belle alliance du fruit et de l’évolution.

30. Château Palmer 1955

DS16 – PC15,5 – LG14,5 – MS15,5/16 – PM16,5/17 – MF16. Note moyenne : 15,8

Bouquet dans un registre frais dans lequel on décèle encore du fruit ainsi qu’un  “trait de vert”, ces arômes sont complétés par une gamme de senteurs tertiaires autour du tabac et des épices. La bouche fait encore très jeune mais s’exprime dans un registre moins savoureux et moins juteux que le 62, un style plus “carré”. Le vin reste néanmoins bien vivant mais moins séduisant que son prédécesseur du soir…

31. Château Palmer 1937

DS(ED) – PC(ED)- LG08(trop vieux) – MS(ED) – PM(ED) – MF(ED). Note moyenne : (ED)

Le vin est mort, totalement décharné et oxydé, avec des senteurs de vieux sercial. Peut-être sur un comté !…

Conclusion

Cette deuxième dégustation était attendue tant la première partie avait laissé les participants sur leur faim…Elle a malheureusement mal commencé avec des millésimes des années 80 très en deçà du niveau espéré. Seul le 85 parvient à tirer son épingle du jeu, le 83, défectueux, semblait prometteur car la matière était réellement de qualité, le 82 est apparu très évolué avec une suspicion de problème de conservation pour cette bouteille. Heureusement nous avons eu l’impression de “revenir à la vie” avec les vins des années 60 et 70 ! En effet, la résurrection de ces vins anciens nous a permis de prendre à nouveau du plaisir à les boire, chose que l’on avait un peu perdu de vue depuis le début de la séance… A partir du 79, les vins avaient quasiment tous quelque chose à dire, la palme revenant à la trilogie 67, 66, 62…

Globalement donc, le niveau a plutôt déçu, nous n’avons pas retrouvé cette finesse légendaire qui fait la réputation du cru, nous n’avons pas réussi à prendre beaucoup de plaisir à part avec les vieux millésimes, nous avons trouvé quelques bons voire très bons vins mais sans jamais réellement avoir le coup de coeur…